Aquarium
Auteur : David Vann
Traduit de l’anglais (Etats-Unis)
par Laura Derajinski
Éditions : Gallmeister (octobre 2016)
ISBN : 978-2-35178-117-3
280 pages
Quatrième de couverture
Caitlin, douze ans, habite avec sa mère dans un modeste
appartement d’une banlieue de Seattle. Afin d’échapper à la solitude et à la
grisaille de sa vie quotidienne, chaque jour, après l’école, elle court à
l’aquarium pour se plonger dans les profondeurs du monde marin qui la fascine.
Là, elle rencontre un vieil homme qui semble partager sa passion pour les poissons
et devient peu à peu son confident.
Mon avis
Plongez !
Cette fois-ci, chez David Vann, pas de grands espaces, juste
une ville où sont installées une mère et sa fille. Des horaires très durs pour
la maman, des levers tôt pour la petite qui le soir après la classe, va admirer
les poissons. Elle se raconte des histoires, les observe, s’engloutit dans leur
silence (pour mieux supporter le reste ?).
Une première partie où se décline le quotidien de ses deux
femmes. La mère et son petit ami Steve, la fille et sa meilleur amie, Shalini.
Tout pourrait rester ainsi … Un jour, une rencontre va désorganiser ce
(fragile) équilibre et tout volera en éclats violemment, terriblement,
douloureusement…. Comme un volcan qui aurait couvé longtemps avant de se mettre
en éruption…
C’est un huis clos entre trois personnages féminins et deux
masculins, les autres protagonistes sont à peine esquissés. Comme dans beaucoup
de ses romans, l’auteur explore les non-dits familiaux, les relations
tumultueuses et houleuses. La rage et la colère qui habitent ceux à qui ils
donnent la parole puisent-elles leurs mots dans ce qu’il a vécu, ressenti ?
Est-ce qu’à chacun de ses récits, il livre un peu de lui, comme un gigantesque
puzzle ? « La rage, c’était ce qui
l’avait maintenue à flots si longtemps. »
Ça et là, quelques poissons nous sont dévoilés sous forme
d’un dessin, apportant une pause (d’ailleurs ne dit-on pas que mettre un bocal
près d’un malade l’apaise ?) dans un roman qui monte en puissance au fil des
pages. « Ils représentaient les
possibles, une sorte de promesse. »
Ecrit dans un style plus direct, ce récit est moins « lourd
» que les écrits habituels de l'auteur, l’atmosphère moins pesante puisque les
dialogues sont plus « vivants». De ce fait, il n’est pas aussi noir ou
bouleversant que d’autres titres. Toutefois, cela reste un bon roman qui se lit
en apnée tellement il est prenant.
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