Vengeances (Totenfrau)
Auteur : Bernhard Aichner
Traduit de l’allemand par Céline Maurice
Éditions : L’Archipel (3 Février 2016)
ISBN : 978-2809818086
350 pages
Quatrième de couverture
Brünhilde Blum déteste son prénom. Elle déteste encore plus
ses parents adoptifs, qui dirigent une entreprise de pompes funèbres. Lors
d’une croisière en Croatie, Blum – comme elle se fait appeler – décide qu’il
est temps pour eux de mourir… Elle a 24 ans. Huit ans plus tard, elle vit avec
l’homme qui le premier a répondu à l’appel de détresse lancé depuis le voilier.
Mark est policier. Elle a repris et modernisé l’entreprise familiale. Ils sont
les parents de deux fillettes de 3 et 5 ans. Ils sont heureux.
Mon avis
Œil pour œil…..
Comment rendre attachante une femme dure, froide, prête à
tuer violemment sans remords ? Il lui faut un bon supplément d’âme pour qu’elle
nous intéresse, Brünhilde, pour qu’on ait envie de l’écouter, de la comprendre,
de se pencher sur elle… Eventuellement, la prendre par la main et l’accompagner
dans sa quête de justice ? Peut-être pas…. Quoique….
Dès les premières pages, on fait sa connaissance, détachée,
révoltée, elle a choisi son camp. Ce sera celui des vainqueurs, des résistants,
des gens qui ne s’en laissent pas compter. Elle s’offre le droit au bonheur
après avoir souffert de l’attitude de ses parents adoptifs. Eux, ils avaient «
acheté » une héritière et avaient décidé de forger son caractère en fonction de
leurs besoins. Mal leur en a pris, c’est sur eux que c’est refermé le piège….
Devenue propriétaire de leur entreprise de pompes funèbres, Brünhilde, appelez
la Blum, elle préfère, a maintenant tout pour être heureuse. Un mari, des
enfants, un passé à distance, qui ne se rappelle plus à elle… Tout va bien dans
le meilleur des mondes et on referme le livre ? Et non, bien sûr, un grain de
sable, un homme qui veut faire le bien et d’autres qui ne vivent qu’en donnant
le mal et nous voilà entraînés dans une spirale infernale à la suite de Blum….
Avec des phrases courtes, incisives et une précision
clinique, Bernhard Aichner décrit le cheminement de la jeune femme. Il nous
présente sa détermination sans faille, sa volonté de venger ceux qui ont
détruit sa vie. Est-ce que tout son quotidien n’est fait que de ça ? Est-ce
qu’elle se « nourrit » de l’idée de châtier tous ceux qui directement ou
indirectement ont agi contre elle ? Je pense que oui, Blum trouve la force de
combattre dans la haine qu’elle éprouve pour les gens qu’elle estime être
responsables de son malheur. On peut toujours, et c’est légitime, se poser la
question de la légitimité face à la loi du talion. Qui est-on pour juger ?
Savez-vous, vous, comment vous réagiriez si quelqu’un touchait à ceux que vous
aimez et si la police était lente, trop lente, calmant le jeu face à vos
interrogations ?
C’est toute cette ambivalence qui est présente dans ce
roman. Blum, tout en étant résolue, n’en est pas moins un être humain, et elle
se pose des questions. Doit-elle continuer, abandonner, modifier sa décision ?
Le lecteur va la suivre d’étape et étape jusqu’à la fin. Les dernières pages
sont un peu trop prévisibles, la révélation finale n’apporte pas un plus au
reste du livre mais globalement c’est une lecture qui se laisse découvrir et
qui tient le lecteur en haleine plus d’une fois. Peut-être que la violence
gênera certains mais sans elle, Blum n’existerait pas car elles sont liées
l’une à l’autre depuis toujours. Soit parce que la jeune femme en est victime,
soit parce qu’elle rode pas loin, soit parce que c’est elle qui s’en sert pour
arriver à ses fins…..
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