Le Siècle - Tome 1: La chute des géants (Fall of Giants)
Auteur : Ken Follett
Traduit de l’anglais par Jean-Daniel Brèque, Odile Demange, Nathalie
Gouyé-Guilbert
Éditions : Robert Laffont (30 septembre 2010)
ISBN : 978-2221110829
1008 pages
Quatrième de couverture
En 1911, les grandes puissances vivent leurs derniers
instants d'insouciance. Bientôt la guerre va déferler sur le monde... De
l'Europe aux États-Unis, du fond des mines du pays de Galles aux antichambres
du pouvoir soviétique, en passant par les tranchées de la Somme, cinq familles
vont se croiser, s'unir, se déchirer, au rythme des bouleversements de
l'Histoire.
Mon avis
Mille pages d’un papier assez fin mais solide, une
couverture souple que j’ai trouvé très désagréable au toucher (au bout de vingt
minutes, je couvrais le livre…), une police de caractères ni trop grosse, ni
trop petite, l’index des personnages au début du roman avec leur pays d’origine
et s’ils sont imaginaires ou réels, un bon canapé, les vacances et c’est parti
pour plusieurs heures de lecture …
Assurément, Ken Follett, et ce n’est un secret pour
personne, connaît les rouages d’un best seller. Ce n’est pas une raison pour
être négatif et bouder son plaisir.
Je voudrais vraiment savoir comment il s’y prend pour
écrire. A-t-il une trame, ses personnages sont-ils définis à l’avance, comment
glisse-t-il les passages « historiques » dans son déroulement, sans que cela
fasse « parachuté» etc etc … ? Combien de temps pour écrire une telle saga ?
Trois parties d’inégale longueur, des sous parties, des chapitres,
tout cela bien structuré et défini (les mois et années sont précisés si
besoin), font que malgré la foultitude de personnages (dont les noms ont des
consonances bien adaptées à leur pays d’origine), jamais on ne s’embrouille, en
se demandant qui est qui et où on est …
L’écriture est limpide, glisse sous les yeux, accrocheuse ….
Les dialogues bien écrits, rythment les actions. Il n’y a pas de longue
réflexion sur les comportements des uns et des autres, des études
psychologiques à n’en plus finir, non, simplement le nécessaire pour comprendre
et rester à la portée de tous, tout en conservant la qualité.
C’est pour moi, un véritable tour de force au niveau de
l’écriture.
Les divers pays du conflit 1914-1918 sont évoqués avec des
individus hauts en couleurs, représentant les différentes classes de la société
et les relations entre les uns et les autres.
Conflits d’intérêt, amours contrariés, politique, syndicats,
maladies, guerres, clergé, bourgeois, ouvriers, grands de ce monde, enfants,
adultes, vieillards, tous les niveaux de vie de chaque pays sont actifs, plus
ou moins selon leur rôle mais aucune catégorie ne semble oubliée …
C’est magistral pour cette « mémoire » ainsi transmise.
S’intercalent ça et là des faits historiques ou pas (certains sont purement
romancés comme le précise l’auteur en fin de livre.)
C’est peut-être un problème : une personne prenant cette
lecture pour argent comptant peut penser que ce qu’elle a lu est une
transmission de l’Histoire (avec une majuscule). Ce n’est pas le cas ; même si,
pas le biais de ces nombreuses pages, on a l’envie d’aller au plus près de la
vérité donc de se documenter sur cette période.
Combien d’Ethel, de Lady Maud, de Walter, de Billy ont
réellement existé ? Combien se sont battus, anonymes, espérant pour eux comme
pour les autres de meilleures conditions de vie ? Combien ont trouvé stupides
cette guerre où les géants ne prenaient pas de recul avant d’envoyer les hommes
se battre ?
On ne voit pas passer les mille pages et on se dit qu’il
aurait pu étoffer ça et là en glissant une documentation plus fouillée, plus
complète, mais ce n’était pas le but et il aurait, à mon avis, perdu, une
partie de ses lecteurs.
On peut dire que l’œuvre de Ken Follett est un sacré pari,
qu’il n’est pas historien pour se donner le droit de parler de tout ça. Je
conçois que certains pensent cela, que d’autres trouvent des longueurs à ce
livre. Pour ma part, il n’en a rien été.
Je reconnais qu’il sait parfaitement agencer ses chapitres
pour écrire un best seller, captiver le lecteur, doser les faits historiques et
la partie romancée, faire rebondir l’intrigue à chaque instant etc …
On peut reprocher le fait qu'il y ait des personnages qui se
retrouvent grâce à des circonstances un peu tirées par les cheveux ... c'est un
roman....
Mais je peux affirmer que, dès la première page, je me suis
attachée aux pas des différents protagonistes et que je n’ai pas eu envie de
les laisser ….
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