Quelques mois d'une France lointaine
Auteur : Ilf-Eddine
Éditions : Globophile (6 Juin 2014)
ISBN : 978-2953896459
130 pages
Quatrième de couverture
En 2002, dans un pays d’Asie du Sud-Est, l’annonce d’une
visite du président Jacques Chirac bouleverse la communauté française. Au fil
des préparatifs, la découverte des arcanes d’une ambassade et des travers de la
coopération internationale côtoie la réflexion sur l’expatriation, le
dépaysement et le rapport à l’Autre.
Mon avis
Renaud Majeur est ambassadeur en Asie du Sud-Est, plus
précisément en Khersonésie (ne cherchez pas sur une carte). Il a été envoyé
là-bas car il n’a pas soutenu le bon numéro et en politique, ça ne pardonne
pas. Il est aidé au quotidien par Dominique Tell, conseiller de coopération et
d’action culturelle. Ce dernier a longuement vécu En Afrique et a atterri, un
peu par hasard, au côté de Renaud Majeur.
Nous sommes en 2001-2002 et nous découvrons, dans un premier
temps, le microcosme d’une ambassade avec une petite réception pour deux cents
personnes et une belle averse. La description qu’en fait l’auteur est un pur
régal !
« Certains, qui ne viennent que rarement à la
résidence, surjouent leur familiarité avec l’endroit […] Ils se hèlent à
distance, se lancent des plaisanteries et, sitôt fait, se pressent d’informer
leurs proches de la qualité de la personne qu’ils viennent d’interpeler… »
Il y a toute une galerie de personnages, tous plus
pittoresques les uns que les autres. Pour certains, l’essentiel, c’est d’être
vus, pour d’autres, c’est de se faire oublier ! On découvre les
conversations, les enjeux politiques et culturels décrits en quelques mots bien
choisis.
Et voilà qu’est annoncée la venue de Jacques Chirac dans ce
coin perdu et cela mobilise tout le monde. Sa réélection est un sujet d’actualité
ainsi que le place qu’il souhaite donner aux Arts Premiers. (J’ai beaucoup
apprécié « l’analyse » du discours »). Nous approchons également
la minorité chonka et Ilf-Eddine s’exprime avec beaucoup de doigté. De ce fait,
plusieurs thèmes autour des relations humaines sont abordés dans ce court roman.
Dans un contexte imaginaire avec des hommes politiques
réels, l’auteur nous présente les difficultés de communication autour de la coopération
culturelle. L’écriture de Ilf-Eddine, teintée d’une ironie discrète et
mordante, embellie par un vocabulaire et des tournures de qualité, est un point
fort de ce récit. Le style est fluide et le texte accrocheur par son
originalité. L’auteur n’a pas fini de me
surprendre.
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