Souvenirs envolés
Auteur : Jean-Marie Palach
Éditions : Corsaire éditions (Octobre 2014)
Collection : Pavillon Noir
Nombre de pages : 232
ISBN : 9782917843239
Quatrième de couverture
Une actrice célèbre se suicide en se défenestrant, du
sixième étage de son domicile parisien. Aucun motif n’explique son geste
désespéré. D’autres personnalités du show-biz l’imitent, dans les jours qui
suivent. La commissaire Clémence Malvoisin, de la brigade criminelle, ne croit
pas à une coïncidence.
Son enquête la mènera du Bois de Vincennes aux immenses
plateaux Batékés, aux confins du Gabon et du Congo, là où Savorgnan de Brazza a
fondé Franceville et libéré les esclaves rachetés à leurs propriétaires, en
leur faisant toucher le drapeau français.
Mon avis
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé Clémence Malvoisin,
commissaire récurrente de Jean-Marie Palach, Elle a un petit « supplément d'âme
» qui la rend attachante et surtout très humaine. Il y a des personnages de
roman, comme ça, qui deviennent presque des familiers.
Cette héroïne n'est pas prétentieuse, elle sait se pencher
sur les plus petits malgré ses hautes fonctions dans la police. Elle est «
vraie », tout simplement, C'est d'ailleurs en allant au secours d'une jeune
femme gabonaise qui a des soucis au bois de Boulogne qu'elle va être entraînée
dans une enquête plus difficile qu'il n'y paraît au premier abord. D'autant
plus qu'elle doit également, parallèlement, avec ses coéquipiers enquêter sur
des décès surprenants. En effet, des acteurs se suicident sans que cela soit
réellement explicable.
Opiniâtre, tenace, capable de prendre du recul face à des
situations nouvelles, Madame la Commissaire ne lâchera rien et ne se laissera
pas impressionner.
Une rencontre avec ses anciens camarades de lycée aura
également son importance, même si dans un premier temps, le lien est difficile
à faire.
Les seconds rôles (d'ailleurs ce livre pourrait être adapté
en film sans aucun problème tant l'ensemble est vif et assorti de ce qu'il faut
de rebondissements) ont leur importance. Ils sont campés en quelques mots
lorsqu'ils apparaissent puis s'étoffent au fil des pages. J'ai trouvé très
subtil l'évolution du regard extérieur sur Stéphane (un ancien amoureux qui était
en classe avec Clémence). Quant à Violette (la jeune gabonaise secourue au
bois), même si elle est un peu stéréotypée, elle offre une notion différente de
l'approche de l'autre et de ses croyances. Cet aspect est bien amené par
l'étude des rapports « in et off » dans le village du Gabon d'où vient la jeune
femme. On voit combien les mœurs et les convictions ne sont pas oubliés à
distance et posent problème à Violette.
Jean-Marie Palach a l'art de semer des indices que le
lecteur peut intégrer ou pas pour avancer dans la résolution des différentes
énigmes qui lui sont proposées, il est aussi très à l'aise pour nous emmener
dans différentes directions avant que tout, intelligemment et habilement, se
recoupe pour ne faire qu'un ensemble cohérent. Cette façon de faire permet au
lecteur de se sentir « acteur » dans sa lecture, en essayant de relier les
différents éléments mis à disposition.
L'écriture de l'auteur est claire et fluide, les chapitres
permettent de passer d'un lieu à un autre, en suivant les différents
protagonistes dans les situations auxquelles ils sont confrontés. Il y a ça et
là quelques références sur des sujets que le lecteur peut avoir envie de
creuser (quelques mots sur Pierre Savorgnan de Brazza et on a le souhait d'en
apprendre un peu plus sur cet homme qui était pacifique et altruiste dans son
approche du peuple africain).
Le suivi est linéaire mais pour autant, le rendu global de
l’œuvre n'est pas simpliste. Il y a juste ce qu'il faut de complexité avec des
retours en arrière bien pensés qui permettront d'expliquer le présent.
En conclusion, je dirai que ce roman, qui est très facile
d'accès, aborde des sujets intéressants avec une construction sur plusieurs
lieux et différentes époques. Il peut être lu indépendamment des autres enquêtes
de Clémence Malvoisin et permet de passer un moment agréable.
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