Une enquête du vénérable juge Ti (The Shadow of the Empire)
Attribuée à l’inspecteur Chen Cao
Auteur : Xiaolong Qiu ( 裘小龙 )
Traduit de l’anglais (Etats-Unis par Adélaïde
Pralon)
Éditions : Liana Levi (5 Novembre 2020)
ISBN : 979-1034903344
144 pages
Quatrième de
couverture
En un temps
d'âpres luttes pour le pouvoir, dans la Chine du IX ème un messager impérial vient demander au
célèbre juge Ti d'enquêter sur un meurtre dont est soupçonnée la poétesse-
courtisane Xuanji. Alors que la belle et talentueuse jeune femme croupit dans
une geôle en attente de la sentence, l'enquête du juge le mènera à des secrets
qu'il est préférable d'ignorer.
Mon avis
Plusieurs romanciers
ont parlé du juge Ti, mais dans cette intrigue, inspirée d’un fait divers réel,
c’est Xiaolong Qiu qui lui prête vie et
le met en scène. Nous sommes au neuvième siècle, en Chine, l’impératrice doit
choisir son successeur : elle hésite entre son neveu, le ministre Wu et
son fils, le prince Li. Le juge Ti qui trouve irrecevable de ne pas prendre un
membre de la famille Li, a porté une pétition abondant en ce sens à la souveraine.
Il a sans doute déplu aux autorités en agissant ainsi….. En effet, il vient d’être
nommé sur un nouveau poste qui l’éloigne de la cour. Il s’apprête à partir avec
Yang Rong, son fidèle « lieutenant ».
Mais alors qu’il
est sur le départ, il reçoit une mission du ministre Wu. Il doit enquêter sur
un meurtre dont est soupçonnée la poétesse- courtisane Xuanji. Elle aurait tué
et enterré sa fidèle servante. Résoudre
cette affaire permettrait de préserver la stabilité politique. Malgré son
étonnement (Wu est plutôt son ennemi), le juge Ti accepte de retarder son départ
et de faire des recherches sur quelques jours à titre privé. Il rendra ensuite
son rapport et gagnera son nouveau poste.
L’accusée est une
poétesse qui était très courtisée. Elle est maintenant en prison après avoir
été fouettée violemment et elle est hébergée dans des conditions très
difficiles. Avant de la rencontrer, le Juge va interroger tous ceux qui l’ont côtoyée,
une marchande de fleurs, un imprimeur etc …. Il relève les incohérences, les
moindres détails qui l’aideront à avancer dans la compréhension des événements.
En parallèle, il confie d’autres missions à Yang. Ils prennent ensuite du temps
tous les deux pour échanger, bien que le juge ne dise pas grand-chose….gardant
pour lui ce qu’il a découvert. Ils sont bien conscients, tous les deux, qu’il
faut voir plus loin que le superficiel, qu’il est nécessaire de creuser…
« Si nous ne
parvenons pas à voir au-delà des apparences, c’est parce que nous nous plaçons
au milieu d’elles. »
Ce livre est très
intéressant pour de nombreuses raisons.
On pénètre dans une atmosphère d’époque bien retranscrite, dans le monde particulier
des dynasties chinoises avec les courtisanes, les concubines, les croyances des
gens qui ont peur, les « codes » et les « rôles » de chacun
auprès des monarques et la lutte pour le pouvoir.
Le récit fait la part belle à la poésie (ce sont des textes ou des extrait
magnifiques et parfaitement introduits dans le texte).
Le juge Ti est astucieux, il louvoie habilement au milieu des gens qu’il côtoie.
Il a un esprit de déduction affuté qui lui permet d’interpréter ce qu’il voit
et de deviner ce qu’on essaie de lui cacher. Il fait preuve de doigté et de
finesse lorsqu’il mène des entretiens et forme un binôme de choc avec Yang.
L’écriture est
vivante, fluide et agréable (merci pour la traduction). Il y a du rythme. Ce n’est
pas long, cent quarante-quatre pages mais ici, c’est suffisant pour que le
lecteur pénètre dans cet univers et y reste. Je peux même dire que le destin de
cette poétesse, ses réactions, ses choix, m’ont émue.
PS : mention
spéciale pour le « Un livre a le même prix partout » au dos du livre.
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