"Sauvage" de Jamey Bradbury (The Wild Inside)


Sauvage (The Wild Inside)
Auteur : Jamey Bradbury
Traduit de l’américain par Jacques Mailhos
Éditions : Gallmeister (7 mars 2019)
ISBN : 978-2351781722
320 pages

Quatrième de couverture

A dix-sept ans, Tracy Petrikoff possède un don inné pour la chasse et les pièges. Elle vit à l'écart du reste du monde et sillonne avec ses chiens de traîneau les immensités sauvages de l'Alaska. Immuablement, elle respecte les trois règles que sa mère, trop tôt disparue, lui a dictées. Jusqu'au jour où, attaquée en pleine forêt, Tracy reprend connaissance, couverte de sang, persuadée d'avoir tué son agresseur. Elle s'interdit de l'avouer à son père, et ce lourd secret la hante jour et nuit.

Mon avis

Tracy est une adolescente qui vit avec son père et son frère en Alaska où ils ont des chiens de traineau. Elle rêve de participer à des courses dont l’Iditarod que son père, ancien musheur, a déjà gagnée. Elle a perdu sa mère mais celle-ci reste très présente en elle, notamment à causes des règles qu’elle lui avait données pour avoir un comportement adapté à la vie familiale et en société. Tracy a une relation atypique avec la nature et les animaux. Elle s’en nourrit, les deux sont nécessaires à son équilibre, à son bien-être. Si elle ne s’évade pas régulièrement pour s’aérer, courir, chasser, elle ressent un profond malaise.

Tracy ne va pas en classe. Ses journées sont rythmées par la chasse, les chiens, ses sorties dans les grands espaces. Elle s’acquitte de quelques corvées pour aider son père mais cela lui pèse. Elle est éprise de liberté et ses rapports aux autres sont douloureux. Elle ne sait pas forcément comment se comporter. Elle sent sa différence et doit apprendre à vivre avec.

Un événement survient et elle perd le contrôle de son quotidien. L’angoisse s’installe, l’atmosphère s’alourdit pour elle et pour le lecteur de page en page.  Le climat devient chargé, pesant. On entre dans un univers où les passions de Tracy tiennent beaucoup de place et régissent sa vie. Il y a également son rapport à la neige et au sang, comme deux opposés : blanc et gelé pour l’un, rouge et chaud pour l’autre….

L’écriture de l’auteur est forte, puissante, presque libératoire, comme si elle expulsait tout ce qu’elle a à dire. Les dialogues sont en style indirect ce qui ralentit le rythme. Les paysages grandioses sont décrits avec doigté. C’est un roman marquant par sa violence contenue, ses non-dits entre les lignes. Il ne m’a pas autant captivée que « My Absolute Darling » chez le même éditeur mais il resterai ancré en moi.



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