Meurtre à Balmoral (Murder at the Castle)
Auteur : Chris McGeorge
Traduit de l’anglais par Anne-Judith Descombey
Éditions : L'Archipel (2 novembre 2023)
ISBN : 978-2809846669
386 pages
Quatrième de couverture
Pour célébrer Noël cette année, la famille royale
britannique s'est réunie en petit comité dans son château écossais, où le roi
Jeffrey s'apprête à prendre la parole. Une annonce capitale. Et chacun de ses
proches s'interroge : va-t-il enfin, à quatre-vingt-cinq ans, désigner son
successeur ? Mais, alors qu'il porte un toast, sa voix s'altère soudain, son
visage prend une étrange teinte verdâtre ... et Jeffrey s'effondre, raide mort
! Qui a empoisonné le roi ? Petit meurtre en famille ou complot ?
Mon avis
Dans les premières pages du livre, une note généalogique et
la liste des personnages. Ils sont onze en train de fêter Noël en Décembre 2022
dans le château de Balmoral. Le roi d’Angleterre a réuni sa proche famille
(femme, enfants, petits-enfants et son frère) ainsi que son cuisinier et un
agent de sécurité. Tous les autres membres du personnel ont été renvoyés chez
eux. Le monarque tient à passer ces deux jours avec les siens, tranquillement.
La neige s’est invitée et les convives sont rapidement coupés de l’extérieur.
Jeffrey Windsor a quatre vingt cinq ans et ce soir, il
annoncé que, comme chaque année, il ferait un discours. Tous s’interrogent, il
va sûrement abdiquer, laisser sa place mais à qui ? Une de ses
filles ? Un de ses petits-fils ? Avant de prendre la parole, il
décide de recevoir chacun dans son cabinet privé. Les spéculations vont bon
train, certains paraissent bien pâles, voire déstabilisés lorsqu’ils sortent de
leur entretien. Que leur dit le roi ? se confie-t-il ? Ou au
contraire, leur explique-t-il qu’il connaît leurs petits secrets, ceux dont ils
refusent qu’ils soient divulgués ?
Après les rendez-vous, où rien n’a transpiré, l’atmosphère
est moins légère mais tous sont là pour partager un moment de fête. Le roi boit
et …. s’effondre…. « Le roi est mort, vive le roi » ? Pas du
tout. C’est la catastrophe. Il est décédé et tout laisse à penser qu’il ne
s’agit pas d’une mort naturelle. Chacun
pouvait avoir une raison de lui en vouloir, chacun a pu décider de le tuer.
Mais que faire lorsqu’on est loin de tout et qu’on ne peut pas réclamer de
l’aide (surtout que le responsable de la sécurité est introuvable…) ?
Finalement, si Jon, le cuisinier, qui est totalement neutre,
essayais de résoudre ce mystère ? C’est ce qu’on lui demande. À lui de
défaire les nœuds, de relier les informations, de comprendre les tenants et les
aboutissants. Encore faudrait-il que les gens ne mentent pas, soient honnêtes….
En temps de crise, les masques tombent souvent, les caractères se dévoilent,
les langues se délient ou pas ….
Le lecteur fait connaissance avec Jon, en suivant son
parcours depuis tout petit, cela le rend attachant. C’est un homme droit,
dévoué, intègre et on aimerait l’aider. Il observe, écoute, déduit, réagit avec
tout ce qui le caractérise. J’ai beaucoup aimé sa personnalité et sa façon
d’agir.
À travers son texte, l’auteur souligne combien il est
difficile de gouverner un pays quand on vous dicte vos actes, vos réponses. Il
explique également les liens de « façade » et ceux plus profonds qu’il faut
cachés car ils sont contraires au protocole.
C’est un récit so british, avec une pointe de flegme
britannique et d’humour, une ambiance un tantinet désuète, à l’ancienne comme
on l’imagine chez les gens couronnés. Mais quand ils se lâchent, ça fait des
étincelles ! Et on prend plein les yeux !
J’ai vraiment apprécié la construction de ce roman, où tout
se déroule sur peu de temps. L’écriture est plaisante (merci à la traductrice),
fluide. On repère bien les lieux, les scènes et les individus. Il y a un petit
côté Agatha Christie, même si je pars du principe qu’il vaut mieux éviter les
comparaisons. Quelques indices, des fausses pistes et on se pose tout un tas de
questions. C’est vraiment bien pensé et bien fait.
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