Un pays à l’aube (The Given Day)
Auteur : Dennis Lehane
Traduit de l'Anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet
Éditions : Rivages/Thrillers (14 Septembre 2009)
ISBN : 978-2743621308
770 pages
Quatrième de couverture
L'Amérique se remet difficilement de la Première Guerre
mondiale. De retour d'Europe, les soldats entendent retrouver leurs emplois,
souvent occupés en leur absence par des Noirs. Mais l'économie est ébranlée, et
la vie devient de plus en plus difficile pour les classes populaires. Sur ce
terreau fleurissent les luttes syndicales et prospèrent les groupes anarchistes
et bolchéviques, ainsi que les premiers mouvements de défense de la cause
noire.
Mon avis
"Vous les
Américains, vous n'avez pas d’ "histoire ". Pour vous, seul le
présent compte. Maintenant, maintenant, maintenant..."
"Vous les
Américains, vous avez toujours le mot « liberté »à la bouche, mais moi je ne
vois que des esclaves qui se croient libres."
Dennis Lehane est un grand écrivain.
Quel que soit le genre dans lequel il écrit, il réussit à
être captivant.
Ce roman est moins noir, moins torturé que ses autres
écrits.
Plusieurs mois après avoir refermé ce livre, les personnages
sont encore bien présents dans ma mémoire.
Nous sommes aux Etats-Unis, en 1918, à l’aube des années 20.
Nous allons suivre une pléthore de personnages, tous différents, aux traits de
caractères bien marqués. Suivant notre ressenti, nous nous attacherons à l’un
ou à l’autre.
Tout au long de ce roman « politico social », les
personnages vont se croiser, se quitter, se retrouver, tout en avançant chacun
sur leur chemin, vers leur destin.
Destin, choix de vie ou sort subi ? Chacun d’eux va lutter à
sa façon pour prendre en mains sa vie et en faire ce qu’il souhaite …
Oui … mais … vous le savez, tout comme moi … on ne décide
pas de tout … le vol d’un papillon a des milliers de kilomètres peut changer le
présent ici et maintenant … alors une explosion …
vous imaginez ….
Un joueur de base-ball (ayant réellement existé), un ouvrier
noir, une belle irlandaise, un père et son fils policiers à Boston mais
rarement d’accord vont vous accompagner dans cette découverte des Etats-Unis.
C’est un portrait réaliste, fort, social, politique, historique (l’auteur s’est
très bien documenté) mais aussi intime et respectueux d’une Amérique où le mot
« différence » n’est pas vain que vous retrouverez dans ce roman.
On ne s’ennuie pas une seconde tant l’écriture de Dennis
Lehane nous prend aux tripes, tant on veut savoir ce que vont devenir chacun de
ces héros, qui, somme toute, sont des gens ordinaires mais aux idées « vraies »
(dans le sens où ils se battent pour les idées auxquelles ils tiennent et
qu’ils ne dérogent pas).
On les admire de combattre pour un idéal auquel ils croient.
On suit l’histoire d’amour qui se tisse, si difficilement, douloureusement. On
souffre pour ceux qui sont touchés par le racisme. On mène l’enquête avec les
policiers. On a peur parfois. …. On …. On …. Oui: « On »….."On" est
tellement pénétré par l’écriture puissante et forte de Dennis Lehane que l’on
passe par toute une palette de sentiments, d'émotions et qu’on a des
difficultés à laisser ce livre.
Ce n’est pas seulement une formidable fresque sociale. C’est
un livre qui se respire, se sent, s’entend, se voit …. se vit …. Les
descriptions sont telles (scènes, sentiments, caractères, ressentis des
personnages .. ..) qu’il ne peut en être autrement.
Un coup de cœur !
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