"Sans filet" de Jérémie Janot


Sans filet
Auteur : Jérémie Janot
En collaboration avec Julien Gourbeyre
Éditions : Marabout
ISBN : 9782501140836
240 pages

Quatrième de couverture

Jérémie Janot a disputé plus de 400 matchs dans les cages de l'AS Saint-Étienne, un record qui lui a permis de dépasser le grand Ivan Ćurković, gardien de la grande époque des Verts des années 1970. Atypique, médiatique, parfois fantasque comme lorsqu'il jouait en tenue de Spiderman, Jérémy Janot promet une autobiographie unique dans laquelle il se livre sans filtre sur la condition de footballeur, la spécificité du poste de gardien de but et raconte mille anecdotes sur les Verts pour lesquels il a joué presque toute sa carrière (16 ans de 1992 à 2008).

Mon avis

 « Jérémie Janot, Jérémie Janot, Jéré, Jéré, Jérémie Janot… » Combien de fois ce chant a retenti dans les kops, dont le Sud et les Green Angels dont je fais partie. Alors, apprendre à connaître Jérémie Janot par l’intermédiaire de son livre tombait sous le sens.

Et cette lecture est une belle découverte ! Il nous présente le cheminement de ce gardien de but qui n’était pas programmé pour gagner (ce n’est pas moi qui le dis, c’est lui). Le plus souvent, à ce poste, on met des hommes grands et lui, ce n’est pas son cas. Et pourtant, il a été titulaire en Ligue 1 pendant plus de matchs qu’Ivan Ćurković, ce n’est pas rien. Son secret pour en arriver là ? Le travail, encore et toujours, et en complément, un environnement familial et professionnel au top. Sachant qu’on ne lui pardonnerait pas la moindre erreur du fait de son petit gabarit, il lui a été nécessaire d’être toujours plus performant que les autres pour justifier sa place.

On suit donc le parcours d’un jeune garçon issu d’une famille modeste, passionné de football et de boxe thaïe. Il est d’ailleurs intéressant de découvrir les parallèles qu’il établit entre les deux sports. Le hasard des rencontres, l’envie de réussir, de combattre au quotidien pour atteindre son but, l’ont animé et l’animent encore. C’est un homme opiniâtre, travailleur, qui ne laisse rien au hasard. Il analyse les buts qu’il encaisse, essaie de comprendre où a été la faille. Il ne lâche rien et je l’entends encore dire que cette place de titulaire, elle est à lui. C’est ce qu’ont aimé les supporters. Janot fait partie des joueurs qui ont compris les valeurs de la ville, du club. Il a toujours mouillé le maillot, en toute humilité, sans tricher.

En lisant son récit, on s’aperçoit que ses souvenirs marquants sont les mêmes que nous, de l’autre côté du terrain. Ce derby perdu 2-3 alors qu’on (« on », hein, les supporters sont le douzième homme ; -) menait 2-1. Je ferme les yeux et je vois la formidable détente de Jérémie allant frapper le poteau de but des deux pieds, à l’horizontale, tellement il était en rage. Quand il parle des rencontres contre Gueugnon, Montpellier, ou autre, ce sont des images identiques aux siennes que j’ai gardées. C’est amusant et cela montre vraiment « la communion » qu’il y a entre les joueurs et ceux qui les admirent.  C’est la même chose pour les tifos, des heures de travail mais des mots, des représentations qui veulent tout dire et quand le tifo est destiné à un homme comme Janot, le texte lui correspond : « Un gardien mythique, une mentalité unique… »  C’est quelqu’un qui a une force de caractère hors normes, qui est attachant, qui ose dire ce qu’il pense, qui assume ce qu’il est. Avec l’équipementier Duarig, il a eu une période avec des maillots plus qu’originaux. A chaque match, on se demandait comment il allait être habillé ! Et un soir, il est venu en Spiderman, avec sa cagoule !


Au fil des pages, le gardien emblématiques analyse ce qu’il a vécu avec un recul intelligent, il livre des anecdotes, il explique les liens particuliers qu’il a tissés avec quelques personnes dont Jeannot Dées ou Papus.

C’est un recueil très complet, qui offre une belle approche du métier, des sacrifices qu’il faut consentir pour monter de plus en plus haut et je suis vraiment heureuse d’en savoir plus sur un de mes chouchous.

NB : Je ne crois pas que d’autres gardiens de but aient réalisé le même rêve que Janot. En effet, il a planté sa tente sur la pelouse du stade Geoffroy Guichard et a dormi là-bas. J’avais trouvé cela formidable et je pense que de nombreux supporters ont dû l’envier.



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