Titre : Retour aux sources
Auteur : Jean-Marie Palach
Éditions : Pavillon Noir (mars 2014)
Nombre de pages : 258
ISBN : 9782917843246
Quatrième de couverture
Dominique Nativel, un député proche du Président de la
République française nouvellement élu, est poussé sous une rame du métro
parisien, station Saint-François-Xavier, sur la ligne 13. Beaucoup de monde
pouvait en vouloir à cet homme politique prometteur, qui multipliait les
frasques extra conjugales et n’hésitait pas à dénoncer les dérives de
personnages riches ou puissants. Le ministre de l’Intérieur charge la
commissaire Clémence Malvoisin de débrouiller l’affaire, sans faire de
vagues.Son enquête l’obligera à remonter aux sources de sa propre famille, sur
l’île de La Réunion, où un destin cruel avait une première fois frappé Nativel,
enfant.
Mon avis
En voyageant…
C’est entre la région parisienne, la Creuse et l’Île de la
Réunion que Clémence Malvoisin, au corps bien fait et à la tête bien pleine,
commissaire de choc, va mener l’enquête suite au décès de Dominique Nativel.
Lui, c’était l’homme qui monte en politique, beau gosse, faisant des ravages
dans le cœur des dames (bien que marié à une belle journaliste aux yeux bleus
(je vous vois venir ;-) non, nous sommes bien dans un roman), passionné par son
métier et ses dossiers. Une chute sur les rames du métro parisien, un soupçon
de doute et voilà comment Clémence, qui devait partir en congés, se retrouve à
questionner, sonder, chercher ….
Quelque temps plus tard, à des milliers de kilomètres de la
capitale, une femme est retrouvée assassinée sur une plage réunionnaise. Quels
liens entre les deux ? Dominique Nativel était un de ces fameux « enfants de la
Creuse » (de jeunes enfants réunionnais avaient été envoyés en métropole pour
repeupler les campagnes avec, bien entendu, des tas de promesses (retour sur
l’île régulièrement, études etc…) qui n’ont pas été tenues…..), ils ont tous
les deux un autre point commun … Pourtant, il semble difficile de comprendre ce
qui peut relier ces deux affaires, si toutefois elles sont réellement en
corrélation.
Clémence Malvoisin est une femme, et comme beaucoup d’entre
nous (pardon messieurs ;-) quand elle a une idée en tête, elle ne l’a pas
ailleurs. De ce fait, elle est opiniâtre, va au bout de ce qu’elle pense,
creuse, réfléchit, interprète, revient en arrière, avance…jusqu’à comprendre
les tenants et les aboutissants …. peu lui importe les kilomètres à parcourir,
les ramifications se présentant à elle et l’obligeant à rencontrer de nouvelles
personnes (elle va également entendre parler du gang Hamidovic…), elle prend le
temps et ne baisse jamais les bras. Personnalité attachante, pas prétentieuse
du tout, l’héroïne récurrente de Jean-Marie Palach a pris de la consistance
depuis son roman « La conjuration des Masques ». Elle s’est « étoffée », ses
relations avec les autres sont plus déterminées, comme si en « grandissant »
dans le métier, elle avait pris de l’assurance. Les personnages qui gravitent
autour d’elle ont chacun un attrait particulier sans qu’on sombre dans la
caricature. J’ai eu un petit faible pour le chanteur/policier/ homme de lettres
réunionnais ainsi que Maurice, le planton, peut-être parce qu’il « fait une
période « thés » »….
Quant à l’écriture de l’auteur, elle s’est affirmée. Elle
est fluide, agréable et intelligemment documentée. Je m’explique. Tout au long
du livre, de nombreuses références apparaissent, plus ou moins importantes,
plus ou moins indispensables aux investigations des fins limiers que sont
Clémence et ses collègues, mais toutes parfaitement intégrées au contenu. Que
ce soient les recettes de cuisine (cari saucisses ou poulet), le clan
Hamidovic, la géographie de l’île de la Réunion (que j’ai eu un immense plaisir
à retrouver), le maloya ou autre chose, chaque élément apporté est parfaitement
à sa place, donnant une profondeur intéressante au contenu des chapitres.
Ce qui au départ pouvait sembler une enquête de routine va
vite s’avérer complexe. Malgré tout, le style est rythmé « juste ce qu’il faut
» et jamais le lecteur ne se sent perdu. J’ai beaucoup apprécié la construction
du livre, amenant les protagonistes petit à petit, nous entraînant dans des
voyages précis à la recherche de réponses aux nombreuses questions posées par
tous ceux qui sont en recherche d’indices pour solutionner les mystères
auxquels ils sont confrontés. La vérité n’est pas toujours celle qu’on croit et
Jean-Marie Palach, tout en distillant quelques repères ça et là, nous emmènera
dans différents lieux avant que nous comprenions ce qu’il en est…..
A quand le prochain opus et la joie de retrouver Clémence ?
NB : une mention particulière pour la page 184 où l’auteur
nomme celui qui a changé mon regard sur la poésie : Paul Eluard ;-)
PS : en toile de fond sur la couverture…l’île de la Réunion
et ses cirques….
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