Internés
Auteur : Christophe Coquin
Éditions : Book Envol (er Juin 2018)
ISBN : 9782379440007
270 pages
Quatrième de couverture
Bruxelles, nuit de la Saint-Sylvestre. Un corps mutilé
d'adolescent est retrouvé adossé à une pierre tombale juive dans le cimetière
abandonné du Dieweg. Viktor Kurt, consultant pour la police fédérale de
Bruxelles est appelé par son amie, la commissaire Abigaël Gurtvard, pour
l'aider à élucider ce meurtre. Viktor entame alors une course contre la montre,
car ses pertes de mémoire risquent de lui faire oublier des indices qui
l'emmèneront peut-être jusqu'à l'assassin qui, étrangement, a voulu laisser la
carte d'identité de la victime sur la scène de crime.
Mon avis
Viktor Kurt est un enquêteur atypique. Revenu de l’enfer de
la drogue (où il s’était égaré suite un drame personnel), il en garde des
traces et traîne derrière lui cette « casserole », ce lourd passé
accompagné de nombreuses séquelles dont des pertes de mémoire importantes.
Imprévisibles, elles l’obligent à résoudre rapidement ses enquêtes de peur
d’oublier les indices récoltés (ou leur origine), les lieux visités, les
raisonnements qu’il a ébauchés ….. Il a
également une relation très particulière, presque trop intimiste avec les
victimes sur lesquelles il fait des recherches. C’est cet homme, hors norme, que la commissaire Abigaël
Gurtvard dérange la nuit du trente et un décembre pour se rendre sur les lieux
d’un assassinat à la macabre mise en scène. En effet, un jeune homme a été
exécuté et son corps se trouve adossé à une tombe dans un cimetière juif. Fait
bizarre, sa carte d’identité n’a pas disparu comme si le tueur voulait être
certain qu’il soit rapidement identifié. Qui a pu perpétrer ce crime ?
Pourquoi le corps était-il présenté ainsi ? Délaissé par sa famille, ce
jeune homme était en stage dans une clinique de chirurgie esthétique. Avait-il remarqué
des malversations et a-t-on voulu le
faire taire ? Ou a-t-il été victime de ses fréquentations ?
Pour découvrir la vérité, Viktor est prêt à tout, même à
flirter avec la ligne jaune, prenant des risques, se jouant des
« lois ». Il est toujours dans le contrôle, ne laissant paraître
aucune émotion, montrant un détachement qui déstabilise ses interlocuteurs. Il a une volonté de fer pour que rien ne lui
échappe, comme il le ne fait pas dans l’empathie,
il désarçonne ceux qu’il interroge et il peut les bloquer comme les obliger à
se dévoiler….
J’ai aimé plonger dans les pensées de Viktor, sentir son
esprit s’échapper, revenir, suivre ses tourments, sa vision des événements… Il
est captivant dans sa façon d’être, il surprend et on a le souhait de mieux le
comprendre, mieux le connaître… Je pense que c’est dû au fait que l’auteur lui a
donné de la « consistance », il a du « corps », un charisme
trouble et troublant et il est à lui seul, toute une histoire…. L’intrigue quant à elle, est reliée au passé
et cela m’a paru très intéressant. Les policiers sont obligés d’aller fouiner
un peu partout pour essayer de cerner les tenants et les aboutissants. Quant à
la fin, elle est tout simplement bluffante.
Le style et l’écriture de Christophe Coquin sont incisifs,
précis, porteurs de sens. On sent la
tension monter lorsque la situation s’aggrave et que la commissaire Abigaël
devient de plus en plus nerveuse. Les
protagonistes existent à part entière, ce ne sont pas simplement des figurants. Tous,
dans ce roman apportent quelque chose à l’atmosphère, aux faits, que nous
découvrons page après page. Quant à la
ville de Bruxelles, elle colle bien au contexte ainsi que la météo froide,
neigeuse….
Ce récit a été pour moi la découverte d’un nouvel auteur au
phrasé de qualité.
« Internés »est un roman policier bien construit, où Viktor fascine avec sa part d’ombre, sans oublier l’approche psychologique des différentes personnes croisées au fil des chapitres. Un excellent moment de lecture !
« Internés »est un roman policier bien construit, où Viktor fascine avec sa part d’ombre, sans oublier l’approche psychologique des différentes personnes croisées au fil des chapitres. Un excellent moment de lecture !