La lettre écarlate (The Scarlet Letter)
Auteur : Nathaniel Hawthorne
Traduit de l’américain par Marie Canavaggia
Éditions : Le Livre de Poche (25 mars 2015)
ISBN : 978-2253163855
330 pages
Quatrième de couverture
Boston, 1642. Hester, dont le mari est porté disparu, est
mise au pilori car elle a commis l’adultère. Condamnée par la colonie puritaine
à porter jusqu’à la fin de sa vie sur la poitrine un A écarlate, elle part
vivre à la périphérie de la ville, seule avec sa fille, car elle a refusé de
livrer le nom de son amant…
Mon avis
Ce livre gagne à être connu lorsqu’on prend la peine de le
replacer dans son contexte.
Il est en effet, un cri de révolte contre la société
puritaine américaine vers 1642, qui dénonce, juge, ne respecte pas les libertés
individuelles, fait preuve de violence etc…
Il peut être intéressant de savoir que l’auteur, Nathaniel
Hathorne a changé son nom de famille en Hawthorne, car ses ancêtres faisaient
partie de cette population et qu’il en avait honte. Lorsqu’on sait cela, on
peut comprendre qu’il ait écrit ce livre, et que celui-ci insiste plus sur les
relations entre les personnes, les communautés que sur la relation amoureuse
elle-même.
L’écriture, « à l’ancienne », très classique, utilisant
entre autres, le subjonctif imparfait, m’a déroutée au prime abord, je la
trouvais « lourde », pénible à la lecture, pas du tout « accrocheuse ». J’ai donc
laissé le livre, lisant deux ou trois pages par jour jusqu’au moment où, je ne
saurai pas dire pourquoi, à peu près à la moitié du livre, je me suis
réellement intéressée au contenu et l’écriture ne m’a plus pesé, me plaisant
même. J’étais « dedans », dans le contexte … Je me dis que le fait d’avoir,
entre les deux, réalisé quelques recherches sur l’auteur, m’a aidée à cerner le
pourquoi ce roman et ainsi à mieux l’apprécier.
J’ai aimé la fraîcheur apportée par Pearl lorsqu’elle
apparaît, espiègle, langue bien pendue, sautillante, touche de brillance et de
couleur au milieu de tout ce sombre, assumant la lettre portée par sa mère
(elle essaie même d’en faire une pour elle, pour être pareille…)
Hesther, porte sa lettre comme un étendard, couleur, là aussi
au milieu de toute la noirceur. Elle ne se cache pas, bien au contraire Elle
irait presque jusqu’à provoquer, dire « Et alors ? Je vous dérange ? »
Car c’est bien de ça qu’il s’agit « elle dérange », elle
tait le nom du père, elle assume (elle a cousu une lettre superbe, comme un
objet d’art) et les puritains s’en étoufferaient presque.
J’aurais aimé que soit creusé le pourquoi d’une telle
bravoure, d’une telle volonté chez elle.
« Ce signe m’a enseigné, m’enseigne tous les jours,
m’enseigne en cet instant même une leçon qui pourra rendre mon enfant plus sage
bien que ne pouvant être d’aucun profit pour moi. »
Les hommes de ce roman ? Pas un pour racheter l’autre ….
Hypocrites, mièvres, fuyants ….
Eux n’assument rien …
Globalement, une lecture surprenante, insolite car pas du
tout dans mes habitudes (mais un bon vieux classique ne fait jamais de mal au
contraire …) mais à laquelle il manquera, pour moi, un petit quelque chose,
pour être captivante …
PS: Le prologue a bien failli me faire fuir....
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