"Viva la Madness" de J.J. Connolly (Viva la Madness)

 

Viva la Madness (Viva la Madness)
Auteur : J.J. Connolly
Traduit de l’anglais par Fabrice Pointeau
Éditions : Sonatine ( 17 Mars 2016)
ISBN : 978-2-35584-304-4
608 pages

Quatrième de couverture

Heureux propriétaire d’un hôtel à la Jamaïque, X, ex-trafiquant de cocaïne londonien, a raccroché les gants. Interrompre cette retraite au soleil serait forcément une mauvaise idée. Mais le mal du pays, la nostalgie d’une vie pleine d’adrénaline et la promesse d’un coup exceptionnel finissent par emporter toutes ses réticences. Le pied à peine posé sur le sol britannique, notre homme s’aperçoit bien vite que ce coup exceptionnel qu’on lui a proposé est surtout exceptionnellement dangereux. Entre mafieux anglais, cartels vénézuéliens sensibles de la gâchette et Irlandais psychotiques, il va falloir que X use de sa dextérité légendaire s’il veut une nouvelle fois s’en tirer à bon compte.

Mon avis

S’arrêter c’est mourir

Bienvenue dans le monde des gangsters sans vergogne, sans foi, ni  loi. Ils ne croient en rien, peut-être même pas en eux-mêmes, et encore moins en leurs amis …. Personnages hauts en couleurs, au langage fleuri, ils sont très visuels (l’adaptation cinématographique est d’ailleurs déjà prévue) et les situations le sont tout autant. On passe d’un événement à l’autre, ricochant d’un individu à un autre, à une vitesse folle. Les temps morts n’existent pas et le rythme est trépidant.

« Rangé des voitures », notre homme, appelons le X, coule des jours heureux et calmes, peut-être trop… Aussi lorsqu’on lui propose un coup fantastique à Londres, où il est persona non grata, la tentation est trop forte…. Et il dit oui…peut-être s’est-il trop précipité mais cela il ne le découvrira qu’après…. Négociation, arnaque, drogue, malfrats en pagailles, morts qui n’en sont pas, et qui réapparaissent, ce roman a de quoi surprendre. Humour à la « tontons flingueurs », comique de situations mais également montées d’adrénaline,  tout y est.  Ça décape, ça fouette les neurones.  Les dialogues sont « enlevés » et tout s’enchaîne à une allure folle comme dans un film qu’on regarderait en appuyant sur « avance rapide »….

Régulièrement, des « questions » jalonnent le récit, posées par une voix off, permettant ainsi à X de donner son avis, d’avancer dans son introspection et sans doute de comprendre ce qui lui a échappé. Le chapitre 44, intitulé « Qu’est-ce que la folie ? » est un vrai régal. La folie y est déclinée à tous les temps, tous les modes, au sens propre et figuré, avec gravité et avec humour. Elle y est décortiquée, analysées, ciblée….

Ici, les méchants sont méchants, très très méchants, ils alignent les corps, et les tirs pleuvent mais comme le regard de l’auteur sur cette pègre est « presque bienveillant », on a du mal à les trouver vraiment méchants…. Vous comprenez ? Ici, les mafieux sont mis en exergue, comme des héros…. Ils sont tous plus déjantés les uns que les autres et nous font plus rire (de temps à autre jaune, comme la couverture) qu’autre chose….

Ce n’est pas un polar ordinaire car on se rapproche plus de la comédie policière que du thriller psychologique ou de l’enquête. Ce qu’on découvre entre les pages,  c’est l’univers des scélérats, des sales types, j’ai presqu’envie d’écrire « des sales gosses »…. Comme écrit dans cet opus, pour eux « S’arrêter c’est mourir ». Je pense que c’est mourir au sens propre et figuré, ne plus agir dans l’illégalité, pour une fripouille, revient à ne plus exister donc à mourir…. D’où cette obligation sous jacente, entre les pages, d’être toujours et encore dans l’action…

Ce n’est pas le style de recueil que j’apprécie habituellement et mon avis reste tempéré. On va dire que ça ne m’emballe pas plus que ça. Je pense que le nombre de pages y est pour beaucoup. A petites doses, c’était plutôt dépaysant, atypique et amusant  mais sur la durée, ça m’a un peu lassée. Il me semble que ça ne m’apportait pas assez. L’univers décrit est malgré tout très masculin (ce qui pourrait être bien ;-) , mais aucun des hommes présentés ne m’a attirée l’œil. Ils avaient une fâcheuse tendance à m’insupporter (d’où l’expression plus haut « sales gosses ») et c’est peut-être pour cela que je suis restée à l’extérieur de ce livre sans vraiment y pénétrer….

 

 


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