Dernier Tango à Bruges (Tango)
Auteur : Pieter Aspe
Traduit du néerlandais (Belgique) par Emmanuèle Sandron
Éditions : Albin Michel (28 Mai 2014)
ISBN : 978-2226258151
300 pages
Quatrième de couverture
Un certain Jacob Decloedt, perclus de dettes de jeu, a
disparu. Au même moment, Lucien Wouters, de la Sûreté de l'Etat, apprend à Van
In l'existence de photos qui compromettraient plusieurs personnalités
brugeoises ayant des liens avec la mafia russe. Les deux affaires
seraient-elles liées ? Et pourquoi Wouters semble-t-il à la fois encourager et
freiner l'enquête ? Van In l'apprendra à ses dépens... et à ceux de ses jumeaux
! Heureusement qu'il est plus amoureux que jamais de son espiègle Hannelore
depuis qu'ils sont revenus de leur voyage de noces en Argentine. La preuve, il
a même accepté de prendre avec elle des cours de tango ! Parties fines qui
tournent mal, assassinats pour dettes de jeu : quand les échevins brugeois
frayent avec la mafia russe... c'est tout Bruges qui tangue !
Mon avis
Paso Doble…..
Quatorzième enquête du commissaire Pieter Van In habitant à
Bruges et marié à la belle et amoureuse (de lui, je vous rassure)
Hannelore.Martens, juge d’instruction.
Au fil des romans, on a vu ce brave homme évoluer,
rencontrer Hannelore, l’épouser, lui faire deux charmants mais bien « vifs »
enfants.
Mais je vous rassure, vous pouvez lire n’importe quelle
histoire de Van In indépendamment des autres, si ce n’est que sa situation
personnelle (ainsi que sa silhouette, il a une légère tendance à l’embonpoint
et ne semble pas résolu à se mettre au régime) ne sera pas découverte dans
l’ordre mais cela ne gêne en rien.
On le trouve ici, marié, nanti de ses deux bambins et d’une
femme. Le couple rentre d’un voyage de noces en Argentine et Madame, tombé en
admiration au pays des danseurs, a décidé qu’ils allaient prendre des cours de
tango. Monsieur n’a pas du tout envie, cela lui semble difficile, mais il n’a
pas trop le choix alors il cède. Le tango rythmera quelques échanges plein
d’humour et donnera une touche musicale à l’ensemble du livre.
Van In n’a pas une hygiène de vie irréprochable et une fois
encore, je me demande ce que sa chère et tendre lui trouve (rien que l’haleine
parfumée à la bière …berk…) . De plus, il est un peu porté « sur la chose » et
ne rate pas une occasion de poser ses mains un peu partout dès que sa femme
n’est pas loin (il faut reconnaître qu’elle se promène avec un peignoir mal
fermé, elle cherche … ;-) Voilà pour le couple et ces différents éléments
seront présents presqu’autant que les recherches policières. Est-ce une volonté
de l’auteur d’apporter ainsi une part de légèreté pour qu’on ne sente pas
l’angoisse monter ? Peut-être… En tous cas, son écriture est tellement
divertissante que, même dans les passages les plus durs, on se prend à penser
que dans quelques lignes, il y aura une phrase amusante et que tout ne sera pas
si grave que cela en a l’air.
Cette fois-ci, c’est le compagnon d’une jeune femme qui a
disparu. Il semblerait qu’il était criblé de dettes. Enquête de routine ? Pas
vraiment. Les ramifications vont être nombreuses et vont toucher des personnes
haut placées à Bruges que l’on visite avec eux. Mais comme toujours dans ces
cas-là, certains feront comme s’ils ne savaient rien, n’avaient rien vu, rien
entendu. C’est tellement plus simple de ne pas se « mouiller »… Sauf que Pieter
et Hannelore ne l’entendent pas de cette oreille et ils se décident à gratter
(là où ça fait mal comme le veut l’expression consacrée). Et quand bien même, «
on » leur conseille très fort de cesser de mettre leur nez là où il ne faut
pas, ils continuent…. Nous nous retrouverons dans Bruges la coquine, dans
certains lieux un peu « chauds » où les ébats remplacent les débats (je fais de
l’humour comme Pieter Aspe ;-)
La construction de l’histoire est bien articulée, tout se
met en place petit à petit et jusqu’à la touche finale les doutes peuvent nous
assaillir. Il n’y a pas de temps mort et les petites touches drôles,
caractéristiques de l’écriture de l’écrivain, sont comme un style inimitable,
une marque de fabrique (comme la Duvel que boit le commissaire sans arrêt).
C’est prenant et il y a de beaux rebondissements et beaucoup
d’actions (encore plus dans le dernier tiers où Van In se déchaîne).
Sans être une inconditionnelle de ce commissaire, j’ai
chaque fois du plaisir à le retrouver et je passe un agréable moment en sa
compagnie (sans doute parce qu’il ne me propose pas de boire avec lui ce qui
deviendrait rédhibitoire ;-)
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