Le choix de revivre (After the End)
Auteur : Clare Mackintosh
Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Françoise Smith
Éditions : Marabout (15 janvier 2020)
ISBN : 978-2501138444
464 pages
Quatrième de couverture
Max et Pip forment un couple on ne peut plus solide.
Cependant, ils doivent faire face à la décision la plus lourde et importante de
leur vie et ils ne parviennent pas à trouver un accord. Les conséquences de ce
choix impossible menacent de dévaster leur couple.
Mon avis
Une famille unie, des parents et un enfant : Dylan. Et
puis le bouleversement d’un diagnostic qui tombe tel un couperet : une
tumeur cérébrale pour le petit garçon. Commencent alors les longs mois d’hospitalisation,
de soins, de nuits difficiles, d’activités professionnelles en pointillés, de
doutes, de peurs, d’espoirs … jusqu’à l’ultime décision : continuer ou
cesser les différentes thérapies car la mort va arriver quoiqu’il en soit … Une
décision, un choix à faire, à deux, ou séparément si le père et la mère ne sont
pas d’accord….
Pour ce roman, Clare Mackintosh a délaissé les enquêtes, le
suspense pour partir sur un sujet douloureux, difficile. Un couple face à l’obligation
de se décider, en sachant qu’il n’y aura pas de retour en arrière. Quelle union
peut sortir indemne d’une telle situation ? Personne et il faut continuer
à vivre avec le poids de ce qui a été fait, de ce qu’on a vécu.
Dans ce livre, le Papa : Max, la Maman : Pip, le
médecin : Leïla, prennent la parole tour à tour. Cela permet des regards
croisés sur un même événement, une approche des faits sous différents angles.
Les émotions, les ressentis de chacun sont liés à leur histoire personnelle, à
leur place auprès de Dylan. L’auteur s’attache à « avant » et « après ».
Elle décrit avec énormément de justesse le quotidien des protagonistes, leurs
sentiments, leurs colères, leurs répits avec une pointe d’espérance, puis les
incertitudes qui reviennent comme un boomerang. Il n’y a pas de bonne ou de
mauvaise décision, l’auteur nous le rappelle en mettant en parallèle, deux
futurs distincts suivant ce qui se serait passé. C’est bien car quel que soit
le côté où on se place, l’avenir est là, il faut avancer et faire avec cette
épreuve qui sera toujours présente.
Au-delà du point de vue des parents, il y a celui du médecin.
Elle est comme eux, déchirée entre son cœur et sa raison, entre ce qui pourrait
être et ne sera peut-être pas et ce qui serait mieux pour l’enfant. Est-ce
égoïste de vouloir prolonger la vie ? Qu’aurais-je fait à leur place ?
Et vous ? Qu’il est ardu de répondre à ces questions… Et puis, comme on le
constate dans ce recueil, il y a le poids de la famille, des amis, des médias,
de tous ceux qui auraient dit, auraient fait, auraient aimé…Mais tout cela, c’est
du conditionnel, et seuls Max et Pip doivent choisir en essayant de faire front
uni….s’ils y arrivent….. Face à la souffrance de ceux qu’on aime, personne ne
réagit de la même façon, chacun vit tout cela avec ses tripes, avec ce qu’il
est, ce qu’il ressent et parfois, le fossé se creuse….
C’est une lecture émouvante, bien écrite, bien traduite.
Lorsqu’on est parents, on ne peut pas s’empêcher de s’interroger sur la façon
dont on aurait agi. Clare a su poser des mots sans jamais porter de jugement,
elle a su évoquer les relations entre les personnages, combien tout ce qui se
passe modifie le rapport aux autres, le besoin de les sentir proches et en même
temps, le rejet de ceux qui continuent d’avoir une vie « normale »….
Tous les liens sont changés, le naturel disparaît parfois, et beaucoup ne
savent plus comment agir. L’auteur a également réussi à surmonter l’écueil du
pathos, elle n’en a pas trop fait et son récit est tout à fait réaliste, crédible.
C’est poignant et j’espère que l’écriture de cette histoire lui a fait du bien
par rapport à son vécu de Maman.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire