"Frontier Hotel" de Alan Watt (Days are gone)


Frontier Hotel
Auteur : Alan Watt
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Claire Breton
Éditions : Du Masque (Juin 2017)
ISBN : 9782702445259
352 pages

Quatrième de couverture 

Mariée à Chick Wolfson, star du rock vieillissante, Alice décide d'abandonner sa vie dorée à San Francisco et cet homme qu'elle n'a jamais aimé. Alors qu'elle tente de rejoindre sa famille, elle est prise de court  : Chick a bloqué ses cartes de crédit. À sec, bientôt en panne d'essence, Alice finit par atterrir à Waiden, une petite ville sur la côté orégonaise, où tout le monde se connaît.

Mon avis

« Frontier Hotel » porte bien son nom. En effet, Alice est entre deux univers, elle ne sait plus de quel côté aller. Revenir vers son mari, star du rock vieillissante mais encore adulée ou rester loin de lui, mais indubitablement loin de tout. Abandonner une grande ville, des relations et des amis, le confort, la sécurité matérielle représentent une prise de risque. La jeune femme est-elle prête à l’assumer ?  Aller vers l’inconnu, c’est forcément accepter de se mettre en danger, de ne pas tout maîtriser, de laisser venir des événements non prévisibles… Alice est partie, elle a choisi. Mais sans arrêt, elle s’interroge sur ses prises de décision. C’est aussi l’occasion, pour elle, de faire une « relecture » de sa vie. Comment est-elle arrivée là et maintenant ? Quelles étaient ses motivations à chaque bifurcation qu’a pris son destin, faisait-elle des  erreurs? Par quoi était-elle portée pour agir d’une façon ou d’une autre ? Toutes ces questions la hantent, d’autant plus que, lorsqu’elle se confie, certains ne la comprennent pas, d’autres la jugent très vite…

La voilà à Waiden, petite bourgade éloignée de San Francisco où elle a laissé ses habitudes, sa routine, sa vie, son quotidien. Elle rencontre un homme, repris de justice, que les habitants semblent craindre. De plus, comme elle lui parle, elle est mal vue…. Le poids du regard des autres est parfois trop lourd, les remarques à distance de sa famille sont douloureuses à entendre. Alice va-telle réussir à gérer tout cela, va-t-elle s’affranchir du « qu’en dira-t-on » et surtout est-ce qu’elle a raison d’agir ainsi ?

Avec une écriture fluide (bravo à la traductrice qui n’a pas cassé le rythme de ce roman), Alan Watt nous permet d’accompagner Alice sur le chemin qu’elle prend. Est-ce celui d’une re naissance, ou reviendra-t-elle sur ses pas ? L’auteur explique qu’il a mis quatorze ans à écrire cet opus, sans doute avec de nombreuses relectures. Il n’occulte rien des tourments de celle qu’il a présentée, maintenant l’attention du lecteur avec ce qu’il faut d’interventions de personnages extérieurs. Alice est attachante, au-delà de sa quête presque initiatique, on sent une femme qui se remet en cause, qui souhaite aller au-delà des apparences, qui veut creuser et comprendre les gens qui l’entourent. Elle se rebelle, il n’est plus question de lui dicter sa conduite, de lui dire d’obéir, elle veut vivre par elle-même mais que c’est difficile ! Qu’il est lourd le poids de l’éducation, des « codes » de la société ! Les personnages secondaires ont de la consistance et ne sont pas trop caricaturaux, ils permettent à l’auteur d’aborder d’autres thèmes comme le respect des femmes au travail etc….

On dit souvent que pour s’aimer, il faut aimer les autres. Je pense également que pour se pardonner, il faut pardonner aux autres… Le long chemin de la rédemption est parfaitement décrit dans ce recueil et là aussi, qu’il est délicat de trouver sa place une fois qu’on a été mis à l’écart pour une raison ou une autre.

J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce titre, j’ai apprécié qu’Alan Watt aborde des sujets grave tout en restant dans une « romance » Cela permettait d’en parler d’une façon simple mais pas mièvre et de rester agréable à lire.





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