"Attentifs ensemble" de Pierre Brasseur
"Portraits croisés" de Odile Guilheméry
"Agrippine - Tome 1 : Agrippine" de Claire Bretécher
"Le Siècle - Tome 2: L'hiver du monde" de Ken Follett (Winter of the world)
"Et la vie reprit son cours" de Catherine Bardon
Le récit, qui nous est conté, est ancré dans des événements historiques qui servent de toile de fond d’une façon discrète mais intelligente, permettant de voir les réactions des uns et des autres. Les faits se déroulent de 1967 à 1979. C’est Ruth qui cette fois est au cœur des différents chapitres. Elle est revenue sur la terre de son enfance puisqu’elle est née en République Dominicaine. Sa mère, Almah, a vieilli mais elle n’a rien perdu de son besoin d’indépendance, de son franc parler et surtout de son optimisme. C’est une femme magnifique de par sa « présence » et son caractère, elle rayonne dans les pages même si elle n’a pas le premier rôle. Sa fille Ruth est fougueuse, elle entend mener sa vie à sa guise. On sent qu’être « au pays » l’apaise comme si se poser lui apportait une certaine forme de sérénité et parfois de sagesse mais pas toujours, elle reste un peu impétueuse …. Elle va revoir son amie Lizzie qui apprécie les hippies et leur côté libre sans réaliser que cela peut être des fréquentations risquées et une pente dangereuse….. Leur amitié résistera-t-elle à leur approche de la vie qui n’est pas identique ? Vont-elles continuer à se comprendre ou le fossé va-t-il se creuser ?
"Le choix de revivre" de Clare Mackintosh (After the End)
"Une odeur de gingembre" d'Oswald Wynd (The Ginger Tree)
"Peindre la pluie en couleurs" d'Aurélie Tramier
Auteur : Aurélie Tramier
Au travail, elle entend les employées qui parlent d’elle, qui la trouvent peu empathique, plutôt sèche et pas diplomate. Elle ne comprend pas forcément qu’elle donne cette image d’elle et je crois qu’elle s’en fiche un peu.
Du jour au lendemain, brutalement, sans qu’elle soit préparée, son quotidien va être bouleversé. Sa frangine et son mari décédés dans un accident de voiture, c’est elle qui va récupérer les enfants : Eliott, dix ans, et Léa, six ans. Elle a beaucoup de chagrin car elle état très attachée à sa sœur mais elle est principalement en colère, en rage. Elle n’en veut pas de ses neveux, elle n’a pas le temps, pas la place, pas l’envie. On ne lui a rien demandé. Pourquoi sa sœur l’a-t-elle désignée ? Les grands-parents étaient prêts à les accueillir eux, et la mamie va même se mettre en tête de se battre pour avoir la garde.
"L'échappée" de Julie Tremblay
Contexte : un canapé, une chaise longue, une cheminée ou un paysage à perte de vue, une théière fumante ou une boisson givrée juste ce qu’il faut (fraîche mais pas glacée).
Vous : des étoiles dans les yeux devant l’évocation des immenses paysages majestueux du Canada (on s’y croirait) associés à une histoire d’amour pas simple, avec des personnages en pleine résilience.
"Une ritournelle ne fait pas le printemps" de Philippe Georget
La ville de Perpignan en toile de fond est un beau décor. Sous des apparences de soleil et de légèreté, on s’aperçoit que, comme partout, on peut y rencontrer la misère et des difficultés.
Le personnage du libraire est un point d’orgue, une de ses subtilités qui change le récit, lui apportant une part d’humanité. De plus, cette rencontre permet à Sebag de montrer une part cachée de lui-même.
Le cheminement des individus liés à la procession est intéressant. On découvre ce qui les unit ou les divise, l’importance de la Sanch a un moment donné de leur vie. Le poids des traditions est lourd, les secrets également…
La « présence » en filigrane du fou chantant apporte un plus à toute l’intrigue. Des faits réels ou romancés sont associés à l’histoire avec intelligence et c’est un vrai climat qui s’instaure ainsi.
L’ensemble des protagonistes est réfléchi, étoffé, on va plus loin qu’une présentation basique. Il y a un vrai contexte porteur de sens. Chacun a une part d’ombre en rapport avec son histoire personnelle, son passé. Certains essaient d’oublier, d’autres veulent avancer, et il reste ceux qui se résignent ou se taisent et qu’il faut alors bousculer un tantinet pour qu’ils s’expriment.
"Personne ne le croira" de Patricia MacDonald (I See You)
"La petite fabrique du bonheur" d'Alice Quinn
"Mes conversations avec les tueurs" de Stéphane Bourgoin
"Emma dans la nuit" de Wendy Walker (Emma in the night)
"Tout n'est pas perdu" de Wendy Walker (All is not forgotten)
"Harpo" de Fabio Viscogliosi
Cette lecture a été une parenthèse enchantée.
"Une sirène à Paris" de Mathias Malzieu
"Viva la Madness" de J.J. Connolly (Viva la Madness)
Viva la Madness (Viva la Madness)
Auteur : J.J. Connolly
Traduit de l’anglais par Fabrice Pointeau
Éditions : Sonatine ( 17 Mars 2016)
ISBN : 978-2-35584-304-4
608 pages
Quatrième de couverture
Heureux propriétaire d’un hôtel à la Jamaïque, X, ex-trafiquant de cocaïne londonien, a raccroché les gants. Interrompre cette retraite au soleil serait forcément une mauvaise idée. Mais le mal du pays, la nostalgie d’une vie pleine d’adrénaline et la promesse d’un coup exceptionnel finissent par emporter toutes ses réticences. Le pied à peine posé sur le sol britannique, notre homme s’aperçoit bien vite que ce coup exceptionnel qu’on lui a proposé est surtout exceptionnellement dangereux. Entre mafieux anglais, cartels vénézuéliens sensibles de la gâchette et Irlandais psychotiques, il va falloir que X use de sa dextérité légendaire s’il veut une nouvelle fois s’en tirer à bon compte.
Mon avis
S’arrêter c’est mourir
Bienvenue dans le monde des gangsters sans vergogne, sans foi, ni loi. Ils ne croient en rien, peut-être même pas en eux-mêmes, et encore moins en leurs amis …. Personnages hauts en couleurs, au langage fleuri, ils sont très visuels (l’adaptation cinématographique est d’ailleurs déjà prévue) et les situations le sont tout autant. On passe d’un événement à l’autre, ricochant d’un individu à un autre, à une vitesse folle. Les temps morts n’existent pas et le rythme est trépidant.
« Rangé des voitures », notre homme, appelons le
X, coule des jours heureux et calmes, peut-être trop… Aussi lorsqu’on lui
propose un coup fantastique à Londres, où il est persona non grata, la
tentation est trop forte…. Et il dit oui…peut-être s’est-il trop précipité mais
cela il ne le découvrira qu’après…. Négociation, arnaque, drogue, malfrats en
pagailles, morts qui n’en sont pas, et qui réapparaissent, ce roman a de quoi
surprendre. Humour à la « tontons flingueurs », comique de situations
mais également montées d’adrénaline,
tout y est. Ça décape, ça fouette
les neurones. Les dialogues sont
« enlevés » et tout s’enchaîne à une allure folle comme dans un film qu’on
regarderait en appuyant sur « avance rapide »….
Régulièrement, des « questions » jalonnent le récit, posées par une voix off, permettant ainsi à X de donner son avis, d’avancer dans son introspection et sans doute de comprendre ce qui lui a échappé. Le chapitre 44, intitulé « Qu’est-ce que la folie ? » est un vrai régal. La folie y est déclinée à tous les temps, tous les modes, au sens propre et figuré, avec gravité et avec humour. Elle y est décortiquée, analysées, ciblée….
Ici, les méchants sont méchants, très très méchants, ils alignent les corps, et les tirs pleuvent mais comme le regard de l’auteur sur cette pègre est « presque bienveillant », on a du mal à les trouver vraiment méchants…. Vous comprenez ? Ici, les mafieux sont mis en exergue, comme des héros…. Ils sont tous plus déjantés les uns que les autres et nous font plus rire (de temps à autre jaune, comme la couverture) qu’autre chose….
Ce n’est pas un polar ordinaire car on se rapproche plus de la comédie policière que du thriller psychologique ou de l’enquête. Ce qu’on découvre entre les pages, c’est l’univers des scélérats, des sales types, j’ai presqu’envie d’écrire « des sales gosses »…. Comme écrit dans cet opus, pour eux « S’arrêter c’est mourir ». Je pense que c’est mourir au sens propre et figuré, ne plus agir dans l’illégalité, pour une fripouille, revient à ne plus exister donc à mourir…. D’où cette obligation sous jacente, entre les pages, d’être toujours et encore dans l’action…
Ce n’est pas le style de recueil que j’apprécie
habituellement et mon avis reste tempéré. On va dire que ça ne m’emballe pas
plus que ça. Je pense que le nombre de pages y est pour beaucoup. A petites
doses, c’était plutôt dépaysant, atypique et amusant mais sur la durée, ça m’a un peu lassée. Il
me semble que ça ne m’apportait pas assez. L’univers décrit est malgré tout
très masculin (ce qui pourrait être bien ;-) , mais aucun des hommes
présentés ne m’a attirée l’œil. Ils avaient une fâcheuse tendance à
m’insupporter (d’où l’expression plus haut « sales gosses ») et c’est
peut-être pour cela que je suis restée à l’extérieur de ce livre sans vraiment
y pénétrer….