(Une aventure de Zoé et Louis)
Auteurs : Bertrand Fouquoire (texte) et Aude Gooly (illustrations)
Éditions : Du Volcan (14 décembre 2019
ISBN : 9791097339227
48 pages
NB: J'ai beaucoup apprécié que le tracteur soit presque humain ....
Parfums
Auteur: Philippe Claudel
Éditions: Stock (12 Septembre 2012)
ISBN: 978 2 234 07325 8
220 pages
Quatrième de couverture
En dressant l'inventaire des parfums qui nous émeuvent, ce que j'ai fait pour moi, ce que chacun peut faire pour lui-même, on voyage librement dans une vie. Le bagage est léger. On respire et on se laisse aller. Le temps n'existe plus : car c'est aussi cela la magie des parfums que de nous retirer du courant qui nous emporte, et nous donner l'illusion que nous sommes toujours ce que nous avons été, ou que nous fûmes ce que nous nous apprêtons à être.
Mon avis
C’est une amie qui m’a offert ce livre, comme certains
offrent des fleurs, des bonbons, un bijou, des douceurs, lorsqu’ils veulent
vous rendre heureux.
Elle me connaît bien. Moi, ce sont les mots qui me rendent
heureuse.
On a tous un petit quelque chose qui nous transporte de bonheur: un bain chaud avec lumière tamisée ou un fondant au chocolat ou un thé devant un feu de cheminée…. A chacun son jardin secret ou pas, ses petits travers pour décompresser et se faire plaisir.
Ce livre, constitué de petites anecdotes, est inspiré par les parfums de la vie. Quelques pages, chaque fois, suffisent à nous brosser la situation, à éveiller nos sens (pas seulement olfactif), on visualise l’enfant qui dort, abandonné, on sent le fumier qui nous pique le nez, on voit le parent qui est là, mangeant son enfant des yeux : « Te voir manger me nourrit… »
On pense à Proust et sa Madeleine lorsque Monsieur Claudel
évoque son enfance, les matchs de foot et les images Panini pour celui qui est
le plus souvent sur la touche, on pense à Delerm aussi…
C’est comme un album photos qui défile sous nos yeux, un
album qui sent bon tant les mots suintent de délicatesse, de tendresse, de bon
goût.
L’écriture est délicieuse, parfumée à souhait, c’est un vrai
bonheur de lecture…
Philippe Claudel se confie, nous confie, nous offre « ses » parfums pour qu’à notre tour, nous retrouvions les nôtres, construisant ainsi notre propre palette olfactive …. comme un album de famille que l’on a plaisir à feuilleter ….
«Je suis comme les livres. Je suis dans les livres. C’est le
lieu où j’habite, lecteur et artisan, et qui me définit le mieux.»
Correspondance de Françoise Dolto
Tome 1(1913-1938)
Éditions: Hatier (16 décembre 1997)
ISBN : 978-2218037412
574 pages
Quelques mots sur Françoise Dolto:
Françoise Dolto, née Marette, est issue d'une famille bourgeoise de conviction catholique et monarchiste du 16e arrondissement de Paris. Elle est élevée de manière très traditionnelle.
Bébé, elle est confiée à une nourrice irlandaise qui s'occupe beaucoup d'elle, au point que ses parents doivent lui parler anglais pour obtenir un sourire. Les parents renvoient brutalement la nourrice et le bébé, alors âgé de huit mois, attrape une bronchopneumonie, dont elle guérit après que sa mère l'eut tenue contre elle vingt-quatre heures durant au plus fort de la maladie.
Très jeune, elle parle de devenir « médecin d'éducation » selon ses propres termes : « Un médecin qui sait que quand il y a des histoires dans l'éducation ça fait des maladies aux enfants, qui ne sont pas des vraies maladies, mais qui font vraiment de l'embêtement dans les familles et compliquent la vie des enfants qui pourrait être si tranquille»
À l'âge de huit ans, elle perd son oncle et parrain (Pierre Demmler), qui meurt à la guerre. Lui ayant assigné une place d'époux symbolique, comme peuvent le faire les enfants de cet âge, elle l'appelle « son fiancé » et en porte le deuil comme une veuve de guerre.
À douze ans, elle est profondément marquée par la mort de sa sœur Jacqueline, âgée de dix-huit ans, préférée de sa mère. Celle-ci tombe dans une grave dépression et en tient rigueur à Françoise, en l'accusant de ne pas avoir su prier assez fort pour sauver sa grande sœur. Elle lui avait dit, la veille de sa première communion, que les prières d'un enfant très pur pourraient la sauver.
Françoise Dolto était la mère de Catherine Dolto, pédiatre, Grégoire, ingénieur et de Carlos, chanteur et comédien.
Quatrième de couverture
C’est une lettre au Père Noël, de décembre 1913, qui ouvre
le premier tome de la correspondance de Françoise Marette. Le volume s’achève
en 1938, sur une longue lettre de Françoise à son père où, après des études de
médecine et trois ans d’analyse avec René Laforgue, elle fait le bilan d’une
jeunesse et des rapports passionnés avec sa mère.
Cette correspondance est un document exceptionnel, chronique familiale qui met en scène l’époque, véritable roman d’apprentissage, où, enfant impétueuse puis jeune fille accomplie, Françoise se cherche, s’oppose, se construit, avec la force, la lucidité, l’intuition, qui feront d’elle une grande psychanalyste et une des figures les plus attachantes de son siècle.
Mon avis
Madame Dolto m’a toujours fascinée, intéressée.
Avec ses livres, elle avait l’art de mettre des mots simples
sur des situations complexes, que je pouvais ainsi comprendre, et puis
par-dessus tout, elle donnait une explication.
Je fais partie de ces personnes, que l’on trouve parfois
pénibles, parce qu’elles veulent tout comprendre. Madame Dolto a su me parler
des sentiments humains, des relations familiales comme jamais personne d’autres
n’a su le faire.
Je n’écris pas que j’ai tout accepté, tout cru, je dis simplement que, le plus souvent, je pouvais trouver une réponse si je la cherchais.
Au-delà de la psychanalyste, j’ai voulu découvrir la femme
qu’elle a été. Je suis donc l’heureuse propriétaire de deux gros tomes de sa
correspondance.
L’écrit, l’échange de lettres me plaît, c’est donc avec délectation que je me suis plongée dans ce premier tome.
Une préface écrite par ses trois enfants, un arbre généalogique et nous voilà plongé dans sa correspondance.
La première lettre a été écrite lorsqu’elle avait cinq ans,
seulement quelques lignes.
S’ensuivront de nombreux courriers, à sa mère, son père, ses
proches, ses amis.
Elle s’y adonne comme « un art de vivre », comme un complément à la discussion, comme une partie de sa vie.
De pages en pages, les lettres vont s’étoffer au fur et à
mesure que Françoise grandit. On la voit écrire à son oncle pour qui est la
petite fiancée de guerre. Oncle qui va mourir … et dont elle va porter le deuil
…
On lit les réponses qu’elle reçoit et qui font écho à ce
qu’elle a envoyé.
On avance dans l’intimité de ses pensées, dans ses questionnements sur son avenir, la place de l’analyse écrite, orale, les débats que cela suscite … On découvre combien sa vie et les événements qui la jalonnent l’aide à la compréhension de soi, des autres.
Elle ne néglige personne, répond de longues lettres, comme on aime en recevoir, des lettres personnelles qui vous donnent l’impression d’exister réellement pour l’expéditeur.
"Je sais bien que je dois faire quelque chose pour
avoir la dignité de vivre, et que je suis faite pour répandre une certaine
paix, pour laisser dans mon sillage calme les êtres blessés se reposer de leurs
tempêtes en se laissant flotter."
écrit-elle à son ami le comédien Alain Cuny,
La dernière longue lettre écrite à son père est un vrai retour sur soi, l’explication de ses choix, de sa liberté de penser et d’être, de vivre en femme libre n’ayant pas toujours fait ce que ses parents jugeaient bon pour elle …
Son écriture est belle, profonde, réfléchie, pleine d'humanité et d'empathie pour le destinataire ...
Le tome 2 m’attend (plus de 1000 pages de correspondance entre
1938 et 1988), je le lirai sans doute avec le même bonheur dans quelque temps …