"Personne ne le croira" de Patricia MacDonald (I See You)


Personne ne le croira (I See You)
Auteur : Patricia MacDonald
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nicole Hibert
Éditions : Albin Michel (18 Mars 2015)
ISBN: 978-2226314697
352 pages

Quatrième de couverture

Nouveau nom, nouvelle ville, nouveau départ : Hannah et Adam Wickes n’aspirent à rien d’autre qu’ à mener une vie paisible et sans histoires, entourer leur petite-fille Sydney de toute leur tendresse, et tenter d oublier d anciennes blessures. C’est compter sans la tragédie inattendue qui vient bouleverser leurs plans. Hannah et Adam le savent, tôt ou tard ils devront affronter les démons d un passé, qui en dépit de leurs efforts, a fini par les rattraper...

Mon avis

Patricia MacDonad sort de nouveaux opus avec la régularité d’un métronome.
Parfois ils sont quelconques, d’autres fois bien meilleurs. Celui-ci n’est certes pas un des mieux mais il est intéressant à découvrir.

On est confronté dès les premières pages à un couple qui se cache avec sa fille, pourquoi, comment, à cause de quoi, ou de qui, on ne sait pas mais dès le début, on sent le climat délicat dans lequel ils vivent, une tension permanente qui les empêche de se « lâcher ».
Un événement met à mal ce trop fragile équilibre et nous voilà repartis des mois en arrière pour entrevoir comment ils s’en sont arrivés là. Et paf, le choc, la claque….. ça peut exister des choses pareilles ailleurs que dans les livres ? Oui, sans doute, l’auteur n’a pas écrit cela au hasard…. Brrrrr….  Attention, n’en demandez pas plus sinon il n’y aura aucun intérêt à la lecture.

Patricia MacDonald sait s’y prendre pour nous tenir en haleine. Chapitres courts, dialogues vifs alternent avec quelques réflexions, remarques et pensées mais l’essentiel est dans les actes. On peut regretter à juste titre, qu’elle ne choisisse pas d’approfondir l’aspect psychologique mais elle fonctionne toujours ainsi, de manière simple et efficace (je n’ai pas écrit « simpliste »). Parmi les différents protagonistes, c’est surtout la mère qui est observé et qui s’exprime, le père parle peu (mais très fermement) et si on sait ce qu’il pense, il ne le développe pas (c’est un homme donc normal …. moins bavard…)

Que fuient-ils ? Une situation difficile, cruelle, horrible, presque irréelle et un être malsain… Cette personne aurait sans doute mérité d’être plus « étudiée » dans sa pathologie qui est décrite de façon sommaire (mais je rappelle que ce n’est pas le but de l’auteur). Je pense que Patricia MacDonald apprécie d’être lu aisément, sans prise de tête et elle ne recherche pas à faire dans le thriller psychologique avec de longues explications, ni à rentrer dans les détails.

Par contre, pour ce titre, elle a abordé, avec doigté, un sujet délicat. Sans trop en faire, elle met en exergue les difficultés auxquelles il faut faire face lorsque le mensonge est présent, pouvant devenir vérité pour les détracteurs. Comment agir face au danger lorsqu’on risque de ne pas être crus et que l’on veut protéger un enfant ? Et puis, bien entendu, on prend en pleine face les tourments des parents découvrant l’inconcevable. La mère en cela est terriblement humaine. Elle a des doutes, elle s’interroge mais en bonne maman, elle pardonne, elle trouve des raisons et elle occulte ce qui la dérange. Est-ce que l’amour rend aveugle ? Est-ce que c’est plus facile de faire comme si, sans aller au fond de ce qui gêne, de ce qui dérange ?  Je crois que oui, de temps à autre, on préfère mettre des œillères et ne pas savoir, parce que cela ferait trop mal….. Peut-être également, parce qu’on garde toujours, chevillée au corps, l’espoir, la petite lueur qui fait tenir ….

J’ai apprécié ce roman. L’écriture fluide, les événements clairs (on peut pointer une ou deux invraisemblances mais bon, on ne sait jamais, en Amérique tout est possible…) en font une lecture agréable et rapide.  Le sujet approché (on ne rentre pas dans les détails) est original et fait froid dans le dos….





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire