Nirliit
Auteur : Juliana Léveillé-Trudel
Éditions : La Peuplade (6 Octobre 2015)
ISBN : 978-2-924519-07-3
184 pages
Quatrième de couverture
Une jeune femme du Sud qui, comme les oies, fait souvent le
voyage jusqu’à Salluit, parle à Eva, son amie du Nord disparue, dont le corps
est dans l’eau du fjord et l’esprit, partout. Le Nord est dur – «il y a de
l’amour violent entre les murs de ces maisons presque identiques» – et la
missionnaire aventurière se demande «comment on fait pour guérir son cœur».
Elle s’active, s’occupe des enfants qui peuplent ses journées, donne une voix
aux petites filles inuites et raconte aussi à Eva ce qu’il advient de son fils
Elijah, parce qu’il y a forcément une continuité, une descendance, après la
passion, puis la mort.
Mon avis
« Vous autres les Blancs, vous êtes obsédés par le
temps. »
Nirliit est un livre qui prend le temps, qui parle au cœur autant
qu’à la tête, qui se laisse découvrir et qu’il faut apprivoiser. Avec une écriture
particulière, percutante, emplie de poésie, l’auteur nous plonge dans le monde
inuit, ceux qui là-bas dans le Grand Nord canadien, vivent de peu comme ils
peuvent avec les moyens du bord, oubliés de tous. Car tout n’est pas rose
là-bas, la violence, l’alcool, la pauvreté sont présents mais il y a aussi de rares
beaux moments et de magnifiques rencontres.
C’est ce qui s’est passé entre la narratrice et Eva. Celle
qui conte vient tous les ans, passer quelques semaines dans ce lieu pour aider,
vivre avec et au milieu des autochtones, offrir un peu de son aide, de son
temps. Cette fois-ci quand elle revient, Eva n’est plus. Elle a disparu. Alors,
elle revit leur amitié, leurs liens tout en revisitant l’histoire de ce peuple,
du quotidien difficile.
Ce roman est un cri d’amour, un cri de détresse aussi … L’auteur
nous plonge dans la tourmente avec des mots forts, du rythme puis elle pose un
peu plus son phrasé pour évoquer son amie. La réalité des faits est cash, on la
prend en pleine face. Mais on sent également que son cœur vibre lorsqu’elle
écrit et par écho le notre vibre à l’unisson. Une belle lecture.
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