"Dans la ville en feu" de Michael Connelly (The Black Box)


Dans la ville en feu (The Black Box)
Auteur : Michael Connelly
Traduit de l’anglais par Robert Pépin
Éditions : Camann-Levy (Mars 2015)
ISBN :  978-2702141564
400 pages

Quatrième de couverture

1992. Los Angeles est en proie aux émeutes et les pillages font rage quand Harry Bosch découvre, au détour d’une rue sombre, le cadavre d’Anneke Jespersen, une journaliste danoise. À l’époque, impossible pour l’inspecteur de s’attarder sur cette victime qui, finalement, n’en est qu’une parmi tant d’autres pour la police déployée dans la ville en feu. Vingt ans plus tard, au Bureau des Affaires non résolues, Bosch, qui n’a jamais oublié la jeune femme, a enfin l’occasion de lui rendre justice et de rouvrir le dossier du meurtre. Grâce à une douille recueillie sur la scène de crime et une boîte noire remplie d’archives, il remonte la trace d’un Beretta qui le met sur la piste d’individus prêts à tout pour cacher leur crime. Anneke faisait peut-être partie de ces journalistes qui dérangent quand ils fouillent d’un peu trop près ce que d’autres ont tout intérêt à laisser enfoui...

Mon avis

Et toujours la colère….

Harry Bosh est un vieil ami, on se connaît bien lui et moi, il m’est arrivé de lui pardonner ses imperfections mais là, j’ai été ravie de retrouver celui que j’apprécie. Le Harry un peu rebelle,  qui répond « c’est dans mon règlement à moi » lorsqu’on lui dit qu’il prend des libertés avec les textes législatifs. Celui qui a l’esprit toujours en ébullition et qui, même dans les cas extrêmes, raisonne pour trouver une solution. L’homme tenace qui colle aux basques de ceux qui ne lui paraissent pas nets, quitte à le faire avec des chemins de traverse en contournant ce qui le dérange. Et enfin, Harry, père, un vrai, pas un papa parfait non un père avec ses maladresses, ses erreurs, ses défauts mais son amour grand comme ça et c’est l’essentiel. Quelle belle relation avec sa fille !

Quand il est comme cela, malgré sa silhouette imparfaite, son équilibre alimentaire pas très bon, cet enquêteur me séduit. Je le suis pas à pas dans ses  cheminements,  je m’applique à comprendre sa logique, à la deviner,  à me glisser dans son esprit pour anticiper ses réactions et surtout ses déductions.
Car il est comme ça, Bosch, Il ne lâche rien et  ses notes écrites,  ses démarches, ses questions aux uns et aux autres ont autant d’importance que le reste, plus officiel de l’enquête : l’étude des photos, des emplois du temps etc….
Harry c’est, cerise sur le gâteau, un fin mélomane. Il écoute Art Pepper et d’autres… Vous vous prenez à chercher les musiques qu’il évoque tant il en parle bien…. Et vous écoutez en lisant, vous êtes dans l’histoire…..

Cela fait vingt ans qu’il traque des individus louches, il était parti à la retraite puis il a repris du service comme le lui permettait un contrat fait sur mesure mais il faut qu’il reste dans le rang. Pourtant  il n’aime pas qu’on lui dicte sa conduite alors les relations sont parfois tendues avec ses supérieurs mais il n’y attache pas une importance démesurée….
« Moi, les affaires, je les résous. Et pas pour les statistiques que vous envoyez pour les petites présentations Power Point du dixième étage. Non, moi, je les résous pour les victimes. Et leurs familles. »

Cette fois-ci, c’est une jeune journaliste danoise, assassinée en 1992 pendant les émeutes de Los Angelès, qui occupe l’esprit d’Harry. Il n’avait rien trouvé à l’époque et  il a l’occasion de se pencher à nouveau sur cette affaire et peut-être de la résoudre.  Le temps a passé mais notre héros est resté pugnace,  il veut y arriver, pour elle, pour sa famille qui la pleure mais aussi pour lui, pour réussir là où il avait échoué faute de temps. Deux décennies se sont écoulées  et remuer le passé n’est jamais bon.  Il vous entraîne là où vous n’auriez jamais pensé aller et les découvertes sont quelques fois terriblement déstabilisantes.  C’est à ça que nous sommes confrontés dans ce roman,  les événements anciens qui s’éclairent petit à petit. Pas d’action à outrance, une ambiance qui s’installe, un homme qui va son chemin, examinant chaque élément, se remémorant chaque scène, chaque parole … suivant son intuition, son sixième sens, nous dévoilant  ce qui a été, accompagné des  tenants et des aboutissants.

C’est donc un livre comme je les aime où l’esprit a la part belle.
L’écriture est finement ciselée, mettant en place, avec une cadence régulière, des situations en lumière pour que nous arrivions ensemble au coup de projecteur final .

NB : question pour le traducteur  (que je félicite pour son travail): page 273 : le « French Dip » s’appelle Pépin, est- ce une traduction ou un clin d’œil rien que pour vous ?

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