"Un palace en enfer" d'Alice Quinn


Un palace en enfer
Sous-titre : Au pays de Rosie Maldonne
Auteur: Alice Quinn
Éditions : Alliage (9 janvier 2013)
ISBN: 9782369100034
335 pages

Quatrième de couverture

Sexy et grande gueule, Rosie Maldonne est une jeune mère de trois enfants qui a pour seules ressources les versements du RSA.
À quelques encablures de Cannes, elle vit dans une vieille caravane posée sur un terrain vague, à la lisière d’une petite ville.
Ce matin-là, la voilà partie à la recherche de quelques sous en mettant en pratique son système D habituel, quand le destin va frapper à sa porte : un gros paquet de fric lui tombe dessus sans prévenir !

Mon avis

Alice Quinn a créé le buzz avec son ebook "Un palace en enfer" à tel point qu'elle a sorti une version papier et va écrire une suite.
Comment expliquer un succès comme celui- ci?
Dans une société où la vie n'est pas facile tous les jours, un peu de légèreté, de gaité font du bien. C'est un livre qui ravira un public féminin mais les hommes à l'esprit ouvert passeront eux aussi un excellent moment.
Le personnage principal est attachant et ceux qui gravitent autour d'elle ne le sont pas moins. Prenons Bridget Jones et ses culottes démesurées, elle nous fait sourire et parfois, elle nous exaspère par ses maladresses mais on suit ses aventures avec bonne humeur, voulant tout connaître d'elle. Pourquoi? 
Tout simplement parce qu'il lui arrive de galérer, et que, même si le trait est un peu "forcé" on peut se reconnaître en elle par certains aspects ( sauf sans doute pour les dessous...)

Rosie, Cricri, l'être de papier d'Alice Quinn ne va pas échapper à la règle et va très facilement nous conquérir parce que là aussi, par certains côtés, on se sentira concerné, ne serait- ce que comme une bonne copine. Mère célibataire vivant dans une caravane, elle n'a pas connu que de beaux moments dans sa vie mais c'est une battante, une femme comme on les aime maniant l'autodérision avec intelligence et discernement. Elle peut donner l'image d'une femme superficielle mais si on enlève la couche de maquillage et les vêtements voyants, on découvre une maman, consciente de ses responsabilités et faisant au mieux pour ses enfants, naturels ou pas.

Chaque jour, elle se lève avec un refrain dans la tête, persuadée que sa mère lui envoie ainsi des messages qu'elle essaie de comprendre et d'interpréter au fil de la journée en fonction de ce qui lui arrive. Elle s'occupe avec dévouement et application de ses enfants ( malheur à celui qui leur ferait du mal), entoure ses copines de toute son affection et ne se prend pas au sérieux. Son langage "fleuri" (qu'une de ses filles supporte mal) et ses manières (très) décontractées peuvent surprendre mais elle sait captiver le lecteur qu'elle prend de temps à autre comme témoin.

Ce n'est pas de la grande littérature mais on ne s'ennuie pas parce que les rebondissements et les quiproquos sont légion. De nombreux dialogues truculents amènent le sourire tant Rosie ne s'en laisse pas compter. Des mouvements divers et variés insufflent une cadence rapide à l'ensemble pour le plus grand plaisir de celui qui lit. C'est très visuel et les tenues improbables de notre héroïne feraient merveilles dans un scénario.

Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, il me semble plus difficile de faire rire que de faire pleurer. Rosie et donc Alice Quin utilisent l'humour comme politesse du désespoir ( voir Boris Vian) et tournent en dérision les situations les plus graves. Cela permet à notre mère tigresse de protéger ses petits en les tenant à l'écart des soucis ou en leur les présentant sous formes humoristiques. En agissant ainsi, elle ne les expose pas ( trop ?!) et elle relativise tout ce qu'elle vit.

C'est donc l'histoire de cette femme que nous allons suivre. Mais pour mettre un peu de piment, l'auteur relie tout cela à une intrigue policière. Rien de vraiment nouveau dans le genre, protagonistes corrompus, pots de vin, et individus louches agrémentent le contenu... Les caractères ne donnent pas lieu à une étude psychologique profonde et travaillée. Mais ce que nous en saurons suffira largement à dérouiller nos zygomatiques, et à vous transmettre ce conseil:

" N'allez pas chez le psy,
retrouvez Rosie
et plus drôle sera la vie..."*

* Et vous ferez des économies....

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