Thésée universel (A Théseus-áltálános)
Auteur : László
Krasznahorkai
Traduit du hongrois par Joëlle Dufeuilly
Éditions : Vagabonde (21 Avril
2011)
ISBN : 978-2919067046
96 pages
Quatrième de couverture
Devant un mystérieux
auditoire, un orateur livre des vues saisissantes sur la condition humaine.
Évoluant dans un univers à la fois réel et étrange, repoussant ses propres
limites et celles du langage aux confins de l’hallucination, il entraîne, par
ses assauts répétés, le lecteur dans une troublante confrontation avec les lois
de l’imagination.
Mon avis
Aux lecteurs, aux Editions
Vagabonde, aux Visiteurs, aux Inconnus, à ceux qui me liront …
Me voici, ce soir, devant
vous, pour vous parler d’un livre.
Quel livre ? J’en lis et
vous en lisez tant …
Oui, mais voilà, ce soir,
que cela soit le sujet attendu ou non, je vais vous parler de
« Thésée universel ».
Je ne suis sans doute pas
la personne que vous espériez, Bernard Pivot aurait été plus à l’aise dans cet
exercice mais que voulez-vous c’est ainsi …. « on m’a choisie » ….
Cet opus se partage en
trois parties: tristesse, révolte, possession.
Mais avant, penchez-vous
avec moi, sur le titre : « Thésée universel ».
Thésée ? Celui qui
deviendra roi d’Athènes a eu par avant, une destinée peu banale, enfant
précoce, vigoureux et rusé ….
Universel ? Qui peut être
reconnu par tous et toutes ….
Thésée et ses choix, ses
actions, Thésée maître ou non de son destin ?
Mais venons-en au contenu
…
La première édition date
de 1993, mais je ne maîtrisais pas assez le hongrois pour la lire, il m’a fallu
attendre mai 2011.
Qu’ai-je trouvé entre ses
pages ?
Trois discours, tous
déclamés par le même homme devant le même auditoire dont on peut penser qu’il
est composé de membres couronnés (Son Altesse) et militaires (Monsieur le
Général) et autres personnes haut placées (Monsieur le Gouverneur Général).
Au début, il ne sait pas
pourquoi il est là, il ne sait pas ce qu’on attend de lui. « Nous nous en remettons
à vous pour le choix du sujet …. » mais il doit discourir alors il le fait …
Premier discours : La
tristesse.
Une baleine géante
a-t-elle des choses à cacher ? La littérature n’est pas ce qu’on croit, méfiez-vous
du lien qu’elle fait avec le sens universel ! Vous ne comprenez pas ? Peut-être
faut-il lire, comme le suggère l’orateur « La Mélancolie de la Résistance » ?
Je ne peux pas tout vous expliquer …. Connaissez-vous les trois formes de
tristesse ?
NON ?????? Alors
inscrivez-vous pour la prochaine conférence, le prochain discours de notre
auteur !
Deuxième discours : La
révolte.
Je sais, je sais … Je vous
avais conseillé de venir pour découvrir le thème de la tristesse … et puis …
vous êtes déçus ? Non, ne partez pas !!!! Pas tout de suite !!!
Laissez-moi, ou plutôt
laissez-lui une chance …
Dans cette partie, le
conférencier va vous parler de révolte, révolte contre certaines règles
absurdes de la société, révolte contre une porte fermée à clé pendant qu’il
parle, devenir du bien et du mal, … La situation évoquée est risible, presque
caricaturale, explicitée dans le moindre détail avec des aller-retour, pour ne
rien oublier, mais ce discours est un vrai régal. Déclamé avec force questions
qui vous renvoient à votre vie, à la société dans laquelle vous vivez, aux
choix des hommes politiques. Ne le ratez pas !
Troisième discours : La
possession.
Vous êtes encore là ? Vous
n’êtes pas partis vous inscrire pour les précédents témoignages ?
Ah oui ! Vous voulez
connaître le troisième et dernier sujet pour mieux choisir si vous ne pouvez
venir qu’une fois.
Alors, écoutez bien …
Cet orateur est
prisonnier, a-t-il « les ailes brisées » comme le râle d’Okinawa dont il nous
parle ? Possédons-nous les choses ou sont-ce elles qui nous possèdent ? Quand
nous possédons beaucoup, le désir ne prend-il pas trop de place ? A quoi bon
chercher du sens dans ce que nous vivons, puisque les événements ne nous
appartiennent pas [ comme il nous le démontre avec l’exemple du bureau de poste
(où il se déroule quelque chose qui va changer le cours de sa vie)].
Sommes-nous prisonniers de nos sentiments ?
Oui, les phrases sont
parfois très longues, le « raisonnement » de notre conférencier peut sembler
confus de temps à autre mais quelle maestria, quel talent, quelle originale
façon d’appréhender les mots, les émotions. Quelle surprenante mais belle
découverte !
« Je suis rentré chez moi, le cœur touché, et
puis j’ai été pris de vertiges, et, si je peux m’exprimer ainsi devant vous, je
me suis mis à tituber entre la douceur mortelle de la tristesse et l’envie
irrésistible de me révolter. »
Je ne sais pas si j’ai été
assez claire, pas plus que « lui », je ne suis une vraie « oratrice », pas plus
que
« lui », je ne sais pas si
mes mots vous auront parlé, si vous aurez compris ce que je veux transmettre.
Alors, si vous voulez mieux le connaître, allez à sa rencontre, ce sera plus
facile que par mon intermédiaire.
Il vaut le détour, il y a
du « Kafka » chez cet homme là !
Assurément, moi, j’y
retournerai …
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