LaRose
Auteur : Louise Erdrich
Traduit de l’américain par Isabelle Reinharez
Éditions : Albin Michel (Janvier 2018)
ISBN : 978-2226325983
530 pages
Quatrième de couverture
Dakota du Nord, 1999. Un vent glacial souffle sur la plaine
et le ciel, d un gris acier, recouvre les champs nus d un linceul. Ici, des
coutumes immémoriales marquent le passage des saisons, et c est la chasse au
cerf qui annonce l entrée dans l automne. Landreaux Iron, un Indien Ojibwé, est
impatient d honorer la tradition. Sûr de son coup, il vise et tire. Et tandis
que l’animal continue de courir sous ses yeux, un enfant s effondre. Dusty, le
fils de son ami et voisin Peter Ravich, avait cinq ans.
Mon avis
Sublime et délicat
C’est avec une délicatesse infinie, un doigté remarquable et
une écriture lumineuse que Louise Erdrich évoque LaRose et tous ceux du même
nom.
Comme l’indique la quatrième de couverture, Landreaux Iron, en
chassant le cerf, a tué le fils de son voisin et ami. Selon une vieille coutume
indienne, il « offre » son cadet à la famille en deuil. LaRose se
retrouve donc à cinq ans à prendre la place de son ami
Dusty dans une famille qui n’est pas la sienne avec une « nouvelle mère »
rongée par le chagrin…. Donner son enfant, c’est une forme de justice pour ces
gens là. Les parents de LaRose ne se sont pas posé beaucoup de questions. C’est
ainsi, il le faut, ils le font. Cela ne signifie pas que c’est aisé, au
contraire… Le père pense souvent à ce qui aurait pu être….
« Il aurait voulu
cesser d’exister pour recommencer à tirer, ou à ne pas tirer. Mais la plus
difficile, la meilleure, la seule chose à faire, c’était de rester en vie. De
vivre avec les conséquences au sein de sa famille. »
La mère est malheureuse d’avoir « perdu » la chair
de sa chair….même si elle sait son fils vivant … chez les voisins…
Mais LaRose n’est pas le seul « LaRose » (même si
il est le premier garçon à se nommer ainsi). L’auteur nous présente une longue
lignée de LaRose et elle sait de quoi elle parle. Sa mère est indienne, très
catholique et elle connaît bien les traditions ojibwé. Par d’habiles retours en arrière, Louise Erdrich
nous éclairera sur les différents personnages et sur les rapports qu’ils
entretiennent. Elle nous les présente, les faisant vivre sous nos yeux . C’est sa
force , avec beaucoup de grâce, elle donne vie à ses protagonistes, ils s’installent
dans notre quotidien et nous ne les quittons plus. Et nous découvrons également
la tradition des LaRose….
Plusieurs thèmes sont abordés dans ce recueil : le
racisme, les ravages de l’alcool ou de la drogue, les relations familiales, les
traditions de la culture indienne, le célibat des prêtres etc… et tout est
présenté avec une certaine bienveillance. Pas de jugements de la part de celle qui écrit, elle raconte ou
plutôt elle conte. Oui, c’est ça, on « l’écoute » et elle conte, nous
entraînant dans son univers, nous offrant un regard empreint de douceur sur tous ceux qu’elle
évoque.
On pourrait penser que les parents vont se battre pour garder
ou récupérer le jeune garçon mais ce serait
trop facile. Avec la gravité de son jeune âge, LaRose, lui-même, s’inscrit dans
l’histoire …. S’il met quelque temps à trouver sa place, son cheminement est
magnifique, ses actes sont portés par l’amour et la bienveillance et la
conclusion de ce roman est de toute beauté, tellement porteuse d’espérance
malgré la souffrance des uns et des autres….
Je remercie la traductrice qui a su trouver les mots pour
retransmettre ce que voulait dire l’auteur et ainsi, à elles deux, m’offrir une
merveilleuse lecture coup de cœur.
Dans ma pile depuis sa parution....donc plus d'excuses !!
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