Mauvais genre
Auteur : Isabelle Villain
Éditions : Taurnada (15 Novembre 2018)
ISBN : 978-2-37258-048-9
252 pages
Quatrième de couverture
Hugo Nicollini est un garçon différent des autres gamins de
son âge. Un père brutal. Une maman protectrice. Un soir, il est témoin d'une
dispute entre ses parents. Une de plus. Une de trop. Cette fois-ci, sa mère
succombera sous la violence des coups. Vingt-trois ans plus tard, l'équipe du
commandant Rebecca de Lost enquête sur la mort d'une jeune femme, sauvagement poignardée
dans son appartement. L'entourage de la victime est passé au crible, et
l'histoire du petit Hugo va refaire surface bien malgré lui.
Mon avis
Le roman commence sur une situation dramatique, en 1993 :
un couple où le mari fait preuve de violence, tenant « en otages »
par la seule force de son pouvoir, sa femme et son fils. L’inéluctable arrive
et on ne peut pas savoir quelles traces ce lourd passé aura laissé dans le
mental d’Hugo, le jeune garçon qui a subi, vu, supporté tout cela. Puis, on se
retrouve vingt trois ans plus tard et on
fait connaissance avec un commandant de police, Rebecca de Lost, une veuve qui
se consacre corps et âme à son métier. Elle
est volontaire, ne se tolère aucune faiblesse et donne tout au maximum tout le temps. Une jeune femme vient d’être sauvagement
assassinée dans son appartement et on lui confie l’enquête. Elle prend les
choses en mains, questionne le voisinage, s’interroge sur les fréquentations,
le passé de celle qui a perdu la vie. Elle va découvrir des événements
troublants, déstabilisants et ses recherches vont l’emmener bien plus loin que
ce qu’elle avait pu imaginer. De plus, elle a une vie personnelle pas tout à
fait simple et elle n’est pas sereine. Elle doit, malgré tout, gérer son
quotidien sans se laisser influencer.
Ce roman est très bien construit, il aborde des thèmes
graves, d’actualité, au travers des investigations de la police. Ce n’est pas
décortiqué mais c’est bien approché et ça donne du « fond » à l’intrigue.
J’ai également apprécié les « ouvertures » offertes par l’auteur avec
ou sans réponses parfois, peut-être pour une suite ou peut-être pour que le
lecteur se fasse sa propre opinion. Les
personnages ont de la consistances et les relations qu’ils entretiennent ne
sont pas caricaturales, il y a vraiment de la réflexion sur les liens qu’ils
ont établis.
Le meurtre n’est pas facile à résoudre, il y a des
ramifications, des interférences, qui entraînent sur d’autres voies. Plusieurs
situations se croisent, interfèrent et chacun essaie de comprendre. Même entre
les collègues de Rebecca, au commissariat, rien n’est aisé. Il arrive que l’ambiance
soit tendue, ce qui altère la confiance et empêche d’avancer. Au-delà de l’histoire de fond, Isabelle
Villain a bien retranscrit toute la complexité
des relations humaines.
Le style d’Isabelle Villain est vivant, agréable, l’écriture
fluide et rythmée. Le tout donne un très bon récit qui mérite largement une
suite ! Ne serait-ce que pour retrouver Rebecca et mieux la comprendre !
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