Stabat Murder
Auteur : Sylvie Allouche
Éditions : Syros Jeunesse (14 Mars 2017)
ISBN : 978-2748523409
304 pages
Quatrième de couverture
Valentin, Matthis, Mia et Sacha étudient le piano au
Conservatoire national supérieur de musique depuis trois ans. Trois années de
perfectionnisme et d'acharnement entièrement tournées vers un concours qui
déterminera leur avenir. Ils sont inséparables, se comprennent mieux que
personne, mais ils sont aussi en compétition et n'ont rien d'adolescents
normaux. Lorsque, du jour au lendemain, Valentin, Matthis, Mia et Sacha sont
tous les quatre portés disparus, La commissaire, Clara Di Lazio s'intéresse de
plus près à leurs familles...
Mon avis
La musique pour seul horizon…
Comme de futurs grands sportifs, ils s’entraînent des heures
et des heures. Pourquoi ? Parce qu’ils préparent un concours. Qui sont-ils ?
Quatre étudiants du Conservatoire de Musique, amis ou adversaires ? Complices
en tout cas autour de leur excellent professeur. Issus de quatre familles, un
peu « caricaturées » (mais je vous rappelle qu’il s’agit d’un roman jeunesse),
ils jouent pour réussir mais surtout parce qu’ils aiment ça. La musique habite
leur esprit, leur quotidien et ils ne vivent que pour elle, ne pensent qu’à
elle….
Et puis, un jour, tous les quatre, ils disparaissent.
Ont-ils été enlevés, ont-ils fugué ? On le sait dès les premières pages : ils
sont prisonniers. Qui, pourquoi, dans quel but ? Dans ce roman, l’auteur va
alterner les passages où on voit les quatre jeunes dans le lieu où ils sont
retenus, le présent avec l’enquête, les réactions des amis, des familles et un
passé récent nous faisant découvrir leur vie quotidienne à travers les
souvenirs des uns et des autres.
La découverte du milieu du Conservatoire National Supérieur
de Musique est intéressante. Sans entrer dans les détails, Sylvie Allouche
montre tous les sacrifices nécessaires pour être dans les meilleurs. Sacrifices
pour les pianistes mais également pour certaines familles pour qui tout cela
est difficile à gérer. J’ai d’ailleurs
lu qu’elle s’était bien renseignée sur cet univers pour écrire et cela se sent. Elle a sans doute également observé finement
les rapports humains entre les élèves et leur professeur et entre les élèves
entre eux.
La commissaire chargée de l’enquête est une femme qui ne
lâchera rien. Sa propre histoire est douloureuse et de ce fait, elle fera tout
pour retrouver les deux garçons et les deux filles. Elle en fait un défi
personnel, pour se pardonner, faire résilience….
Les quatre adolescents sont abandonnés à eux-mêmes dans une
pièce sans lumière, avec un confort plus que sommaire et de la nourriture au
compte-goutte. Ils vont réagir différemment, se posant des questions comme le
lecteur lambda (celui qui n’est pas comme moi, vu que je lis toujours la fin
avant de commencer ;-) Peut-être que les motivations du ou des ravisseur(s)
auraient peu être plus développées mais ce qu’on en saura suffi largement. On
est dans un livre jeunesse et l’auteur a su adapter son écriture. Elle va à
l’essentiel et donne ce qu’il faut d’indications pour qu’on suive sans
problèmes. De plus, les indices sont distillés petit à petit.
J’ai apprécié cette lecture et je pense qu’elle conviendra à
merveille à de jeunes lecteurs. En effet, le fait de ne pas trop rentrer dans
les détails sur les souffrances des musiciens, permet de rester immergés dans l’intrigue sans
trembler de peur et avoir envie d’abandonner la lecture ce qui est important
pour ceux qui découvrent le genre policier.
Comme l’explique Sylvie Allouche, il est intéressant de
noter que le titre « Stabat Murder » fait référence au morceau musical « Stabat Mater » de Pergolèse
(qui est une
œuvre religieuse écrite en 1736, dont le premier vers en latin est « Stabat
Mater dolorosa » qui se traduit par « La Mère se tenait debout , malgré la
douleur ». Belle analogie qui ramène à l’attitude de toute mère qui se bat
lorsque son enfant est en danger….
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