"La médecine sans compter" d'Olivier Kourilsky


La médecine sans compter
Auteur : Olivier Kourilsky
Éditions : Glyphe (2 Février 2019)
ISBN : 978-2358152532
252 pages

Quatrième de couverture
Olivier Kourilsky a ressenti très tôt la vocation médicale. Élève du professeur Jean Hamburger, puis assistant du professeur Gabriel Richet, il a été nommé à 37 ans chef de service de néphrologie dans un hôpital à Évry et l'a dirigé avec enthousiasme pendant près de trente ans. Le Dr K nous livre ici, avec une bonne dose d’autodérision et d’humour, un florilège d'anecdotes, drôles ou bouleversantes, mais toujours pleines d'empathie, glanées tout au long d'une riche carrière.

Mon avis

« Lui avez-vous pris la main ? »

C’est le dernier né d’une famille de six enfants, il aurait pu choisir d’être ingénieur car il y avait déjà pas mal de médecins dans la famille, dont son père, mais la vocation était là, profondément ancrée et l’appel de l’autre pour lui apporter des soins, un mieux-être, indiscutable. Alors, il est tombé dans la médecine, comme d’autres le font avec l’enseignement ; -)

Et il a donné (et donne encore) ses connaissances, son temps, son humanité, son écoute, sa gentillesse, sa patience… tout ça sans compter. Parce qu’ « épouser » un tel métier, c’est avant tout, penser à ses patients avant de se pencher sur soi. La priorité, c’est celui qui souffre et faire tout ce qu’il est possible pour que ça aille mieux.

Avec l’intelligence du cœur, Olivier Kourilsky nous raconte son cheminement depuis son enfance jusqu’à maintenant. Sa vie, ses études, son travail, ses malades, tout cela est passionnant. Il ne se contente pas de nous transmettre des anecdotes, d’évoquer des rencontres, des situations graves, d’autres plus amusantes. Il livre également un vrai plaidoyer pour montrer qu’il ne faut pas que le progrès détruise le lien « médecin-patient » (voir le titre de cette chronique), qu’il ne faut pas que les hauts placés restent bloqués sur leurs idées, qu’il faut réfléchir en toute humanité. Il évoque, avec honnêteté les problèmes de déontologie, d’éthique, la place des financements, de ceux qui voudraient gouverner alors qu’ils ne sont pas sur le terrain, au contact des malades. Il égratigne certaines lois. On s’aperçoit qu’il ose dire des choses, qu’il n’a pas toujours la langue dans sa poche mais qu’il ne se cache jamais. Il revendique son franc parler et il tire la sonnette d’alarme. Il faudrait que cette lecture soit obligatoire en internat pour que les futurs praticiens n’oublient pas d’être bienveillants.

Il présente avec doigté les progrès pour les dialyses, les greffes de reins et donc le don d’organes. Mais tout cela reste abordable et il en ressort une lecture de qualité, agréable. On se dit qu’être suivi par un docteur comme lui, doit faire moins peur, même si on se sait gravement atteint. On le sent dans son texte, chaque patient est pour lui une personne unique, qui existe à ses yeux et pour qui il fera le maximum.

Je trouve cette lecture très enrichissante, elle nous fait découvrir un aspect des hôpitaux, des relations entre collègues, ou entre élèves et professeurs qu’on n’imagine pas. Il n’y a pas qu’avec ses patients que cet homme a tissé des liens. C’est également le cas avec ceux auprès desquels il a appris mais aussi ceux et celles avec qui, au quotidien, il s’est battu dans son service. Il est évident qu’il a été apprécié par tous et c’est sans aucun doute parce qu’il a toujours su donner une place à chacun sans avoir la grosse tête.

Je connaissais l’auteur de romans policiers, je connais maintenant le médecin.
Olivier Kourilsky est un homme bon, une belle personne qui parle de cette vocation qui l’habite depuis toujours avec amour et humilité.

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