"Peindre la pluie en couleurs" d'Aurélie Tramier

Peindre la pluie en couleurs
Auteur : Aurélie Tramier
Éditions : Marabout (20 Mai 2020)
ISBN : 978-2501138529
340 pages

Quatrième de couverture

Morgane est une directrice de crèche solitaire et revêche qui ne supporte plus les enfants. A 35 ans, elle vit dans le rêve paisible de racheter une pension de luxe pour chiens. Tout vole en éclats lorsque sa sœur meurt dans un accident de voiture, lui laissant ses deux enfants en héritage. L’arrivée d’Eliott 10 ans, et de Léa, 6 ans, bouscule son quotidien maniaque et fait ressurgir un passé douloureusement enfoui.

Mon avis

Morgane a une vie rangée qui lui convient. Directrice de crèche, bosseuse à l’extrême, un appartement moderne, pas d’homme dans sa vie, elle est suffisamment occupée comme ça, ce quotidien lui convient, surtout qu’elle est un tantinet maniaque. Elle a une sœur mariée et mère de deux enfants. Les relations avec ses parents sont cordiales, un peu lointaines.
Au travail, elle entend les employées qui parlent d’elle, qui la trouvent peu empathique, plutôt sèche et pas diplomate. Elle ne comprend pas forcément qu’elle donne cette image d’elle et je crois qu’elle s’en fiche un peu.

Du jour au lendemain, brutalement, sans qu’elle soit préparée, son quotidien va être bouleversé. Sa frangine et son mari décédés dans un accident de voiture, c’est elle qui va récupérer les enfants : Eliott, dix ans, et Léa, six ans. Elle a beaucoup de chagrin car elle état très attachée à sa sœur mais elle est principalement en colère, en rage. Elle n’en veut pas de ses neveux, elle n’a pas le temps, pas la place, pas l’envie. On ne lui a rien demandé. Pourquoi sa sœur l’a-t-elle désignée ? Les grands-parents étaient prêts à les accueillir eux, et la mamie va même se mettre en tête de se battre pour avoir la garde.

Alors, bien entendu, la famille ne va pas montrer un front uni. Tensions, tiraillements, non-dits, tout va y passer entre Morgane et sa mère. La première rappelant régulièrement à la seconde son incompétence. Et au milieu, il y a les deux petits, avec leur chagrin, leurs peurs, leurs silences, leurs doutes….

Ce roman est construit avec deux voix, celle de Morgane et celle d’Eliott, chacun s’exprimant tour à tour. Avec finesse, doigté, l’auteur a su adapter le phrasé, le vocabulaire, le style à la personne qui s’exprime. On découvre ainsi le cheminement de chacun. La rage de la tante qui s’apaise, la douleur de la perte de l’être aimé qu’elle apprivoise pour vivre avec et avancer.  On voit comment Eliott et sa sœur s’acclimatent petit à petit chez Morgane. Rien n’est facile, rien ne se passe jamais comme prévu mais il faut croire en l’amour qui peut renverser bien des obstacles si tant qu’on se décide d’ouvrir son cœur.

Peindre la pluie en couleurs est une lecture très agréable, plaisante mais ne vous imaginez pas que c’est léger. Des sujets graves sont abordés : le deuil, les secrets de famille, l’enfance, le poids du passé, la construction de la personnalité, les choix qu’il faut faire etc…. Aurélie Tramier parle de tout cela d’une façon subtile, délicate, attendrissante. Elle a beaucoup de tact, de délicatesse. Son récit est fort, porteur de messages. Les points de vue éclairent les événements sous différents angles nous offrant les ressentis de chaque protagoniste.

J’ai beaucoup apprécié cette histoire, je me suis retrouvée plusieurs fois le mouchoir à la main, reniflant discrètement pour cacher mon émotion. L’auteur a su trouver les mots pour emballer mon cœur, me faisant pénétrer dans son univers que j’ai lâché à regret mais avec le sourire….

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