"Fiby, mon étoile, l’amour au-delà du temps" de Céline Lafitte

 

Fiby, mon étoile, l’amour au-delà du temps
Auteur : Céline Lafitte
Éditions : Chérubins Éditions (16 Mai 2025)
ISBN : 978-2487628137
254 pages

Quatrième de couverture

Fiby n’était pas juste une chienne, elle était une âme sœur à quatre pattes, un éclat de bonheur dans chaque instant du quotidien.

Mon avis

Tous les bénéfices de la vente de ce livre sont reversés pour le financement des travaux du docteur Hédan (CNRS de Rennes), travaux sur les biomarqueurs génétiques du cancer chez le chien afin d'améliorer les diagnostiques et les traitements.  Mais aussi l'association "Dans les yeux d'Hulk", partenaire de l'école VetAgroSup à Lyon qui forme les oncologues.

Céline Lafitte a vécu une relation exceptionnelle avec sa chienne Fiby et elle a tenu à lui rendre hommage en écrivant ce témoignage.

En la lisant, on la comprend, Fiby était au-delà de l’animal de compagnie. Une vraie présence, qui soutient, qui aide. Elle percevait les douleurs, la tristesse de ceux qui l’aimaient et qu’elle aimait. C’est l’histoire de cet amour, de ces échanges, de cette vie que nous transmet l’auteur.

Leur première rencontre date de 2010 et c’est fin 2024 qu’elles se sont dit aurevoir. Écrire a permis à toute la famille de garder une trace durable de tout ce qui a été vécu avec Fiby. Les merveilleux moments, les espiègleries, les tracas lorsque la maladie est arrivée. Parfois, sa maîtresse s’interroge : est-ce qu’elle a fait tout ce qu’il fallait pour l’aider, pour la soigner, pour l’accompagner ? La culpabilité ne doit pas la ronger, elle a fait le maximum et certainement plus qu’une personne lambda.

Ce récit est illustré de nombreuses photos pour qu’on découvre ce petit teckel tant apprécié.

L’écriture est fluide, agréable. On ressent bien la connexion qui existait entre ce petit chien et ceux qu’on peut nommer « sa famille ». Les anecdotes, les scènes du quotidien sont décrites de façon très vivante, très visuelle. On imagine les regards, les caresses, la complicité établie avec cette « boule » de poils.

C’est une lecture plaisante et je pense que cet être unique méritait bien un livre !


"Erreur critique" d'Aloysius Wilde

 

Erreur critique
Elle croyait avoir une seconde chance
Auteur : Aloysius Wilde
Éditions : Chaka éditions (30 Juin 2025)
ISBN : B0F54PYG3R
342 pages

Quatrième de couverture

Tess survit.
Chaque nuit, elle s’endort dans une voiture gelée, son fils de six ans blotti contre elle.
Pourtant elle a connu les sommets : prodige de l’informatique, surdouée promise à un avenir fulgurant. Mais un passage par la case prison a tout brisé. Lighthouse for Women, une association qui vient en aide aux femmes en détresse, lui tend la main. Puis vient l’inattendu : un entretien chez Sentinel Cyber Solutions. Contre toute attente, elle est embauchée. Mais la lumière ne dure pas. Un matin, le SWAT défonce sa porte. Tess est arrêtée.

Mon avis

Bien ficelé, bien construit, bien écrit, j’ai énormément apprécié cette lecture !

Tess est veuve, elle n’a plus de travail et suite à une peine de prison, elle vivote. Un petit boulot de serveuse ne suffit pas pour avoir un logement décent. Elle vit dans sa voiture avec son fils. Il va à l’école, et elle fait tout pour que leur vie quotidienne ressemble à quelque chose malgré les conditions difficiles. Ils sont courageux tous les deux. Face à l’avenir, elle espère toujours s’en sortir même si les petites annonces dans son domaine (elle est experte en informatique) ne donnent rien.

Un jour, une lueur, petite mais réelle. Elle est abordée par la responsable de l’association Lighthouse for Women, dont le but est de venir en aide aux femmes comme elle. Un appartement pour quelque temps, un petit coup de pouce pour reprendre pied. Elle peut enfin souffler. Elle trouve même un boulot à sa mesure et des papillons dans le ventre avec le voisin ….

Quand c’est trop beau, ça cache souvent un vice mais elle ne se méfie pas, toute à sa joie de respirer librement enfin et de se savoir, avec son fiston, à l’abri.

Et puis, tout s’écroule d’un coup. Impossible pour elle de se défendre car tout tend à prouver qu’elle a triché et mené une escroquerie d’une gigantesque ampleur. Que faire ? Sur qui s’appuyer ? Elle n’a personne de rassurant dans son entourage. Et une débutante comme avocat commis d’office…. Va-t-elle sombrer ou essayer de se battre ?

C’est avec une écriture tonique, vive, agréable qu’Aloysius Wilde nous emmène dans cette nouvelle histoire. Tess est d’emblée attachante et on a le souhait que tout aille mieux pour elle. Les rebondissements bien placés et bien pensés apportent un excellent rythme. Une fois encore, l’auteur est très documenté sur ce qu’il évoque et comme il n’en rajoute pas, ça reste plaisant à lire.

Certaines personnes ont un esprit pervers. Parfaitement manipulatrices, elles arrivent à leurs fins comme certains personnages de ce récit. Cela m’a mis en colère !

Beaucoup d’émotions se sont bousculées en lisant ce roman. On découvre l’envers du décor pour certains faits et c’est glaçant. Le propos est intéressant, car pas si loin que ça de vilaines réalités.

Un nouveau titre particulièrement réussi !


"Le lagon" de Catherine Cooper (The island)

Le lagon (The Island)
Auteur : Catherine Cooper
Traduit de l’anglais par Penny Lewis
Éditions : L’Archipel (26 Juin 2025)
ISBN : 978-2809851922
320 pages

Quatrième de couverture

Quelques journalistes et influenceurs triés sur le volet sont invités aux Maldives dans l'hôtel de luxe que dirigent Henry et Ophelia. Au programme des réjouissances : plongée sous-marine, sorties en quad, dîners gastronomiques, baignade avec les tortues...Mais un premier corps est retrouvé…

Mon avis

Malia n’en revient pas, elle a été choisie pour un séjour dans un hôtel de luxe aux Maldives. Elle, la petite influenceuse au nombre restreint de followers (elle ne peut pas encore vivre de ses publications). Elle a d’ailleurs un métier de bibliothécaire pour compléter. Mais elle se décide, elle profitera de l’aubaine et tant pis si les autres invités (ils seront cinq au total) sont habitués au grand standing. Elle fera tout pour s’intégrer et profiter au maximum des quelques jours offerts dans ce magnifique complexe hôtelier où tout, absolument tout, a été pensé pour le plaisir des résidents.

La preuve ? Chaque « profil » a été étudié pour avoir un petit déjeuner parfait, des accessoires (combinaison de plongée etc) sur mesure, etc. Le personnel est aux petits soins et devance même les désirs ! Comme les autres, elle fera des photos, voire des vidéos, et les publiera pour promouvoir ce lieu paradisiaque, dirigé par Henry et Ophelia, des jumeaux.

Paradisiaque ? Vraiment ? C’est ce qu’on imagine, ce qu’on cerne avec le témoignage de la jeune femme. Mais un premier mini incident plombe un peu l’ambiance. Chacun essaie de passer outre et de continuer dans la bonne humeur les nombreuses activités proposées. Mais voilà qu’il n’y a plus internet. Les créateurs de contenus sont au chômage… et l’ambiance s’en ressent. Ils tournent en rond, s’ennuient….

Tout à coup, un corps est retrouvé et la tempête gronde. Crime ou accident ? Impossible de faire intervenir les secours. Plus personne ne sait comment gérer la situation, comment agir pour que la sérénité revienne.

Ce thriller psychologique est habilement construit. Les points de vue de plusieurs protagonistes sont exprimés en disant « je », ce qui rend le texte très vivant. Des chapitres avec des incursions dans le passé (en 1990) apportent des éléments qui finissent par s’emboîter petit à petit. C’est vraiment très bien pensé. Je trouve que l’auteur se bonifie au fil des romans, son intrigue est plus travaillée, son écriture (merci à la traductrice) plus affirmée.

L’hôtel Ketenangan est particulièrement décrit, on s’y croirait ! Il y a quelques anecdotes croustillantes, notamment sur la cuisine et les mets, qui se démarquent et étoffent le texte. La double chronologie est très intéressante. Elle permet de voir comment ont évolué certains individus, leur jeunesse, leurs motivations, l’influence de leur famille respective. On peut essayer de comprendre les liens entre les deux époques mais ce n’est pas évident. L’auteur a fait très fort !

J’ai apprécié les chapitres courts passant de l’un à l’autre, ils maintiennent un bon rythme et offrent de riches rebondissements. On ne s’ennuie pas une seconde ! J’ai découvert le monde des « instagrameurs » et compagnie (même si j’avais ma petite idée) : choisir la meilleure photo, la mettre en scène, réfléchir au commentaire pour essayer de toucher le public… Est-ce qu’ils arrivent, malgré tout, à profiter de l’instant présent ou les réseaux sociaux leur « mangent » tout leur temps ?

Le style est fluide, on va à l’essentiel, il y a parfois une pointe de dérision ou d’humour. Certains personnages sont détestables, je les aurais volontiers giflés ! C’est signe que j’étais à fond dans ma lecture, comme s’ils existaient vraiment !

À recommander à tous ceux qui aiment être surpris et lire sans se perdre ni se prendre la tête !

 

"Aux amitiés fabuleuses" de Léa Volène

 

Aux amitiés fabuleuses
Auteur : Léa Volène
Éditions : Archipoche (12 Juin 2025)
ISBN : 979-1039205665
398 pages

Quatrième de couverture

Valentine et Élisa sont liées depuis leur naissance. Elles ont tout partagé et se sont construites ensemble jusqu'au point de rupture. Alors quand Élisa décide de débarquer dans la vie de Valentine des années plus tard, cette dernière n'a pas l'intention de lui faire de la place. Valentine réussira-t-elle à affronter les erreurs du passé et à pardonner ?

Mon avis

Valentine et Élisa sont des jumelles de cœur. Elles sont nées à la même date, le 15 mai 1984. C’est comme si leurs destins étaient liés. Elles sont devenues les meilleures amies du monde, pour la vie, comme on dit.

Pour la vie ? Pas vraiment… Qu’est-ce qui peut pousser deux personnes complices comme elles à ne plus se parler, à s’ignorer ? Bien sûr, le quotidien se charge de distendre les liens, l’éloignement géographique aussi. Mais est-ce que ce sont les seules raisons ? L’histoire n’est-elle pas plus complexe, plus surprenante ?

Valentine est maintenant pharmacienne, à Lyon. Élisa est en couple et à une petite fille, elle habite Paris. En mai 2018, elle laisse, avec leur accord, conjoint et enfant, prend le TGV et arrive à Lyon. Elle débarque dans l’officine et n’est pas accueillie avec chaleur, c’est le moins qu’on puisse dire. Que croyait-elle ? Que les années passées allaient s’effacer comme ça d’un coup de baguette magique ? Que leurs échanges, leur connivence seraient intactes ? Seize ans de silence, une broutille ou un gouffre selon les ressentis. Mais certainement pas rien.

Tirer un trait définitif ou s’obstiner ? Élisa n’est pas venue dans l’idée de faire de la figuration, elle sait pourquoi elle est là, pourquoi elle veut renouer ce fil qui s’est cassé. Elle veut retrouver son âme sœur.

Léa Volène, avec beaucoup de discernement, décrit les émotions de chacune des jeunes femmes. L’envie de fuir, les tiraillements, les petits clins d’œil au passé (qui laissent le lecteur espérer à de vraies retrouvailles), les silences, la colère, les non-dits… Parce qu’il faut bien le dire, le lien détruit n’est pas aisé à réparer. Il faut de la patience, de l’écoute, de la stratégie parfois, de la volonté, de la compréhension, tout ce qui est nécessaire pour que les sentiments restent et perdurent dans le temps.

Par d’habiles retours en arrière, sur plusieurs époques, des pans du passé nous sont dévoilés. Et on cerne mieux les personnalités, les milieux de vie de ces deux copines. Le niveau social différent, l’éducation plus ou moins rigide, les cadres de vie, tout ce qui ressort, quelques fois, alors qu’on essaie de faire comme si. L’auteur analyse les faits qui ont creusé le fossé, ceux qui, au présent, risquent de poser problème car chacune a grandi et s’est accomplie sans le regard de l’autre. On les découvre, enfants, on voit leur évolution, on lit même des extraits de journal intime.

L’écriture est fluide, plaisante, le style agréable. Les événements sont suffisamment décortiqués pour qu’on sente pourquoi et comment elles en sont arrivées à ne plus dialoguer. On suit leur quotidien, leurs pensées, tout ce qu’elles voudraient ou pas.

Je me suis attachée à ces femmes, qui veulent se protéger du passé mais qui sont tentées de continuer à écrire leur amitié. J’ai aimé le rythme de ce roman, ce qu’on apprend de l’une et de l’autre au fil des pages pour mieux les connaître. Elles sont belles et courageuses, j’avais envie de leur dire que demain tout irait bien ….

"Toutes ses fautes" d'Andrea Mara (All Her Fault)

 

Toutes ses fautes (All Her Fault)
Auteur : Andrea Mara
Traduit de l’irlandais par Anna Durand
Éditions : Mera (14 Février 2024)
ISBN : 978-2487149014
403 pages

Quatrième de couverture

Marissa Irvine arrive au 14 Tudor Grove, attendant de récupérer son jeune fils Milo, qui joue pour la première fois avec un garçon de sa nouvelle école. Mais la femme qui répond à la porte n'est pas une mère qu'elle reconnaît. Ce n'est pas la nounou. Elle n'a pas Milo. C'est ainsi que commence le pire cauchemar de tous les parents.

Mon avis

Marissa Irvine est une avocate brillante, mariée à Peter. Ils sont parents de Milo. Ce soir, elle va le récupérer chez un copain où il a été invité pour un après-midi jeux. Lorsqu’elle arrive à l’adresse que lui a transmise la maman du dit camarade, elle ne trouve pas son fils et la personne qui lui ouvre est une totale inconnue.

Milo a disparu ! C’est le pire cauchemar de sa vie. Où est son fils, que s’est-il passé ? Tout est envisageable, une mauvaise compréhension avec la nounou, une erreur de localisation… Mais quelques recherches plus tard, il faut se rendre à l’évidence. Personne ne sait, personne ne comprend, aucun indice ….

Commence alors une course contre la montre pour retrouver le petit garçon. L’auteur nous entraîne dans son récit, sans temps mort, avec une écriture fluide et prenante malgré quelques répétitions, peut-être dues à la traduction.

Quelques retours en arrière, notamment sur l’amitié de Marissa et Jenny (la mère chez qui Milo était soi-disant invité) posent des jalons qui éclairent l’intrigue tout en maintenant habilement le suspense. C’est très bien fait. On alterne les points de vue des deux femmes (mais pas seulement), toutes les deux rongées par la culpabilité.

Après cette première partie qui permet de cerner les différents personnages, le texte devient encore plus accrocheur. Il y a une réelle réflexion sur les vies de chacun, les riches à qui tout sourit, ceux qui se battent, ceux qui choisissent l’ombre, ceux qui manipulent ou qui sont manipulés. Le côté social est plutôt bien exploité.

Il y a également tous ces non-dits qui pourrissent la vie, ces choix qu’on fait en pensant préserver quelqu’un ou quelque chose mais sans vraiment réfléchir aux dégâts qui peuvent en résulter.

L’histoire avance à un bon rythme avec son lot d’incertitudes, de rebondissements et des protagonistes au passé intéressant.

J’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture et je lirai volontiers d’autres titres d’Andrea Mara !

"Le chat du Rocher - Tome 6 : Diamant mortel et marmelade de Sandra Nelson et Alice Quinn

 

Diamant mortel et marmelade
Auteurs : Sandra Nelson & Alice Quinn
Éditions : Bookelis (25 Juin 2025)
ISBN : 979-1042409784
264 pages

Quatrième de couverture

Lorsqu'Aline annonce ses fiançailles avec un richissime diamantaire, Calypso s’attend à une garden party chic, du champagne millésimé et des conversations huilées. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est la disparition d’un diamant légendaire, offert par le fiancé devant témoins éblouis et estimé à plusieurs millions d’euros. Très vite, l’ambiance glamour vire au cauchemar quand un cadavre est retrouvé dans la maison et qu’Arlette, amie de Calypso, militante anti-pierres précieuses, est arrêtée avant la pièce montée. Pour prouver son innocence, la brocanteuse devra mener une enquête jusqu’à Anvers, dans l’univers opaque des diamantaires, accompagnée de son chat, l’irascible Poker.

Mon avis

Il y a des personnages que l’on a plaisir à retrouver, comme s’ils étaient des familiers, faisant partie de notre environnement. Pourtant, je n’habite pas sur le Rocher, mais je m’y promène par l’intermédiaire des aventures de Calypso, une quinquagénaire attachante. Elle me plaît cette nana. Elle « ose » même si pour l’amour, elle est parfois timide.

« Répudiée » par son compagnon qui a choisi une plus jeune actrice pour la remplacer dans les télénovelas qu’il tourne, elle a quitté le Brésil où vit encore sa fille. Elle est venue s’installer chez sa tante qui tient une brocante. Elle l’aide et furète un peu partout. Comme elle n’a ni sa langue, ni ses yeux, dans sa poche, elle observe avec acuité et s’est retrouvée plusieurs fois à aider Vadim, le commissaire du coin. Des meurtres ont déjà été commis et elle réussi à accéder à des indices et informations qui ont permis de résoudre les affaires. Il faut dire que Zézé Pinta lui donne un coup de main.

Zézé Pinta, c’est cette petite voix qui guide, suggère, titille. C’est le rôle de détective qu’elle avait et les interventions de Zézé lui donne des pistes à explorer, une forme de raisonnement. Elle l’écoute, interfère avec elle, c’est plein d’humour.

Cette fois-ci, c’est un riche mariage qui se prépare mais chacun y va de son commentaire. L’un des deux conjoints ne finaliserait-il pas cette union par intérêt ? Les deux futurs mariés sont-ils vraiment amoureux ? Leurs familles ne semblaient pas en très bon terme alors comment expliquer ce rapprochement ? Le jour de la fête, c’est avec un énorme diamant que Madame s’affiche. N’est-ce pas un peu trop ? C’est le genre de choses qui suscitent les convoitises et attisent les jalousies, non ?

Calypso est de la partie. Elle est là pour noter ce qui pourrait paraître suspect tant dans les actes que le comportement des invités. Plusieurs petits faits l’interpellent et lorsqu’une personne est retrouvée morte, elle se glisse sur la scène du crime. Elle sait bien que ça va déplaire à Vadim mais elle y va quand même.

Elle voudrait bien rester en retrait mais vous savez ce que c’est « chassez le naturel et il revient au galop ». Elle ne peut pas s’empêcher de fourrer son (joli) nez partout. Et puis, cerise sur le gâteau, le commissaire finit par lui demander sa collaboration sans que ce soit totalement officiel. Elle a bien le sentiment qu’il se sert d’elle mais en même temps l’envie est grande d’enquêter.

Voilà notre brocanteuse et son merveilleux chat Poker qui se lancent dans des investigations de plus en plus poussées, au risque de se mettre en danger. Elle va partout, se déplace même à l’étranger et nous, lecteur, lectrice, on lui colle aux basques parce qu’on sait bien qu’elle va dénicher le petit truc qui permettra de rassembler les morceaux de puzzle !

L’écriture des deux co-autrices est toujours un régal. C’est fluide, plaisant, prenant. Pas de temps mort, pas de différence de style, on ne sait pas à qui appartiennent les phrases tant c’est bien construit, enchaîné.

Certains protagonistes ont un côté trouble qui nous questionnent, pour d’autres, on voit leur évolution au fil des histoires. Mais on peut lire même si on ne sait rien d’eux (il y a une présentation des différents individus dans les premières pages, c’est parfait (pour la version papier, ça pourrait être mis en marque-page.

Encore un tome très réussi ! Bravo mesdames !

"L'enfant de sel" d'Estelle Tharreau

 

L’enfant de sel
Auteur : Estelle Tharreau
Éditions : Taurnada (27 Mars 2025)
ISBN : 978-2372581509
290 pages

Quatrième de couverture

Adrien Destive disparaît après avoir rencontré Apolline, une adolescente tourmentée, fille d'un restaurateur en faillite. Rapidement, le cadavre d'un autre garçon est découvert tandis que des phénomènes inexpliqués obligent la journaliste, Marion Stravi, à renouer avec des techniques d'investigation paranormales qui pourraient être la clé pour sauver Adrien.

Mon avis

Les écrivains qui se renouvellent et réussissent à captiver le lecteur ne sont pas aussi nombreux qu’on l’imagine. Estelle Tharreau a cette qualité rare de toujours trouver un sujet qui questionne. De plus, elle ne se contente pas de le survoler. Elle se documente énormément, va au fond des choses et bâtit ensuite une histoire qui tient la route tant sur le fond que la forme. C’est assez impressionnant.

Jeune adolescente, Apolline vit avec son père (il l’élève seul) à Salins, une petite ville qui porte bien son nom. Il tient un restaurant qui vivote et comme Julien Destive va réhabiliter les thermes, sa guinguette fermera. À lui d’accepter les propositions qui lui sont faites ou, à défaut, de partir. Adrien le fils unique de Destive disparaît, alors qu’il a été vu en compagnie d’Apolline. Vengeance du père de cette dernière ? Ou autre chose ?

Marion, jeune journaliste rêvant d’une affaire qui la sortira de l’ombre, est envoyée sur place pour investiguer. Il faut préciser que personne d’autre n’était disponible. N’est-ce pas l’occasion, pour elle, de voir décoller sa carrière ? D’étranges événements, à la limite du surnaturel, l’interrogent. Elle décide de creuser tout ça sans imaginer jusqu’où ça l’entraînera.

Elle rencontre Cynelle, d’origine haïtienne, tenant une boutique en ville. Elle n’est pas tout à fait dans la norme des habitants du coin. Elle a des croyances particulières qui font partie de sa vie depuis toujours, de son ADN pourrait-on écrire…

L’auteur de son écriture fluide et addictive s’intéresse, avec ce dernier titre, à de nombreux thèmes. La monoparentalité, les croyances, les pratiques occultes, les rites vaudous, les grands complexes qui « tuent » le petit commerce, le rôle des médias etc.

On pourrait supposer qu’elle va se « perdre » en voulant aborder tous ces sujets et que son récit sera brouillon. Pas du tout ! Tout s’articule parfaitement, les « ponts » établis entre tout ce qu’elle évoque sont réfléchis et bien pensés.

Certaines scènes sont difficiles parce que, comme dans la vraie vie, il ne se passe pas que des choses douces et jolies. La présence de situations paranormales met une atmosphère étrange, parfois lourde, bien retranscrite. On a le cœur serré, les yeux grand ouverts, le cerveau en ébullition… Assaillie de doutes, d’hypothèses, je ne savais plus que penser, que croire. J’ai réalisé que le vaudouisme est une « vraie » religion avec des pratiques qui peuvent surprendre mais un véritable culte organisé.

J’ai été totalement surprise par ce roman. Je me disais que le côté ésotérique n’allait pas trop me plaire (j’aime bien garder les pieds sur terre) mais j’avais envie de connaître le devenir des personnages car l’intrigue est bien menée. Je me suis attachée à Marion, pour qui cette « enquête » journalistique est également une incursion dans son passé. C’est vraiment très fort d’avoir fait ce lien !

Et puis, comme souvent avec Estelle Tharreau, j’ai appris des choses et ça c’est pour moi un élément essentiel d’une lecture réussie ! Qu’elle continue ainsi !