La fille du Pape (A Filha do Papa)
4 ème et dernier volet de la série "Complots au
Vatican"
Auteur : Luís Miguel
Rocha
Traduit du portugais par Vincent Gorse
Éditions : de l’Aube (Juin 2017)
ISBN : 978-2-8159-1237-2
540 pages
Quatrième de couverture
Lorsque Niklas, un jeune prêtre, est enlevé, personne ne
s’imagine que cet événement est seulement le point de départ d’une grande
conspiration qui vise à mettre fin à l’un des secrets les mieux gardés du
Vatican – l’existence de la fille du pape Pie XII. Ce même Pie XII dont
l’attitude pendant la Seconde Guerre mondiale reste plus que controversée.
Rafael, un agent du Vatican, a pour mission de découvrir qui se cache derrière
tous les crimes qui sont commis et de protéger la vie de la fille du pape.
Va-t-il y parvenir ? Ou est-ce que, cette fois-ci, l’Église catholique n’en
sortira pas indemne ?
Mon avis
Dernier tome de la récit « Complots au Vatican » et dernier
écrit de l’auteur, décédé depuis, ce roman nous entraîne dans les coulisses des
histoires des Papes, dans les non-dits de la religion catholique. Et plus
précisément dans le passé de Pie XII dont l’attitude pendant la Seconde Guerre
mondiale a posé question. Il était, de plus, très (trop ?) proche de Sœur
Pascalina (qu’il a fait venir près de lui alors qu’elle l’avait soigné dans une
maison de repos où il était de passage), sa secrétaire, aide-soignante,
confidente et … ? Je n’ose écrire « plus si affinités » mais … Le célibat des
prêtres, chez les catholiques, est un sujet récurrent et personne n’ignore la
vie cachée de certains d’entre eux mais je ne suis pas là pour juger, ni
commencer une polémique. Bref, sa proximité avec cette religieuse a fait pas
mal de vagues (le bruit court qu’elle aurait assisté au premier tour du scrutin
pour l’élection papale) et lorsqu’il est décédé, elle s’est immédiatement
retrouvée au ban de la société « papale ».
Ici, certaines situations tout à faits réelles de cette
période vont être évoquées et mêlées habilement à celles sorties tout droit de
l’imagination de Luís Miguel Rocha.
Malgré tout, je ne peux pas m’empêcher de penser que tout ce qu’il présente a
un lien plus ou moins important avec une certaine forme de réalité et je
comprends que ces textes aient pu déranger au point que le Saint Père lui-même
ait choisi de ne jamais faire de commentaires …. Peut-être qu’à travers ses
fictions, l’écrivain portugais mettait à jour de vrais problèmes de fond, de
ceux dont on se dit que certains grands de ce monde préfèrent les « oublier »
et prendre la position de l’autruche….
Que ce soit l’IOR (la banque du Vatican), les services
secrets (Sapinière ou Sainte Alliance), tout existe réellement et si l’on fait
des recherches, on s’aperçoit que ces entités ne sont pas toujours totalement
transparentes … Alors, il y a de quoi
faire un bon livre où l’on mélange avec subtilité le vrai, le faux,
l’espionnage grandeur nature, un brin d’ésotérisme et de thriller et une
descendance à un illustre Pape (ce qui apportera des ramifications importantes
à l’intrigue) . Ajouter à cela des personnages assez charismatiques comme
Rafael, l’agent secret (qui en plus est
beau, charmeur et presque prêt à succomber, ce qui le rend terriblement plus
humain) ou la journaliste Sarah, d’autres carrément énigmatiques comme JC
(tiens, drôles d’initiales) et vous comprendrez aisément que le lecteur accroche à cet opus, comme aux
précédents.
D’autant plus que l’écriture puissante, profonde (mais cette
fois-ci, j’ai trouvé quelques tournures de phrases maladroites dans la traduction)
de l’auteur est vraiment riche tant dans le contenu que le vocabulaire ou la
forme. Le style, quant à lui, est vif, peuplé d’actions et de rebondissements
ce qui fait que malgré de nombreux lieux et protagonistes, on ne s’ennuie pas
une seconde.
C’est une lecture dense, intense, que j’ai beaucoup
appréciée et qui m’a poussée à aller plus loin et faire de nombreuses
recherches pour assouvir ma curiosité.
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