" La dame qui poussait un fauteuil roulant avec personne dedans" de Brigitte Lécuyer


La dame qui poussait un fauteuil roulant avec personne dedans
Auteur : Brigitte Lécuyer
Éditions : Bookless (9 Décembre 2018)
ISBN : 978-2372225366
132 pages

Quatrième de couverture

Un accident stupide oblige Norma à rester hospitalisée et incapable de toute activité.  Une bonne occasion pour faire le point sur sa vie : sa jeunesse tronquée par la mort brutale de ses parents, une vie de couple qui n’en est plus une, une fille ado qui devient adulte et avec qui sa relation n’est plus la même, un frère trop loin et un voisin plus qu’attentionné...

Mon avis

Je cours, tu cours, Norma court, nous courons…… Après quoi ? après le temps qui manque pour gérer le quotidien, les courses, le ménage, les activités… Avancer, toujours, ne pas se poser (et surtout ne pas se poser (trop) de questions) sauf pendant les vacances. Faire vite, plus vite et…..
Paf !
Une chute ! Norma ne court plus, elle est obligée de s’arrêter. Ce n’est pas ce qu’elle veut, ce n’est pas ce qu’elle a prévu ! Être immobilisée, quelle plaie ! Dépendre des autres, quelle horreur ! La voilà en clinique, obligée de partager sa chambre avec des dames qui sont … ce qu’elles sont : des personnes, humaines, différentes d’elle. C’est avec beaucoup d’humour que Brigitte Lécuyer nous présente « ces voisines », leurs défauts, leurs travers, mais également pour certaines leurs qualités. C’est truculent, amusant, réaliste….

Norma n’a pas le choix, elle ne peut plus aller vite…  Alors, elle se met à penser, à réfléchir, à faire le point sur sa vie. Elle revient sur son enfance, son adolescence, sur ses rencontres, ses envies, ses renoncements et forcément des tas de questions se bousculent, l’envahissent… A-t-elle oublié de vivre ? De regarder son mari ? D’écouter sa fille ? De parler et d’échanger ? Combien est douloureuses cette prise de conscience… Le ton devient plus grave, le propos plus profond, même le phrasé est moins rapide. Le récit est raconté à la première personne et le lecteur ressent vraiment les émotions de Norma. Sa pause a exacerbé ses ressentis, la carapace s’est fissurée…
« Cet accident me donne une chance, celle de mieux connaître Camille mais aussi parler de nous, de notre famille, de nos désirs, de notre futur. »

Et forcément, on se demande : « Et moi, qu’ai-je fait de ma vie ? Ai-je pris le temps de rire, d’observer un oiseau sur une branche, de l’écouter chanter ? »

Ce roman se décline sur plusieurs tons, l’humour, l’introspection .. Le titre intrigue avec ce fauteuil roulant qui est vide… Alors chacun peut y déposer un peu de soi pour que celle qui pousse ne soit plus seul : un bonjour, un sourire, un peu de temps….


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