Au feu, les pompiers
Traduit de l’anglais par Séverine Quetet (Liar Liar)
Auteur : M. J. Arlidge
Éditions : Les Escales (Mars 2018)
Collection : Les escales noires
ISBN : 978-2365693509
450 pages
Quatrième de couverture
Six incendies en vingt-quatre heures, deux morts, plusieurs
blessés. Helen Grace n'a jamais vu ça. Comme si quelqu'un tentait de réduire la
ville en cendres... Accompagnée de son
équipe et bien décidée à arrêter le pyromane acharné, Helen sait qu'elle ne peut
se permettre le moindre faux pas : non seulement cela aurait de lourdes
conséquences sur la survie des habitants, mais sa carrière serait également
finie.
Mon avis
Autant ne pas attendre pour le dire : ce roman m’a
marquée. J’en veux pour preuve : quelques mauvais rêves ayant pour thème
le feu et une nuit (très) raccourcie car je voulais terminer ma lecture…. Mais
c’était un immense plaisir de rester avec les protagonistes, de suivre Helen
Grace (qui me fascine) et de voir si, accompagnée de son équipe, elle allait
coincer la personne qui mettait Southampton à feu et à sang….. Parce qu’il est là, le problème ou plutôt le
drame : des incendies criminels sont allumés dans la ville, dans
différents endroits et les pompiers ne savent plus où donner de la tête et de
la lance à eau…. C’est dans ce contexte chaud et délicat qu’Helen Grace
(commandant de la brigade criminelle, personnage récurrent de l’auteur) doit
mener l’enquête et rassurer au plus vite la population qui prend peur. Elle est
aidée par ses fidèles équipiers dont Charlie, qui vient de reprendre du service
après son congé maternité ( et avec qui elle est amie). Elle a, depuis peu, un
nouveau supérieur : le commissaire principal Jonathan Gardam. Les
relations avec lui ne sont pas encore bien définies. Il semble parfois trop
s’intéresser à elle en tant que personne. De plus, comme il veut suivre de près
les recherches de la jeune femme, elle se demande s’il lui fait vraiment
confiance….Cela la déstabilise quelque peu et elle fait tout pour rester centrée
sur ses objectifs malgré les difficultés inhérentes à la situation.
Cet opus peut se lire indépendamment des précédents et je
suis presque certaine que si vous commencez par celui-ci, vous aurez envie de
lire les premiers. Pourquoi ? Le style de l’auteur est fluide, les
descriptions très pertinentes nous donnent l’impression d’avoir sans cesse les
images sous les yeux. On sent presque la chaleur étouffante et la fumée
suffocante de chaque feu évoqué … La détresse de ceux qui souffrent, quelle que soit la raison, nous prend aux
tripes. On est partie prenante des recherches d’Helen, vivant avec elle les
avancées de l’enquête, et aussi les
erreurs qui font repartir de zéro ou presque …. Parfois, on se dit que ça y
est, elle a trouvé, on va pouvoir souffler et puis …ça continue de plus belle…
et l’angoisse monte. Je crois qu’une des
grandes forces de l’auteur est de trouver les mots qui font mouche (et de ce
fait la traductrice également) et qui donnent
un lecteur totalement concerné par ce qu’il découvre de pages en pages.
Helen est une femme atypique, forte et fragile à la fois
avec une grande part d’ombre. C’est un bourreau de travail, elle ne lâche rien,
quitte à dormir au bureau. Elle ne se laisse que peu surprendre tant par les
hommes que par les événements. Elle offre aux autres, le visage de quelqu’un
qui veut tout maîtriser et qui maîtrise tout sauf que … de temps à autre, ses
vieux démons reviennent et …. c’est alors beaucoup plus dur pour elle de garder
les rênes en main. Charlie, son amie,
vient de donner la vie et elle réalise en menant ses investigations que son
métier est dangereux et qu’elle est chargée de famille… Elle est douée, possède
un sixième sens et une forme d’empathie qui lui permettent de réussir à entrer
en contact avec des individus plutôt fermés, elle réussit là ou d’autres
échouent à les faire parler….Mais sans cesse, elle s’interroge sur son rôle de
mère.
J’ai lu ce recueil d’une traite, je l’ai trouvé parfaitement
rythmé, bien construit entre les faits décrits et les états d’âme des uns et
des autres. Je sens que je deviens une inconditionnelle de M. J. Arlidge. J’aime sa façon de décortiquer les
situations, de faire germer le doute en nous, de nous distiller des indices
pour mieux comprendre les personnages, même ceux qui sèment le malheur ….et
par-dessus tout, je suis persuadée que je ne sais pas encore tout d’Helen et je
veux la retrouver au plus vite …..
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