Le chuchoteur (Il suggeritore)
Auteur : Donato Carrisi
Traduit de l’italien par Anaïs Bokobza.
Éditions : Calmann-Levy (5 Mai 2010)
ISBN : 978-2702141045
433 pages
Quatrième de couverture
Cinq petites filles ont disparu.
Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière.
Au fond de chacune, un petit bras, le gauche.
Depuis qu'ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le
criminologue Goran Gavila et son équipe d'agents spéciaux ont l'impression
d?être manipulés. Chaque découverte macabre, chaque indice les mènent à des
assassins différents.
Mon avis
« Il y a toujours
quelque chose qui nous suit, de ce trou noir, qui reste accroché à nos basques.
…..
Parce que je viens de
l’obscurité. Et de temps en temps, je dois retourner à l’obscurité. »
Il était une fois une histoire sombre …
Histoire de ces ténèbres qui envahissent certains esprits
jusqu’à leur ôter tout sens commun, leur donnant une autre idée du blanc et de
la pureté. Ces ténèbres qui peu à peu s’installent et prennent le pas sur la
raison pour devenir folie …
Histoire de ces ténèbres, part d’ombre que nous portons tous
en nous, que nous dissimulons soigneusement aux autres …
Part d’ombre qui existe, avec laquelle il faut vivre sans
qu’elle prenne le dessus au risque de nous entraîner avec elle dans
l’obscurité, dans le néant …
« Elle ressentit à
nouveau sa souffrance chaque fois qu’elle avait infligé cette punition à son
âme à travers son corps. »
Histoire de ces ténèbres qui nous hantent lorsqu’on ne sait
pas comment être plus fort que le mal, que l’on veut protéger ceux qu’on aime,
ceux qui nous sont confiés et qu’on est là, impuissant.
« Il comprit qu’il ne
pourrait jamais protéger son fils du mal du monde. »
Histoire de ces ténèbres qui vous étreignent, vous
enveloppent comme un linceul, où l’on peut avoir peur, sentir l’angoisse
monter, ne voir qu’une petite, si petite lumière rouge, à laquelle se
raccrocher ….
Histoire de ces ténèbres qui vous font frissonner à travers
une écriture glacée, parfois détachée, mais terriblement douloureuse, pesante
comme une blessure à vif, entêtante comme une odeur nauséabonde, une humidité,
une noirceur qui s’incrustent en nous, jusqu’à notre âme sur laquelle on ne
veut pas qu’elle déteigne ….
Histoire de ces ténèbres dans lesquelles l’auteur nous
entraîne, nous guide, nous manipule (d’ailleurs Carissi et Clarisso sont des
noms très proches au niveau consonance ….. l’auteur aurait-il été, avant nous,
victime d’une « machination » ? Ses personnages auraient-ils envahi son esprit,
s’installant à loisir en lui jusqu’à l’obliger à écrire ?) : pas de lieux
précis, pas de dates fixes, des pistes, des parallèles mis en place et aussitôt
démontés, nous emmenant dans une direction pour très vite nous en suggérer une
autre et nous abandonner dans l’incertitude … et dans les ténèbres ….
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