"L’île des chasseurs d’oiseaux" de Peter May (The Blackhouse)


L’île des chasseurs d’oiseaux (The Blackhouse)
Auteur : Peter May
Traduit de l’anglais par Jean-René Dastugue
Éditions : Actes Sud (2 novembre 2011)
ISBN : 9782330001339
432 pages

Quatrième de couverture

Marqué par la perte récente de son fils unique, l'inspecteur Fin Macleod, déjà chargé d'une enquête sur un assassinat commis à Édimbourg, est envoyé sur Lewis, son île natale, où il n'est pas revenu depuis dix-huit ans. Un cadavre exécuté selon le même modus operandi vient d'y être découvert. Cependant, dès l'autopsie effectuée par le médecin légiste, Fin ne croit plus à un lien entre les deux affaires.

Mon avis

Ce roman qui se passe sur une île écossaise est très intéressant pour plusieurs raisons.

Le contexte de cette île de Lewis, enracinée dans ses traditions, dont celle de la chasse aux gugas, le magnifique Fou de Bassan, oiseau majestueux. Cette habitude est un rite initiatique où quelques jeunes hommes sont privilégiés en étant invités que cela leur plaise ou non. Ce qui se passe pendant la battue, sur le rocher de Sula Sgeir (allez voir sur internet comme c’est beau et sauvage), difficile d’accès, ne doit pas sortir du groupe…. Il y a donc, rien qu’avec cette coutume, une atmosphère de mystère. Fin Macleod a participé à cette activité mais c’était il y a longtemps…. Depuis, il a quitté l’île, est devenu policier, vit avec sa compagne et souffre car leur fils vient de mourir…  On l’envoie là-bas car il y a eu un meurtre dans des conditions similaires à celui sur lequel il enquête à Édimbourg. Venir ici c’est se retourner sur son passé (de nombreux flash-backs nous éclairent sur les événements antérieurs) et faire face à des personnes qu’il a déjà côtoyées, aimées ou détestées….

Les personnages qui ont tous une part d’ombre, de tourments à tel point qu’ils nous inquiètent. Leurs rapports ne sont jamais aisés comme si un poids pesait sur les épaules de chacun d’eux. Et puis quand on revient où on a vécu, qui plus est pour mener une enquête donc questionner, fouiller dans les vies….c’est encore plus compliqué… On n’est pas forcément le bienvenu ….

Les descriptions qui donnent vie aux paysages. On sent l’odeur de la tourbe, le vent, l’air marin, on voit les habitations, les silhouettes furtives, on visualise les routes et l’environnement… Tout est palpable et la nature tient une grande place.

L’écriture (et donc une excellente traduction) qui mêle avec intelligence, le côté social, les liens d’autrefois et ceux du présent, les recherches de la police, une certaine forme de mélancolie que traîne Fin Macleod.

Il n’y a pas un gros rythme dans ce recueil, les événements s’installent au fil du temps, entrecoupés de retours en arrière qui maintiennent notre intérêt. C’est une lecture qui se déguste ne serait-ce que pour le plaisir du voyage en Ecosse….

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