"La voleuse de livres" de Markus Zusak (The Book Thief)


La voleuse de livres (The Book Thief)
Auteur : Markus Zusak
Traduit de l'anglais (Australie) par Marie-France Girod
Éditions : Oh ! Editions (19 Mars 2008)
ISBN : 978-2266171045
640 pages

Quatrième de couverture

1939, en Allemagne nazie. Liesel Meminger et son jeune frère sont envoyés par leur mère dans une famille d’adoption en dehors de Munich. Sur la route, la Mort rend visite au frère de Liesel et la remarque. Durant l’enterrement de son frère, la vie de Liesel va basculer alors qu’elle trouve un objet singulier, partiellement caché sous la neige. C’est le Manuel du fossoyeur, tombé ici par hasard, et qui changera sa vie…

Mon avis

« UNE DEFINITION ABSENTE DU DICTIONNAIRE Ne pas s’en aller : un acte d’amour et de confiance, que les enfants savent traduire.»
« Tu ne dois pas vouloir être comme les Noirs, les Juifs ou les gens qui … ne sont pas nous.»
« Dans le silence de la nuit, le livre s’ouvrit – un coup de vent. »
« Les mots allaient venir et, lorsqu’ils arriveraient, Liesel les prendrait dans sa main, comme les nuages, et elle en exprimerait la substance, comme la pluie. »

Ce livre est un coup de poing, il coupe le souffle … dès le début, j’ai eu le sentiment qu’il me happait (lui –le livre- pas son écriture, ce qui est différent pour moi), qu’il m’englobait, qu’il me « tenait ». Pas dans le sens où l’histoire est intéressante et que vous ne voulez plus la laisser. Non, même pas cela. Je n’ai jamais ressenti une chose pareille avec un autre roman auparavant. Difficile d’expliquer. Ces mots courts, ces commentaires, ces définitions, ces synonymes, ces dessins, ces phrases « coup de poing » : « Peut-on voler le bonheur ? Ou est-ce une supercherie humaine de plus ? », cette ambiance et ce sentiment d’être emportée par le livre comme si je ne choisissais plus, comme si lui décidait. Ma première impression, au bout de quelques pages, c’est que j’étais engloutie, submergée…
Les mots, les phrases, les définitions, les dessins, les commentaires, les chapitres hachés, courts ou longs, la présentation particulière, le déroulement inhabituel …. prenaient « mon air », m’envahissaient et je restais le souffle coupé, pantelante d’émotions, de sensations…

La construction du livre est originale. On voit l’Histoire d’une autre façon. C’est très bien pensé mais cela, d’autres auraient pu le faire, alors qu’est ce qui rend ce livre « différent » ?
Peut-être le fait que l’on s’attache à la Mort, comme à un personnage agréable, sympathique alors que la Mort, normalement, on la préfère « loin »…

Le chapitre « La bibliothèque du Maire » est un régal de mots, de sensations, de silences …
La relation de Liesel aux livres et sa relation avec la femme du Maire m’ont fascinée…Mais là je sais pourquoi … les livres, les mots tiennent une telle place dans ma vie !! Un mot peut me transporter de joie comme un mot peut me détruire. Ils ont tant d’emprise sur moi. J’essaie de les apprivoiser, de ne pas leur donner plus d’importance qu’ils ne le méritent… Je ne peux pas, ils sont là, comme
« vivants »…

C’est peut-être finalement ça qui fait la différence, qui fait que ce livre est indicible, indéfinissable …. Le livre parle de mort, de morts - la Mort vous parle- et malgré tout …. tout cela est terriblement vivant entre vos mains, dans votre esprit ….


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