"Et bien dansons maintenant ! " de Karine Lambert


Eh bien dansons maintenant !
Auteur : Karine Lambert
Éditions : Jean Claude Lattès (Mai 2016)
ISBN : 9782709656641
282 pages

Quatrième de couverture

Elle aime Françoise Sagan, les éclairs au chocolat, écouter Radio Bonheur et fleurir les tombes.
Il aime la musique chaâbi, les étoiles, les cabanes perchées et un vieux rhinocéros solitaire.
Marguerite a toujours vécu dans l’ombre de son mari. Marcel a perdu celle qui était tout pour lui. Leurs routes se croisent, leurs cœurs se réveillent. Oseront-ils l’insouciance, le désir et la joie ?

Mon avis

« On ne refuse pas la chance »

Pour son mari, Marguerite, (Maguy pour être plus distinguée avait-il dit), était une petite chose fragile, la personne « obligatoire » pour afficher un bon standing de vie et une épouse parfaite. Pas de fantaisie, pas de folie. Une vie lisse, réglée, installée où il organisait, décidait et elle, elle subissait…. Elle s’en accommodait et lorsqu’elle se retrouve veuve, son fils prend le relais. Il la surveille, « l’enferme » dans un quotidien étroit où tout est planifié, poli et prévu. « II est fils unique, il n’y a que lui pour maintenir les choses en place, comme son père l’aurait voulu. » Surtout ne pas déroger de cette ligne droite, toute tracée, qu’il faut suivre. Un chignon tiré, des vêtements sobres et l’obéissance, toujours l’obéissance…. Elle ne sait rien faire seule ou plutôt elle ne sait plus car au fil du temps, son mari triste et raide comme un parapluie, l’a privée de toutes initiatives.

Lui, c’est Marcel, il a perdu sa femme et son univers est passé de la couleur au noir et blanc… Il ne cuisine plus et se traîne dans la vie. Elle lui manque tant son aimée…. « Seul, il végète. Il a besoin d’être deux, c’est l’autre qui l’enracine. »

Une rencontre improbable les met face à face… et ils se demandent (surtout elle, qui a toujours vécue toute en retenue) s’ils peuvent oser « à leur âge ». Oser quoi ? Peut-être « vivre » tout simplement…. On va les suivre dans leurs balbutiements, leurs hésitations, leurs questionnements de personnes à qui, peut-être, la vie peut sourire à nouveau…

L’écriture de Karine Lambert est toute en tendresse et délicatesse. La nostalgie affleure dans les pages, comme un parfum un peu suranné qu’il fait bon humer. Il y a beaucoup de douceur entre Marcel et Marguerite. Il est intéressant de découvrir comment leur progéniture respective réagit face à cette nouvelle situation qui les surprend. Que font leurs parents ? Ont-ils raison ou tort ? Comment accepter qu’une personne rentre dans la vie de nos père ou mère pour vivre là où l’on avait, avant que la mort intervienne, un couple « référence » ? Que faire des souvenirs qui ne sont pas communs ? Effacer, garder une trace, une place, vivre, continuer, s’arrêter, se morfondre ?

C’est avec beaucoup de doigté que l’auteur aborde ces différents sujets. Elle le fait avec une nostalgie de l’instant qui transpire entre les lignes. Le style est comme les deux personnages principaux : beau et posé avec une pointe de fantaisie.

C’est un livre comme je les aime. Il vous emmitoufle comme deux grands bras dans un après-midi pluvieux et vous permet de voir, là-bas, derrière, au loin, le coin de ciel bleu qui ne manquera pas de revenir un jour… Et même si la fin m’a un peu laissé le cœur en vrac, me rappelant que la vie c’est aussi comme ça, je relirai ces pages car Marcel et Marguerite sont tellement « présents » dans le texte qu’ils font presque partie de ma famille…..

"Jusqu’au bout du monde" de Laurent Reese


Jusqu’au bout du monde
Auteur : Laurent Reese
Éditions : LBS Sélection ( 1 er Novembre 2018)
ISBN : 978-2378370480
224 pages

Quatrième de couverture

Trois amis disparaissent. Deux autres les recherchent. La Police s'emmêle. Et s'en mêle un tueur à gages.

Mon avis

Voilà un roman qui vous glace le sang parce que, avec les dérives humaines, on ne sait pas jusqu’où certains hommes, un peu fous, pourront aller….

Ils sont amis depuis leur adolescence et ils ont acheté une ligne de chemin de fer désaffectée, un projet commun qui leur plaît bien et qui fonctionne. Ils y consacrent du temps, cela leur donne l’occasion de se voir quotidiennement ou presque. Le train passe d’ailleurs devant chez Ben, qui vit un peu à l’écart de ses camarades, tous les jours. Or, voilà qu’un matin, pas de bruit, pas de locomotive….  S’apercevant qu’ils sont partis (du moins, c’est ce qu’il suppose) après avoir tout laissé en plan, il va déclarer leur disparition à la police, avec la sœur d’un de ses compagnons .  Mais vous savez ce que c’est, les adultes sont libres d’aller et venir et la  maréchaussée à d’autres priorités.…. D’ailleurs, ne seraient-ils pas, eux-mêmes, liés à cette affaire ? Peuvent-ils prouver qu’ils n’ont rien à voir avec cet événement ?

Ils se retrouvent tous les deux bien seuls, face à cet état de faits qui les inquiète au plus haut point, d’autant plus que les téléphone sont sur messagerie…. Que s’est-il passé ?  Devant l’inaction des services publics, les deux comparses restant se lancent dans l’enquête …. Ils vont aller de découvertes en découvertes et s’apercevront très vite que rien n’est aussi simple qu’ils l’imaginent.  Il leur faudra voyager jusqu’au bout du monde, faire des sacrifices, prendre des risques, souffrir, avoir peur, pour accepter l’indicible, l’inconcevable……

C’est avec une écriture vive, acérée, un style percutant, que Laurent Reese nous entraîne dans son univers. Celui de l’amitié, plus forte que tout, qui permet aux hommes de repousser leurs limites, de se battre pour ceux qu’ils aiment, celui également de la folie des hommes, qui au nom de recherches scientifiques, sont capables des pires dérives…..

C’est un roman comme je les aime, avec un sujet fort et des émotions diverses en filigrane. J’ai apprécié Ben, capable de tout pour retrouver ceux qui lui ont faussé compagnie. Il met toute son énergie à comprendre sans juger, à essayer de résoudre chaque problème, sans jamais baisser les bras, ni renoncer.  Le personnage du policier m’a bien plu également, il semble « borné » au départ et finalement,  il est assez intelligent pour écouter, prendre du recul et agir.

Une lecture très agréable et un auteur dont je vais suivre les publications !

"Recueil de pensées pour coachs en mal d'inspiration" de Jérémy Roussel


Recueil de pensées pour coachs en mal d'inspiration
Auteur : Jérémy Roussel
Éditions : du Volcan (23 Octobre 2014)
ISBN : 9782954683317
200 pages

Quatrième de couverture

Plus de 300 citations et de pensées sur une soixantaine de thèmes ayant tous un lien avec la fonction d'entraîner, d'éduquer ou de diriger, pour inspirer ceux qui souhaitent manager dans les domaines du sport ou du monde de l'entreprise.

Mon avis

Un ensemble de pensées puisées ça et là (quel travail de recherche !) issues du sport parfois mais pas toujours… Inspirées de tout et de tous, elles  font côtoyer dans un même livre, des gens très différents : Charles de Gaulle, Dennis Lehane, Arsène Wenger ……

Rattachées à des mots qui sont classés par ordre alphabétique, ces phrases, maximes, remarques, sont « détonantes » parfois ébouriffantes, surprenantes, amusantes…..  à lire, relire et déguster régulièrement que l’on soit coach ou pas….

J’ai beaucoup apprécié ce que dit Jean-Claude Killy en page 24, lorsqu’il donne sa définition de la vie. Il est humble, réfléchi et on retrouve vraiment l’homme modeste et travailleur qu’il est, accomplissant tout ce qu’il fait avec passion.
Un peu plus loin, j’ai bien ri en lisant : « Je savais que j’étais le meilleur, mais j’aurais dû faire profil bas. » Certains ne doutent de rien et surtout pas d’eux…. Cela m’a laissé rêveuse….Et comme je suis gentille, je ne nomme pas celui qui a dit ça ….

C’est une lecture qui m’a procuré du plaisir car les citations sont variées et permettent de découvrir pour certains de leurs auteurs, une facette de leur personnalité.  Et puis la préface de Claude Onesta est un régal.

Une petite remarque : est-ce que les femmes n’ont rien à  recommander ??? Ou alors, elles parlent trop et ce qui pourrait être mis en exergue est noyé dans le reste …. ;-)


"Brille, tant que tu vis !" de Alice Quinn


Brille, tant que tu vis !
Auteur : Alice Quinn
Éditions : Bookelis Hachette (24 Novembre 2018)
ISBN : 979-10-227-8171-8
234 pages

Quatrième de couverture

Anita est en colère. Elle se sent flouée. Elle en veut au monde entier. Quand elle apprend sa maladie, elle refuse d’être le jouet du destin et décide de devancer la mort pour en garder le contrôle. Pourtant, la voilà obligée de différer son suicide, car son fils a besoin d’elle à Noirmoutier.

Mais la vie, pleine de surprises, joue des tours aux plus méthodiques et se ligue contre elle pour la faire changer d’avis

Mon avis

Ravie, la lectrice
Dans son canapé douillet
Bercée par les mots

Il s’expriment à tour de rôle.
Lui, il a tout de l’ours mal léché, un peu sauvage. Il a souffert et cache une blessure sous une carapace et des dehors parfois acariâtres.
Elle, c’est une solitaire, divorcée, un fils unique qui n’a pas trop le temps….  Elle a l’impression d’être abandonnée, de lutter en solitaire lorsqu’elle a des problèmes.
Et ni l’un, ni l’autre ne souhaitent rencontrer quelqu’un, être bousculés dans cette vie qui ne convient pas vraiment mais dont ils s’accommodent…

J’aime l’idée que finalement, même lorsqu’on veut tout maîtriser, la vie nous joue des tours, des bons, des mauvais …

Dans son dernier roman, Alice Quinn, nous plonge dans un décor sympathique, à Noirmoutier, sur le week end du 14 Juillet lorsque tout le monde fait la fête sauf ceux qui ont le moral dans les chaussettes (quoique les chaussettes en été ;-)
Ses personnages sont des gens ordinaires,  attachants, on souhaite très rapidement le meilleur pour eux … encore faudrait-il qu’ils l’acceptent … en oubliant leurs peurs, leurs réticences …

C’est tout un cheminement de vie, parfois teinté d’humour, parfois plus grave, que l’auteur nous présente. Son récit est ancré dans la réalité : une société « speed », la maladie, la peur du bonheur aussi…. Et en filigrane, comme toujours, les valeurs qui, portées par des hommes et des femmes, aident les autres . L’amitié, l’écoute, la présence …. Ne croyez pas, pour autant, qu’Alice nous fait la leçon, pas du tout. Avec son style pétillant, son écriture pleine de délicatesse et de tendresse pour ceux qu’elle évoque, elle nous propose un agréable moment de lecture qui plus est, jalonné de beaux haïkus ….

"Elles sont parties pour le Nord" de Patrick Lecomte


Elles sont parties pour le Nord
Auteur : Patrick Lecomte
Éditions : Préludes (9 Mars 2016)
ISBN : 978-2253107781
290 pages

Quatrième de couverture

Wilma, onze ans, se réveille par un matin d hiver glacial dans la cabane qu’elle habite avec son père, trappeur dans le Grand Nord canadien. De retour d une expédition en ville, il lui rapporte un cadeau : un livre finement illustré, Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède. C est là, dans ces pages, qu’elle rencontre Akka, l’oie sauvage. Cette lecture va bouleverser à jamais la vie simple et rude de la jeune fille.

Mon avis

« Il faut sauver les grues blanches, non parce que nous avons besoin d’elles, mais parce que nous avons besoin des qualités humaines qui serviront à les sauver et nous permettront de nous sauver nous-mêmes. »

C’est un roman en quatre parties, quatre saisons d’une vie. Celle de Wilma, onze ans en 1917 qui habite dans la forêt avec son père trappeur, dans le Grand Nord canadien. Il lui a appris à lire et il lui offre « Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède ». Fascinée par le récit des oies sauvages, elle va consacrer sa vie à la sauvegarde des grues blanches d’Amérique dont le statut est menacé. On va voir Wilma grandir, devenir femme, chercher sa voie, agir avec passion.

C’est avec une écriture profonde et délicate que Patrick Lecomte nous fait voyager, dans le temps et dans l’espace. On part de 1917 et on arrive à la seconde guerre mondiale, le contexte historique est évoqué, en toile de fond, sans grands détails car l’essentiel du propos n’est pas là.

L’accent est surtout mis sur le combat de Wilma, sur sa relation avec les animaux et sur la migration des grues. C’est également une ode à la nature avec de belles descriptions de paysages, d’émotions ressenties lorsqu’on est en phase avec son environnement.

"Temps mort" de Guillaume Perrotte


Temps mort
Auteur : Guillaume Perrotte
Éditions : Fleur Sauvage (16 Octobre 2018)
ISBN : 978-2378370398
204 pages

Quatrième de couverture

Gorges du Verdon. La miss météo Claire Feyder prépare son nouveau rôle de chroniqueuse littéraire. Une soirée charmante a lieu chez les propriétaires du gîte, mais le temps se gâte de manière gravissime, faisant accuser Claire de prévisions meurtrières.

Mon avis

Claire a décidé de prendre un virage. C’est terminé la fonction de miss météo, elle va devenir chroniqueuse littéraire. Elle a même trouvé une chaîne qui l’accueille et un créneau horaire. Il lui reste un peu de temps avant sa première émission et écoutant les conseils de son amie Corinne, elle va dans les Gorges du Verdon. Un coin tranquille, un cabanon un peu loin de tout et une pile de livres, surtout des thrillers. De quoi se forger une opinion, histoire de ne pas passer pour quelqu’un qui ne sait pas de quoi elle parle lors de son baptême du feu en mode « Bernard Pivot »…..

Il y a une fête chez les propriétaires de son logement et elle est conviée. Pas trop envie mais au bout de trois jours le nez dans les polars, pourquoi ne pas s’offrir une petite récréation ? Là voilà donc qui rejoint la ferme un peu plus loin et surtout la fête qui s’y déroule avec de nombreux et sympathiques invités, dont un qui serait parfait pour « un petit quatre heures » ……  Elle est accueillie par un : « Et moi qui vous faisais confiance ! » très dubitatif. En effet, lors de son dernier bulletin, elle n’avait pas prévu, donc encore moins annoncé, le fait que le temps risquait carrément de changer…. Et les gouttes semblent s’annoncer assorties de grosses bourrasques…..

On s’accommode d’un ciel gris, d’une bonne averse et d’une chute de neige …. On supporte difficilement une tempête, une coulée de boue, surtout lorsque les dégâts sont importants et que les météorologues n’ont pas anticipé …. Claire va être pris à partie, on la tient pour responsable vu qu’elle n’a rien vu venir…. Tant qu’on en reste aux paroles, ce n’est pas sympathique mais bon…. La pauvre jeune femme va vite se rendre compte qu’elle ne maîtrise plus rien dans son quotidien depuis « qu’elle a failli à sa mission ». Sous nos yeux ébahis, elle va vivre une lente descente aux enfers … Elle va tout faire pour se sortir de cette situation délicate, inextricable. On souffre avec elle et pour elle jusqu’à une dernière page surprenante. On s’aperçoit qu’il en faut peu pour que certains hommes basculent dans la folie ….

L’auteur a une écriture prompte, un style vif, les événements s’enchaînent sans temps mort. Il retranscrit très bien les différentes étapes de ce qui se passe pour Claire. On visualise parfaitement ce qu’il nous décrit et parfois brrrr….. C’est une lecture prenante dans la mesure où on se demande vraiment comment tout cela va se terminer …. Alors prévoyez un peu de temps si vous commencez ce livre !

"La petite fille du phare" de Christophe Ferré


La petite fille du phare
Auteur : Christophe Ferré
Éditions : L’Archipel (3 Octobre 2018)
ISBN : 978-2809825107
450 pages

Quatrième de couverture

Le temps d'une soirée dans un pub tout proche de leur, Morgane et Elouan ont laissé la garde de leur fille de 10 jours, Gaela, à son frère adolescent. Mais au retour, un berceau vide les attend. Aucune trace d'effraction, pas de demande de rançon. À la douleur de la disparition, s'ajoute la violence du soupçon de la gendarmerie. Les pistes se multiplient mais l'enquête n'avance pas.

Mon avis

Il ne se passe jamais rien dans ce petit coin de Bretagne et s’il arrive que les relations soient un peu houleuses avec les voisins, cela reste supportable. Alors, Morgane et Elouan ont laissé Gaela, leur petite fille à la garde du grand frère, pendant qu’ils faisaient un petit tour au pub. Bien sûr, ce n’est pas vraiment prudent mais le bébé dort et le téléphone portable est là en cas de problème. Au retour de leur soirée, le berceau est vide …. C’est l’horreur pour les jeunes parents.  Aucune trace, pas un indice, rien, le vide….  Que s’est-il passé ? Pourquoi ?

L’enquête que mène la police est délicate. Les gens sont taiseux, à commencer par les parents qui semblent avoir une vie secrète chacun de leur côté. Les rumeurs courent, certains disent avoir vu quelque chose puis se rétractent, d’autres ne parlent pas tout de suite, se taisent de peur de représailles, nuisant ainsi aux recherches …. Morgane, la mère, est parfois confuse, « pas nette »…. Le père, quant à lui, n’a pas l’air clair non plus. Le couple était-il vraiment heureux ou cache-t-il quelque chose  ?

C’est avec des chapitres très courts, de seulement quelques pages, des phrases souvent brèves et une écriture concise que l’auteur nous emmène sur la lande bretonne, près de la côte de granit rose. Le décor est beau, énigmatique, épuré et charmeur et tient une grande place. On se laisse pénétrer de l’atmosphère de mystère qu’installe Christophe Ferré. Les protagonistes sont tous plus troublants les uns que les autres, les fausses pistes se multiplient (peut-être un peu trop, ce qui peut donner l’impression de quelques longueurs qui « cassent » le rythme). Une journaliste qui a les yeux et les oreilles partout, fait des révélations sur son blog personnel et elle semble au courant de nombreuses informations avant même que les personnes concernées le sachent, cela déstabilise tout le monde. La mère, Morgane, qui est très rapidement en première ligne, essaie de se défendre mais dit-elle toute la vérité ? Le climat est tendu, la confiance n’est plus de mise même entre amis…. On s’aperçoit vite que face à un drame d’une telle ampleur, les réactions sont très différentes d’un individu à l’autre. Certains se taisent, d’autres ont besoin de se confier, de parler, d’autres encore veulent agir ou parfois se cacher. Le dialogue n’est pas aisé non plus lorsque vous vous sentez observé, épié, surveillé.  Les pages se tournent, le lecteur subodore une future révélation mais rien ne filtre jusqu’au rebondissement des dernières pages qui est très bien mis en place, original.

J’ai apprécié que l’auteur  ait mis une carte dans les premières pages, cela nous aide à situer les différents lieux (il aurait pu mettre des photos tant ce coin est beau !). L’ambiance feutrée, faite de défiance est bien retranscrite, l’approche psychologique des uns et des autres est intéressante. Seul petit bémol, il y a quelques invraisemblances qui peuvent déranger.  Cela reste, malgré tout, une lecture agréable, d’autant que la fin est bluffante.

NB : La couverture est magnifique !!

"Méditations heureuses sous un cerisier du Japon" de Frank Andriat


Méditations heureuses sous un cerisier du Japon
Auteur : Frank Andriat
Éditions : Marabout (26 Septembre 2018)
ISBN : 9782501134316
225 pages

Quatrième de couverture

Le jour où Lorena le quitte, l'univers de Grégoire s'effondre. Pour se reconstruire, il va devoir trouver un sens aux gestes de. Au fil d'expériences qui le conduisent vers lui-même, il apprend que l'harmonie résulte d'un fragile équilibre entre l'ombre et la lumière. Un cerisier du Japon sera son plus grand maître spirituel.

Mon avis

Qu’est-ce qui vous rend heureux ?

Frank Andriat ne prétend pas apporter de réponse à cette question, il partage par l’intermédiaire de Grégoire, son personnage, un cheminement vers un mieux être. Dans une société où le stress est omniprésent, où il faut toujours anticiper et aller vite, il nous rappelle qu’apprivoiser le présent et accepter l’impermanence du vivant, est essentiel.

On le sait, pourtant, lâcher notre armure, arrêter d’analyser, ne pas vouloir tout contrôler et réconcilier son corps et son esprit sont d’excellents principes pour avoir une vie plus harmonieuse. Combien sommes-nous à y penser, à le faire ? Prendre le temps…..Installer entre nous et les événements une saine distance pour qu’ils aient le moins de prise possible…. Bien sûr, tout cela se travaille. Grégoire, le protagoniste qui nous parle dans ce recueil, s’applique sur les conseils de son psy à « se poser », avant d’arriver à faire seul….. Faut-il toucher le fond pour reprendre goût au quotidien ? Non, pas la peine d’en arriver là. Mais ne pas oublier que quelques minutes à soi, dans le calme, chaque jour,  offrent un répit. Au début, on se force, puis petit à petit, le besoin se met en place….

L’écriture est délicate, sereine, pleine de tendresse pour évoquer le quotidien de Grégoire, ses « progrès ». Le ton n’est jamais moralisateur, ni empreint de condescendance envers ses pauvres personnes qui  vivent dans la tension permanente.

Je pense que pas mal de personnes, de plus en plus même, prennent conscience de subir leur vie et d’oublier de la vivre La faute au boulot, aux sollicitations multiples,  à ce désir de tout gérer au mieux. Ce livre propose une parenthèse, une pause de lecture et les idées émises ne demandent qu’à être partager…..ce que je fais.

J’ai pris cette lecture comme un cadeau et en conclusion, je vous cite une phrase qui m’a bien plu :
« La vie ne peut se réveiller que si vous lui laissez suffisamment d’espace pour s’épanouir. »

"Les oiseaux" de Julien Roux

 

Les oiseaux
Auteur: Julien Roux
Éditions les Fourmis rouges (20 Novembre 2014)
ISBN : 978-2-36902-033-2
40 pages

Quatrième de couverture

« Un œuf. Il est presque là. Il apparaît, il est oiseau. Son nid est doux. Son nid est chaud. Il est oiseau. » Certains savent voler, d'autres non. Certains ont un bec très long, d'autres très court. Différents les uns des autres, tous sont pourtant oiseaux. Suivons-les…

Mon avis

Passant beaucoup de mon temps libre à regarder les oiseaux avec mes jumelles, c'est tout naturellement que je me suis tournée vers cet album. L'objet livre est beau, assez grand avec une couverture qui tient bien en mains, les pages sont assez épaisses et les dessins colorés simples et vivant sont très parlants. Ils sont la plupart du temps sur une page double, accompagnés de quelques mots en écriture cursive. On fait un petit inventaire des oiseaux qui vivent en bande, en couple, le nuit, en haut, dans l'eau , qui partent loin pour survivre.... Dans les dernières pages, les dessins deviennent plus petits et plus nombreux, comme si les oiseaux prenaient le dessus sur celui qui écrit pour montrer toute leur diversité et offrir leurs plumes colorées, vivaces et amusantes à notre regard ébahi.... Et puis, il y a également le plaisir des mots...Du PodoceDe Biddulph au Bagadais casqué en pensant par les Manakin orange ou le marabout chevelu... Soyez les bienvenus chez les oiseaux !!!!!


"Et si c'était bien réel..." de Laëtitia Pary


Et si c’était bien réel….
Auteur : Laëtitia Pary
Éditions : Books on Demand (3 Septembre 2018)
ISBN : 978-2322160587
102 pages


Quatrième de couverture

Comment peut-on s'imaginer à 15 ans, que les vacances tant attendues vont se transformer en véritable cauchemar ? C'est pourtant ce qu'a vécu Laëtitia, cet été de 1999, en se rendant chez ses grands-parents maternels.

Mon avis

C’est un récit tout en finesse, émotion et délicatesse que nous transmet Laëtitia Pary. Elle a eu besoin d’écrire, comme un exutoire à toutes les questions qui la rongeaient. Pour autant, elle ne fait pas étalage de sa vie et on ne sombre pas dans le pathos. Non, elle pose des faits, certains joyeux, d’autres très douloureux et elle chemine avec nous. On saisit très vite qu’elle a besoin de comprendre, pour accepter, se sentir libérée d’un poids qui est trop lourd et ainsi continuer à avancer dans sa vie sereinement. Alors, on lui tient la main, de quinze à trente quatre ans….

L’écriture est fluide, on y suit les événements mais également les ressentis de l’auteur et de certains de ses proches. Mettre des mots sur ce qu’elle a vécu l’a certainement aidée mais, sans employer le terme d’expérience, son histoire peut aider d’autres personnes. Elle souligne qu’il faut partager, ne pas s’enfermer sur sa souffrance et sur les non-dits et elle a raison.

Un tout petit livre mais un témoignage d’une grande valeur !



"L'étrange Chine du docteur Fu Meng Zhou" de Aliocha Nguyen Canto


L'étrange Chine du docteur Fu Meng Zhou
Auteur : Aliocha Nguyen Canto
Éditions : Fleur Sauvage (25 Septembre 2018)
ISBN : 978-2378370367
195 pages

Quatrième de couverture

À deux cent dix ans, l’intrigant docteur Fu Meng Zhou a traversé bien des tumultes de l’histoire de Chine. Parvenu à se constituer un empire criminel, le voici confronté au tournant politique pris par la nouvelle direction du pays. Du cœur du pouvoir à Beijing jusqu’aux frontières du Yunnan où se tissent d’obscurs trafics, il s’efforce de maintenir et cultiver ses commerces.

Mon avis

Fu Meng Zhou n’est pas tout jeune mais l’avantage c’est que  son grand âge lui donne une expérience très complète et une connaissance de la Chine étalée sur plus de deux cents ans….. C’est un homme froid, dur, intéressé par l’argent et le pouvoir et prêt  tout pour ne perdre ni l’un ni l’autre…. Etrange homme de peu de mots, peu de gestes, peu d’actions mais lorsqu’il se décide à ouvrir la bouge ou à agir, ça fait mal, très mal…. Il manifeste peu ses sentiments et laisse une impression permanente de recul sur les événements. A-t-il un talon d’Achille, une petite faiblesse ?

Ce roman va nous emmener dans le quotidien de cet homme, auprès de ses «quelques » porches mais surtout au contact de ceux qui veulent s’opposer à lui. Rien de simple tant ce docteur est fourbe, capable de tout. On se promène dans la Chine, on va de découvertes en découvertes…

L’auteur a un style direct, une écriture pointilleuse pour présenter l’univers très particulier des « affaires » et de la finance où chacun doit se battre avec des moyens plus ou moins légaux pour prospérer. A travers son récit, on peut comprendre comment certaines fortunes se sont construites et ce n’est pas forcément réjouissant….

Le sujet est surprenant, le texte parfois déroutant, il ne faut pas trop décrocher pour suivre mais au final cette étrange Chine a un côté fascinant qui captive le lecteur !

"Mauvais genre" de Isabelle Villain


Mauvais genre
Auteur : Isabelle Villain
Éditions : Taurnada (15 Novembre 2018)
ISBN : 978-2-37258-048-9
252 pages

Quatrième de couverture

Hugo Nicollini est un garçon différent des autres gamins de son âge. Un père brutal. Une maman protectrice. Un soir, il est témoin d'une dispute entre ses parents. Une de plus. Une de trop. Cette fois-ci, sa mère succombera sous la violence des coups. Vingt-trois ans plus tard, l'équipe du commandant Rebecca de Lost enquête sur la mort d'une jeune femme, sauvagement poignardée dans son appartement. L'entourage de la victime est passé au crible, et l'histoire du petit Hugo va refaire surface bien malgré lui.

Mon avis

Le roman commence sur une situation dramatique, en 1993 : un couple où le mari fait preuve de violence, tenant « en otages » par la seule force de son pouvoir, sa femme et son fils. L’inéluctable arrive et on ne peut pas savoir quelles traces ce lourd passé aura laissé dans le mental d’Hugo, le jeune garçon qui a subi, vu, supporté tout cela. Puis, on se retrouve  vingt trois ans plus tard et on fait connaissance avec un commandant de police, Rebecca de Lost, une veuve qui se consacre corps et âme à son métier.  Elle est volontaire, ne se tolère aucune faiblesse et  donne tout au maximum tout le temps.  Une jeune femme vient d’être sauvagement assassinée dans son appartement et on lui confie l’enquête. Elle prend les choses en mains, questionne le voisinage, s’interroge sur les fréquentations, le passé de celle qui a perdu la vie. Elle va découvrir des événements troublants, déstabilisants et ses recherches vont l’emmener bien plus loin que ce qu’elle avait pu imaginer. De plus, elle a une vie personnelle pas tout à fait simple et elle n’est pas sereine. Elle doit, malgré tout, gérer son quotidien sans se laisser influencer.

Ce roman est très bien construit, il aborde des thèmes graves, d’actualité, au travers des investigations de la police. Ce n’est pas décortiqué mais c’est bien approché et ça donne du « fond » à l’intrigue. J’ai également apprécié les « ouvertures » offertes par l’auteur avec ou sans réponses parfois, peut-être pour une suite ou peut-être pour que le lecteur se fasse sa propre opinion.  Les personnages ont de la consistances et les relations qu’ils entretiennent ne sont pas caricaturales, il y a vraiment de la réflexion sur les liens qu’ils ont établis.

Le meurtre n’est pas facile à résoudre, il y a des ramifications, des interférences, qui entraînent sur d’autres voies. Plusieurs situations se croisent, interfèrent et chacun essaie de comprendre. Même entre les collègues de Rebecca, au commissariat, rien n’est aisé. Il arrive que l’ambiance soit tendue, ce qui altère la confiance et empêche d’avancer.  Au-delà de l’histoire de fond, Isabelle Villain a bien retranscrit  toute la complexité  des relations humaines.

Le style d’Isabelle Villain est vivant, agréable, l’écriture fluide et rythmée. Le tout donne un très bon récit qui mérite largement une suite ! Ne serait-ce que pour retrouver Rebecca et mieux la comprendre !




"La Croisière Charnwood" de Robert Goddard (Closed Circle)


La Croisière Charnwood (Closed Circle)
Auteur : Robert Goddard
Traduit de l’anglais  par  Marc Barbé
Éditions : Sonatine (8 Novembre 2018)
ISBN : 978-2355846731
460 pages

Quatrième de couverture

1931 : Guy et Max, deux vétérans de la Première Guerre mondiale, quittent New York à bord du transatlantique Empress of Britain. Dans les luxueuses cabines, ils font la connaissance de la très anglaise Miss Charnwood, et de sa nièce, Diana. Celle-ci est non seulement ravissante, mais également l'unique héritière du richissime financier international Fabian Charnwood. Les deux hommes entreprennent de la séduire afin de mettre la main sur une partie de sa fortune.

Mon avis

So british !

Après avoir vécu la première guerre mondiale, deux amis anglais sont allés vivre aux Etats-Unis. Ils se sont faits une petite réputation dans le monde de la finance même si l’honnêteté  n’est pas au rendez-vous et qu’ils sont plutôt dans la magouille pour se construire un bon pécule. Ils décident donc de prendre le large avant d’être rattrapés par la justice, quitte à abandonner un de leurs complices en escroquerie. Les voilà donc tous les deux sur un transatlantique avec pour but un retour en Angleterre. C’est le calme plat sur l’océan jusqu’à ce qu’ils rencontrent la tante d’une riche héritière, traversant les aussi elles aussi. La fortune sourit aux audacieux et rien ne les arrête. Les deux comparses décident de mettre en place une de leur stratégie pour récupérer un peu de cash.  Mais, bien entendu, rien ne va se passer comme prévu. Déjà, ne vous fiez pas à la couverture, on va très vite descendre du bateau et même visiter de nombreux pays.

En commençant ce roman, je m’attendais à quelque chose d’assez classique, un tantinet convenu, un polar avec ses bons, ses méchants, son histoire d’amour pour mettre un peu de piment et hop ! Je me suis complètement fourvoyée pour mon plus grand bonheur de lectrice. Des rebondissements à la pelle, des personnages tous plus retors les uns que les autres et sans cesse, un petit  grain de sable qui désaxe tout ce qui avait été mis en place et dont vous étiez intimement persuadé que c’était la seule vérité. J’ai été époustouflée par les ressources dans lesquelles l’auteur a (intelligemment) puisé. Le contexte, c’est celui de l’après crise de 1929 à Wall Street . Les banquiers, les investisseurs, les clients, tous jouent une immense partie de poker menteur et nos héros aussi ! Il ya des ramifications politico financières, des hommes et des femmes qui cherchent à tirer profit de ce qu’ils peuvent, d’autres qui veulent la vérité (mais à quel prix ?)

Dans un premier temps, tout commence légèrement, dans une atmosphère doté de cet humour pince sans rire typiquement britannique.
« Elle était anglaise, dotée d’une conformation de douairière : mâchoire frémissante, poitrine pigeonnante et le reste.»
J’ai, naïvement, je l’avoue, cru, que nous allions rester dans cet état de faits avec nos deux petites frappes, parfois attachants, mais le plus souvent détestables tant ils ont pour but de tromper, mentir, et manipuler ceux qui les entourent……
Tout cela c’était sans compter sur le talent de Robert Goddard (et du traducteur, Marc Barbé, qui, je le souligne, a fait un excellent travail). De chapitres en chapitres, on s’éloigne de ce monde superficiel , de la futilité apparente, pour plonger dans des événements beaucoup plus sérieux, au ton grave. La guerre, l’histoire de ceux qui ont souffert en la vivant, vont apparaître et même si cela reste en toile de fond, c’est important car ce passé peut apporter beaucoup d’explications….

J’ai beaucoup apprécié ce récit, tant sur la forme que sur le fond. Aucun des protagonistes n’est vraiment lisse et à chaque page, on peut s’attendre à un revirement de situation. J’ai trouvé ça très fort ! De temps à autre, je pensais « ah ah, cette fois, j’ai tout compris » et puis …. Pas du tout ou alors pas complètement … C’est vraiment très bien pensé, un vrai puzzle en trois dimensions (l’argent, le temps, l’espace ;-) servi par une écriture fluide, rythmée, accrocheuse et un style vivant rendant très visuelles les différentes descriptions.

Un excellent recueil, à découvrir au plus vite !




"Anatomie d'un scandale" de Sarah Vaughan (Anatomy of a Scandal)


Anatomie d’un scandale (Anatomy of a Scandal)
Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Alice Delarbre
Auteur : Sarah Vaughan
Éditions : Préludes (9 Janvier 2019)
ISBN : 9782253107941
450 pages

Quatrième de couverture

Kate vient de se voir confier l’affaire de sa vie, celle qui accuse l’un des hommes les plus proches du pouvoir d’un terrible crime. Kate doit faire condamner James Whitehouse. Sophie adore son mari, James. Elle est prête à tout pour l’aider et préserver sa famille. Sophie doit trouver la force de continuer comme avant. Comme avant, vraiment ? Quels sombres secrets dissimule le scandale, et à quel jeu se livrent réellement ces deux femmes et cet homme ?

Mon avis

Sarah Vaughan s’est attaquée à un sujet difficile avec son nouveau roman : les relations sexuelles non consenties entre un homme et une femme. Les chapitres alternent le présent et les années 1990. Ici et maintenant, ce sont  les différentes réactions lorsque James, proche du pouvoir, est accusé de viol par une de ses collaboratrices. Trente ans avant, ce sont de jeunes étudiants et les relations qu’ils ont entre eux. 


Kate vient de se voir confier le procès, elle défendra la victime, la parole d’une femme contre un homme fort. Ce sera très difficile . Elle prend l’affaire très à cœur et ne veut rien lâcher. En face, l’autre avocat décortique, instaure des jeux de pouvoir et essaie de prouver le contraire de ce qu’évoque Kate.

Anatomie d’un scandale porte bien son titre ;-) Tout est disséqué , que ce soit les faits antérieurs ou ceux de maintenant, les liens qui unissent ou pas les individus, leur caractère, leur influence sur les autres, le poids de leur passé …. tout est exposé, présenté de main de maître par l’auteur.

Ce récit est très complet, parfaitement traduit, bien écrit et chaque chapitre, annoncé par l’époque et le personnage qu’il évoquera, apporte son lot de surprises. J’ai trouvé ce livre très intéressant par les différentes entrées qui permettent de parler d’un sujet dur, peu ou mal médiatisé.  Avec beaucoup de doigté, sans clichés, Sarah Vaughan souligne combien il est douloureux pour une femme, de continuer d’avancer, de se reconstruire, de se confier après avoir vécu un viol ou ce qui peut s’apparenter à un viol car l’acte sexuel n’est pas désiré…..

Un recueil à lire, à partager, pour que jamais la parole ne soit étouffée ….

"Ainsi volent les libellules -Tome 1 : Les demoiselles de Mai" de Frann Bokertoff


Ainsi volent les libellules
Tome 1 : Les demoiselles de Mai
Auteur : Frann Bokertoff
Éditions : Unicité (20 Septembre 2018)
ISBN : 978-2-37355-239-3
234 pages

Quatrième de couverture

Que peut-il y avoir de commun entre un vigneron, un professeur émérite, une jeune féministe, un chanteur occitan, une femme au foyer, un zadiste, un gendarme, un travailleur immigré, un « nez » et deux ex-soixante-huitardes ? Une chanson de Johnny et une réflexion sur la grammaire de Vaugelas ? À quel moment et de quelle façon leurs vies se croisent-elles ? Au fur et à mesure de la lecture, les histoires s’imbriquent les unes dans les autres telles les pièces d’un puzzle que le lecteur reconstitue.


Mon avis

D’une plume légère, pétillante, inventive,  glissant ça et là des références musicales ou littéraires intéressantes et variées, l’auteur nous entraîne dans un univers panaché, plein d’une fantaisie de bon aloi.  Par le biais, non pas du hasard, mais du chemin de vie de chacun, une trentaine de personnages sont reliés par un fil parfois ténu et invisible. Des chassés-croisés, des routes qui se mélangent ou pas, des points communs, quelques fois sur plusieurs générations, les histoires s’imbriquent à la manière d’un puzzle.

Ce n’est pas à proprement parler un roman linéaire, non, plutôt un roman « multipolaires » avec des « pôles d’attraction » : l’art, l’écriture et ses dérivés : poésie, musique etc, choix de vie … , mais aussi des « pôles d’entrée » : une conférence, la description d’un marché, un listing de courriers trouvés dans la boîte aux lettres ….  En introduisant ses chapitres par différentes « ouvertures », Frann Bokertoff nous offre ainsi un panachage de styles, d’approches. On découvre  une multitude de regards sur les relations qui se tissent,  se nouent, se détendent, se diluent pour revenir plus fortes ou se laisser oublier… avant peut-être de resurgir …..

Les protagonistes sont des personnes comme on peut en croiser tous les jours ,avec  leur caractère plus ou moins tranché, leur part d’ombre, leurs envies, leurs peurs et leurs décisions pesées ou pas ….

Il se dégage de ces textes un humour doux en filigrane, une forme de sérénité, un amour de la vie…. 

"The Rook, au service surnaturel de sa majesté (1)" de Daniel O'Malley (The Rook)

 The Rook, au service surnaturel de sa majesté (1) (The Rook)
 Auteur: Daniel O'Malley
 Traduit de l'anglais par Charles Bonnot
 Editions: Super 8 éditions (15 Mai 2014)
 ISBN: 978-2370560049
 672 pages

Quatrième de couverture


Victime d'une agression, Myfanwy Thomas reprend conscience dans un parc de Londres. Autour d'elle, des hommes en costume portant des gants de latex. Tous sont morts. Situation peu réjouissante, certes, mais il y a pire : Myfanwy ne se souvient plus de rien. Le plus surprenant, c'est qu'elle semble avoir prévu cette amnésie. Elle a sur elle une lettre écrite de sa main lui expliquant qui elle est et ce qu'elle doit faire pour découvrir qui veut l'éliminer.

L'avis de Franck

Le thème me plaisait beaucoup et j'avais envie de sortir de mes auteurs habituels.

Le début du roman m'a quelque peu déçu et j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. Comme le personnage principal est amnésique, on alterne les moments de gestion du quotidien avec les moments de lecture des lettres laissées par cette même personne avant l'amnésie. C'est parfois lassant d'avoir d'abord l'exposition du problème rencontré puis sa résolution dans le chapitre suivant par la lecture d'une nouvelle lettre laissée auparavant par l'héroïne devenue amnésique.

De plus, la traduction du titre laisse à désirer. Le titre original est « The Rook », c'est à dire « La Tour », pièce du jeu d'échec. Et le personnage principal fait parti d'une organisation secrète où chaque membre a un rang en fonction des pièces du jeu d'échec. Ce que ne laisse pas du tout présager le titre en français malgré l’illustration de couverture.


Par contre, une fois la lecture des lettres terminées, on se laisse enfin emporter par l'action et on va de coups de théâtre en révélations époustouflantes et je dois avouer que j'avais des difficultés à lâcher le livre. Le texte se lit bien, les situations sont cohérentes entre elles et l'humour est présent, sans toutefois atteindre celui de Terry Pratchett ou des Monty Python.   Un livre et un auteur à découvrir.    

* frère de Cassiopée

"Viens ici que je t'embrasse" de Griet Op de Beeck (Kom hier dat ik u kus)


Viens ici que je t'embrasse (Kom hier dat ik u kus)
Auteur : Griet Op de Beeck
Traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin
Éditions : Héloïse Ormesson (6 Juin 2018)
ISBN : 978-2350874500
515 pages

Quatrième de couverture

Mona n'est qu'une enfant lorsqu'elle perd sa mère dans un accident de voiture. Mais elle n'aura pas le temps de panser ses plaies. Très vite, son père épouse Marie, jeune femme au tempérament orageux. Alors que leur père se réfugie dans le travail, Mona et Alexandre, son frère cadet, doivent accepter cette nouvelle maman et une petite-sœur, qui naît peu après.

Mon avis

Ce roman se découpe en trois parties :

 1976-1978 : une petite fille de dix ans se raconte. Dans son langage d’enfant, elle parle de son quotidien, de son rôle d’aînée, de sa relation parfois difficile avec sa maman. Puis sa mère meurt et son père se remarie très vite. Il faut alors trouver sa place dans cette famille qui n’est plus vraiment la même. Faire plaisir toujours, faire ce qu’on attend d’elle et culpabiliser quand elle a l’impression d’être dans l’erreur… Comment se construire une personnalité quand le regard des autres est si lourd, lorsqu’on est si peu sûr de soi? J’ai souvent eu l’impression que Mona était l’otage des grandes personnes ….

1991 : Mona a grandi, elle est dramaturge, adapte des textes et des pièces de théâtre. Elle a pris de l’âge mais on sent toujours sa difficulté à dire « je », à s’affirmer. Sa relation à l’autre est toujours régie par ce qu’elle croit que les autres pensent qu’elle va faire. Choisit-elle vraiment ce qu’elle vit ? Elle a toujours peur de trahir, de se tromper. Fait-elle ça dans le but d’être aimée ? N’est-elle pas e train de se perdre, de s’oublier ?

2002 : Mona est une femme et en se rapprochant de son père, elle va découvrir le poids des non-dits qui l’ont sans doute « façonnée ».  Va-t-elle avoir la force de réagir, de puiser au fond d’elle le courage de changer, de suivre éventuellement une autre route ?

J’ai trouvé ce recueil très beau, délicat, épuré, sensible. Certains passages feront probablement « écho » chez de nombreuses personnes. J’ai apprécié que l’écriture de l’auteur soit en phase avec les différentes périodes de la vie où s’exprime Mona.  Elle emploie un ton très juste, pas de pathos excessif, des faits, des constats et le cheminement de cette petite fille qui devient femme et qui nous rappelle qu’il est difficile de se libérer du passé mais vital de s’affirmer et d’oser…..

"Des nouvelles de la mer" de Guillaume Lefebvre


Des nouvelles de la mer
Auteur : Guillaume Lefebvre
Éditions : Ex Aequo (27 Septembre 2018)
ISBN : 978-2378734657
160 pages

Quatrième de couverture

Que feriez-vous si vous offriez par mégarde un billet de loterie gagnant à votre beau-frère ? Comment réagiriez-vous si vous découvriez un mot d’amour sur la tombe de votre conjoint ? Au fil de ces nouvelles noires, Guillaume Lefebvre explore les déviations de la nature humaine, tel que le faisait La Bruyère en son temps.

Mon avis

Vous souvenez vous de « Alfred Hitchcock présente » ? Une série faite de courts épisodes d’une vingtaine de minutes où l’atmosphère d’angoisse était importante, le retour de manivelle désopilant parfois, et le contexte très bien pensé ? Il y a un peu de ça dans les dernières nouvelles de la mer de Guillaume Lefebvre. Une petite quinzaine d’histoires qui ne sont pas sans rappeler le grand maître du suspense.

On se retrouve sur les bords de mer, un coin bien connu de l’auteur, ancien capitaine de navire. La Baie de Somme et son charme, voilà le décor. Les personnages ? Des gens ordinaires qui passent plutôt inaperçus et qui ont des vies banales. Et puis, un grain de sable (normal, me direz-vous, en bord de mer), une envie d’autre chose et ils passent à l’acte…. Tout semble s’imbriquer à merveille, donc pas de soucis, l’affaire est réglée, on se lave les mains et on passe à autre chose… C’est sans compter ce destin capricieux qui fait parfois des siennes. Volte-face, douche froide, la chute de ces récits est un régal. Tout est dans le plaisir des dernières phrases, des derniers mots qui vous font parfois dire : « Oh » une main sur la bouche devant tant de perversité…. C’est drôle, c’est diablement (l’adverbe est vraiment à sa place) dévoyé et c’est un vrai régal.

L’auteur, habitué des romans policiers, s’est essayé avec ce recueil, a un autre genre littéraire et son pari est réussi. Son écriture reste fluide et précise, son sens de la répartie donne du rythme à ses textes et le nombre de pages est adapté à chaque découverte que le lecteur fait.
J’ai particulièrement apprécié qu’aucun protagoniste (bon ou méchant) ne soit une caricature. Ce sont des hommes, des femmes, des jeunes, des plus âgés, etc. Pas de « carte » d’identité du parfait criminel … et finalement même  si : « toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite » …. Ne croyez-vous pas que l’un ou l’autre d’entre nous n’a pas eu, au moins une fois, en pensée, des idées pas très honnêtes ? Je vous laisse seul juge ;-)

N’hésitez pas, embarquez et lisez !

NB : La couverture sombre à souhait est superbe !

"Les déracinés" de Catherine Bardon


Les déracinés
Auteur : Catherine Bardon
Éditions : Les Escales (3 Mai 2018)
ISBN : 978-2365693318
624 pages

Quatrième de couverture

Vienne, 1932. Au milieu du joyeux tumulte des cafés, Wilhelm, journaliste, rencontre Almah, libre et radieuse. Mais la montée de l’antisémitisme vient assombrir leur idylle. Au bout de quelques années, ils n’auront plus le choix ; les voilà condamnés à l’exil. Commence alors une longue errance de pays en pays, d'illusions en désillusions.

Mon avis

« Sans racines, nous ne sommes que des ombres »*

C’est un roman ambitieux et réussi qu’a écrit Catherine Bardon. Une fresque historique et familiale s’étalant sur une quarantaine d’années de 1921 à 1961.  Un récit totalement addictif, à la portée de tous pour découvrir un pan méconnu de l’histoire du peuple juif.

Wilhelm, journaliste, et Almah se rencontrent et tombent fous amoureux l’un de l’autre. Ils ne sont pas issus du même milieu (elle a une famille beaucoup plus riche) mais si Will s’interroge parfois, la jeune femme ne se préoccupe pas des différences, elle l’aime et rien d’autre ne compte.
« Almah avait une farouche résolution : le bonheur immédiat et absolu. » On est en 1935, ils sont heureux, ils croquent la vie à pleine dents, l’atmosphère est au beau fixe .…. Le temps passe, et avant que la guerre n’éclate, les tensions sont de plus en plus  vives et palpables. Le danger est permanent. Il faut se préparer à des jours sombres.  Se faire oublier, ne pas intervenir même face à des actes abominables pour ne pas être réprimés. Les amoureux ne supportent plus de ne pouvoir agir. Ils comprennent que pour vivre libres, il faut fuir l’Autriche, peut-être en laissant leurs familles derrière eux. Mais les pays ferment  leurs frontières, ayant atteint leur quota de réfugiés. Une seule solution,  Rafael Trujillo, le dictateur de la République Dominicaine de l’époque,  qui invite les  juifs à venir s’installer sur son île (inutile de dire que cela l’arrange et que ce n’est pas uniquement son bon cœur qui le guide). Ils sont quelques uns à relever le défi, suivis d’autres. C’est comme ça que le jeune couple se retrouve à Sosua, dans un coin perdu, où il n’y a rien à part de la terre à cultiver, de quoi  mettre un mini élevage et des bâtiments à construire. Mais rien, c’est déjà beaucoup lorsque vous êtes en vie et que le lieu où vous vous installez peut vous permettre de subsister…..

Comment vont-ils s’organiser, accepter de continuer à avancer alors qu’il a fallu renoncer à tout ce qui était leur passé, leurs racines ? Où l’être humain peut-il puiser la force de tenir ? Le quotidien n’est pas aisé lorsque vous êtes loin de votre pays d’origine :  les mœurs, le barrage de la langue, l’impression permanente d’être un étranger, l’obligation de combattre pour réussir, d’abandonner une part de vos rêves car le futur ne peut pas être celui que vous aviez imaginé. C’est toute cette lutte, avec ses victoires et ses défaites, que nous allons suivre.

Ancré dans un riche contexte historique, balisé d’événements réels, ce livre est très intéressant. De plus il est porté par un souffle romanesque car on s’attache très vite aux personnages et on a le souhait de suivre les événements qui rythment leurs journées. Je n’ai absolument pas vu le temps passer et les six cents pages ne m’ont pas pesé.  L’écriture est fluide, le style varié. On alterne avec une histoire racontée à la première personne par Wilhelm, puis des passages contés par un narrateur ainsi que des extraits de carnets intimes écrits par Will.  Pour autant, il ne prend pas toute la place. La belle Almah rayonne dans les chapitres, c’est une femme active, capable d’encaisser des privations et de rebondir encore plus fort. Elle a une aura qui illumine ceux qu’elle rencontre, elle est solaire.

J’ai apprécié de faire connaissance avec cette communauté, de voir comment chacun décide de réagir face à l’adversité, face aux épreuves, comment chacun essaie de surmonter les obstacles ;  les liens qui se créent, les doutes, les joies, les peurs, les choix (rester et prendre racine, repartir ?), la vie qui continue tant bien que mal. J’ai trouvé ces hommes et ces femmes  courageux, opiniâtres, compréhensifs les uns envers les autres. Tout n’est pas toujours rose, loin de là mais une lueur d’espérance brille entre les lignes….

C’est tout le talent de Catherine Bardon qui s’exprime dans ce recueil. Des références solides, parfaitement intégrées au texte et une « saga » familiale avec des individus variés offrent une lecture des plus agréables.

* page 420


"La Route de l'Ouest" de A.B. Guthrie (The Big Sky 2 )


La Route de l'Ouest (The Big Sky 2 )
Auteur : A.B. Guthrie
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jacques Dilly
Éditions : Actes-Sud (1er Octobre 2014)
ISBN : 978-2330032142
450 pages

Quatrième de couverture

Dick Summers, un des héros de La Captive aux yeux clairs, guide en 1845 un convoi de pionniers vers l'Oregon. Cette fresque intense et hyperréaliste nous fait vivre de l'intérieur l'aventure dramatique, passionnante et humaine d'hommes et de femmes qui abandonnent tout dans l'espoir de découvrir un monde meilleur. Sans bien se rendre compte des dangers qu'ils vont devoir affronter.


Mon avis

On retrouve dans ce roman, un des personnages de « La captive aux yeux clairs ». Il s’agit de Dick Summers, qui va guider des pionniers jusque dans l’Orégon sur plus de trois mille kilomètres ! Ils vont être confrontés à différents problèmes : attaques de tribus indiennes, météo déchaînée, nature hostile, la faim, la soif, la maladie, la mort. Rien n’est simple pour ceux qui veulent avancer dans ces conditions difficiles. De plus, comme dans tous groupes passant beaucoup de temps ensemble, les tensions sont multiples et les points de vue divers et variés. Pas simple de se comprendre et d’aller dans le même sens ! De belles descriptions, très visuelles, des personnages étoffés, une atmosphère particulièrement bien retranscrite, ce récit vous emporte et vous ne voyez pas le temps passer.

Ce qui est vraiment intéressant c’est qu’on se croirait au cœur de l’action tant l’auteur nous scotche aux pages. Et je suis certaine que même les personnes qui n’aiment pas plus que ça les westerns seront fascinés par l’ambiance et les protagonistes ….

J’apprécie tellement l’écriture et le style de A.B. Guthrie que je n’ai aucune envie de découvrir les films inspirés des livres de peur d’être déçue !




"T comme Tombeau" de Douglas Preston & Lincoln Child (The Pharaoh Key)


T comme tombeau ( The Pharaoh Key)
Une mission de Gideon Crew (5)
Auteurs : Douglas Preston & Lincoln Child
Traduit de l’américain par Sebastian Danchin
Éditions : L’Archipel (24 octobre 2018)
ISBN : 9782809825183
320 pages

Quatrième de couverture

L'agent secret Gideon Crew apprend, choqué, qu'Eli Glinn met fin aux travaux de l'EEC, une officine au service du gouvernement américain. Manuel Garzas, l'ex-bras droit d'Eli, lui confie un disque dur capable de déchiffrer le disque de Phaistos, une tablette vieille de plusieurs milliers d'années. Cette découverte le mène dans le désert égyptien de Hala'ib, où de nombreuses péripéties l'attendent.

Mon avis

Lorsque je découvre un nouveau titre de Douglas Preston et Lincoln Child, je sais que ça se lira vite, qu’il y aura beaucoup de rebondissements, quelques petites choses pas trop crédibles (même une ou deux qui se contredisent dans ce roman), d’autres un peu prévisibles mais que je ne verrai pas le temps passer car ils sauront, une fois encore, m’embarquer dans leur univers.  Et du coup, les imperfections seront pardonnées.

A priori, c’est la dernière aventure de Gideon Crew et c’est peut-être mieux car on sent que les auteurs sont un peu à court d’idée. Non pas qu’il y ait des longueurs mais on se rend bien compte que certains faits sont là pour étoffer l’intrigue. Par exemple, une tempête dans le désert qui les retarde de plusieurs pages ;-) …..

Mais tout cela n’empêche pas d’avoir un récit agréable, endiablé, porté par une écriture vive, fluide (bravo au traducteur !) avec un rythme soutenu qui vous maintient dans l’ambiance.

Après s’être aperçu qu’il n’est plus payé par son employeur et que tout est en train d’être vidé au siège de l’association qui l’embauchait, Gideon Crew ne sait plus où il en est. D’autant plus que son médecin vient de lui annoncer une très mauvaise nouvelle.  Heureusement pour lui, il rencontre un collègue, l’ex bras droit de son chef, Manuel Garza, qui lui fait une proposition : s’allier pour résoudre un mystère ! En effet, ce dernier a récupéré un disque dur permettant de déchiffrer le code de Phaistos, une tablette datant de plusieurs milliers d’années. Pour information, s’il ne s’agit pas d’un faux car certains chercheurs ont des doutes, le disque de Phaistos ou disque de Phaestos est un disque d'argile cuite découvert en 1908 par l'archéologue italien Luigi Pernier sur le site archéologique du palais minoen de Phaistos, en Crète. Il pourrait dater du milieu ou de la fin de l'âge du bronze minoen (II ème millénaire). Il n’a, à ce jour, révélé, aucun de ses secrets et la suite du roman n’est donc que spéculation ;-)

Nos deux hommes vont donc partir en Egypte, dans un désert appelé triangle de Hala'ib. Il est interdit d’accès, sec, immense, et dangereux. Mais les deux amis ne vont pas se décourager et les voilà qui vont tout faire pour atteindre leur but. Ils vont être confrontés à différentes rencontres : parfois des bonnes, mais très peu, et plutôt des très délicates où il va leur falloir ruser, négocier, faire preuve d’ingéniosité (MacGyver n’est pas loin) pour s’en sortir. Au-delà de la résolution de ce que veut transmettre le disque, c’est plus par les péripéties (j’ai regardé des images de haboob qui est une tempête évoquée dans un chapitre et c’est impressionnant !), les rencontres humaines (les réactions, les ressentis, et le regard que chacun peut porter sur les autres),  que ce récit m’a captivée. De plus, il est intéressant de voir combien les deux acolytes sont à l’opposé l’un de l’autre avant de se mettre d’accord sur certains choix et surtout de se révéler étonnants face à l’adversité, allant puiser au plus profond d’eux-mêmes des ressources insoupçonnées !

C’est donc une lecture simple, addictive, idéale pour passer un bon moment !