"Carnaval noir" de Metin Arditi


Carnaval noir
Auteur : Metin Arditi
Éditions : Grasset (16 Août 2018)
ISBN : 9782246816003
400 pages

Quatrième de couverture

Janvier 2016  : une jeune étudiante à l’université de Venise est retrouvée noyée dans la lagune. C’est le début d’une série d’assassinats dont on ne comprend pas le motif. Elle consacrait une thèse à l’une des principales confréries du xvie siècle, qui avait été la cible d’une série de crimes durant le Carnaval de Venise en 1575, baptisé par les historiens «  Carnaval noir  »… Cinq siècles plus tard, les mêmes obscurantistes qui croyaient faire le bien en semant la terreur seraient-ils toujours actifs  ?

Mon avis

Le dernier roman de Metin Arditi est très intéressant et complet. L’auteur nous emmène à Venise où une jeune étudiante qui rédige une thèse fait des recherches sur une confrérie liée à  une série de crimes en 1575. Malheureusement elle est retrouvée noyée. Un court article venait d’être publié sur son sujet de travail. Avait-elle fait une découverte qui dérange (et dans ce cas, sa mort n’est pas accidentelle) ou a-t-elle glissé dans le canal ? Nous allons aussi à Genève ou un excellent professeur de latin médiéval trouve quelque chose qui l’interpelle dans un livre ancien qu’il vient d’acquérir. Et puis, nos pas se rendent également à Rome où le Pape n’est pas en odeur de sainteté …. à tel point qu’un attentat pourrait se préparer contre lui….

Complots, trahisons, Curie romaine, Daesh, Copernic, prophétie sur le Christ, extrême-droite, manipulations, embrigadements de jeunes gens etc, autant de thèmes abordés par l’auteur…. Quels sont les liens qu’il est possible d’établir ?

Metin Arditi a l’art et la manière. Il vous place une intrigue qui a tout de réel dans un contexte historique qu’il vous appartient de vérifier, en vous baladant entre passé et présent. C’est un conteur hors pair doté d’une écriture fascinante. Il y a suffisamment de rebondissements, d’indices pour que le lecteur s’imprègne de cette aventure et ne la lâche plus. L’atmosphère des différents lieux est parfaitement retranscrite. Vous sentez : l’angoisse monter dans la pénombre vénitienne, l’emballement des jeunes qui participent à un camp de « formation », la peur de certains qui se sentent surveillés, suivis….

Certains protagonistes de cet opus sont vraiment attachants. J’ai particulièrement apprécié Bénédict Hugues, le professeur d’Université qui risque de partir enseigner à Fribourg. Il est parfois maladroit (entre autres dans sa relation avec son fils), un peu coincé mais tellement passionné !  

Tout se déroule, dans le présent, sur sept mois, entre Janvier et Juillet 2016. Les événements récents sont mis en lumière et en parallèle avec ceux du passé. C’est vraiment bien construit, captivant et c’est une réussite !

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