"L'échappée" de Julie Tremblay


L’échappée
Auteur : Julie Tremblay
Éditions : Emoi (5 Octobre 2016)
ISBN : 978-2709657303
370 pages

Quatrième de couverture

À vingt-deux ans, son diplôme de la Sorbonne en poche, Anne Menard décide de partir au Canada. De petits boulots en petits boulots, son itinéraire la mène jusqu’au Myers Lake, un petit coin de paradis perdu au fond de l’Ontario. Ce qui ne devait être qu’un simple travail saisonnier va prendre une tournure différente lorsqu’Anne fait la rencontre des fils du domaine. Si Nathan se montre très avenant avec Anne, Ethan est beaucoup plus difficile à cerner… Ex-star de hockey, il a vu sa carrière prendre brutalement fin et tous ses rêves s’envoler. Déterminée à mieux le connaître, Anne ne se laisse pas intimider par l’attitude revêche du jeune homme. Encore faut-il que celui-ci baisse la garde et accepte de s’ouvrir…

Mon avis

« C’est un beau roman… »

En musique de fond : « Stubborn Love » de « The Lumineers » (cité dans le roman à la page 269), et même tout le CD pour lire en toute quiétude…
Contexte : un canapé, une chaise longue, une cheminée ou un paysage à perte de vue, une théière fumante ou une boisson givrée juste ce qu’il faut (fraîche mais pas glacée).
Vous : des étoiles dans les yeux devant l’évocation des immenses paysages majestueux  du Canada (on s’y croirait) associés à une  histoire d’amour pas simple, avec des personnages en pleine résilience.

Julie Tremblay, dans cet opus, nous raconte le Canada et y place ses êtres de papier. On sent qu’elle est tombée sous le charme des grands espaces qu’on rencontre là-bas et je pense que l’on peut écrire que le lieu a pour elle autant d’importance que ses protagonistes, comme s’il était également un personnage à part entière.

C’est dans un coin assez sauvage, loin des villes qu’Anne atterrit. En effet, elle allie « Voyage Vacances Travail » et il lui faut bien, de temps à autre, remettre un peu d’argent dans sa bourse pour poursuivre sa route. La voilà donc à Myers Lake. Bien que le lieu soit loin de tout, elle « fall in love »,  flashe sur cet endroit et s’y sent bien malgré le peu d’intérêt qu’elle trouve dans les tâches qu’elle doit accomplir. L’ambiance est bonne et elle apprécie les autres jeunes avec qui elle travaille, c’est déjà ça. Et puis lorsqu’elle est de repos, elle marche et explore les environs. Et là, la plume de l’auteur devient légère, poétique, « peignant » les décors qu’elle nous décrit avec beaucoup de goût. Son écriture prend alors sa pleine mesure et j’ai pensé à la phrase qui dit « qu’on ne parle bien que de ce qu’on connaît ». Et c’est bien vrai !

C’est un récit à deux voix, Ethan et Anne prennent la parole tour à tour, on sait qui parle car le prénom de l’un ou de l’autre est annoncé en titre de chapitre. Chacun s’exprime, présentant ses ressentis, ses envies, ses angoisses, ses peurs dont celle de l’inconnu au sens large du mot.  Il n’est jamais simple de faire le deuil, de faire des choix et de décider de continuer à avancer autrement malgré tout. C’est ce qui ressort principalement tout au long des chapitres.  Chacun des deux héros a dû ou doit faire « avec » et admettre que rien ne peut être comme il l’avait pensé, envisagé, espéré…. C’est tout un cheminement douloureux, long mais indispensable….

Certains reprocheront un côté « fleur bleue », une approche assez prévisible des événements, des sentiments et alors ? La collection « Emoi » porte son nom sans le cacher.

Cette lecture n’est pas de celle que je lis le plus mais je n’ai aucun regret. J’ai passé un excellent moment, j’ai découvert une musique dans les mots et dans le morceau dont je parle en début d’avis, qui m’ont portée sur une route faite de douceur et de tendresse que j’ai eu plaisir à parcourir aux côtés de ceux qui sont présents dans  ….. cette belle histoire….

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