"La Lettre à Helga" de Bergsveinn Birgisson (Svar við bréfi Helgu)


La Lettre à Helga (Svar við bréfi Helgu)
Auteur : Bergsveinn Birgisson
Roman traduit de l’islandais par Catherine Eyjólfsson
Éditions Zulma (22 août 2013)
ISBN : 978-2-84304-824-1
150 pages

Quatrième de couverture


« C’est au printemps, à la première sortie des agneaux de la bergerie, que j’éprouvais avec le plus d’insistance le désir de te voir ravaler ton orgueil et venir me rejoindre. Et chaque fois que les fleurs de pissenlits s’étalaient dans les prés, des flammes jaunes s’allumaient aussi en un autre endroit… » Bjarni Gíslason, en homme simple, taillé dans la lave mais pétri de poésie, se décide enfin à répondre à sa chère Helga, sa voisine de la ferme d’à côté, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment…

Mon avis

Henry de Montherlant a écrit que :
« Il est bien connu que les plus belles lettres d’amour sont celles qui n’ont pas été écrites [….]. »
Après lecture de ce texte, on pourra rajouter que ce sont également celles qui n’ont pas été lues….

Ce court roman est le cri d’amour d’un vieil homme pour la femme qu’il n’a jamais cessé d’aimer. Il revient sur sa vie, analyse ses choix. On s’aperçoit que le principal était :
« Vous êtes toutes les deux la seule religion que j’aie jamais eue. J’ai compris aussi que Dieu qui est aux cieux doit être en partie fabriqué par l’homme. »

Bjarni est rugueux de l’extérieur, « brut de décoffrage » dans ses actes parfois ; mais à travers les mots choisis avec soin, il exprime une tendresse indéfinissable, une finesse de sentiments belle à lire. Ce n’est pas imbibé de romantisme et de mièvrerie inutiles, c’est un parler franc (bravo à la traductrice), un phrasé où les mots glissent comme dans un long poème.

Aimer l’autre, c’est parfois savoir s’oublier pour lui laisser accomplir son destin.
Quelquefois, ne pas vivre une passion permet de ne pas la déflorer comme si l’instant magique et puissant de la rencontre devait rester unique.

Je ne sais pas jusqu’à quel point Bjarni a choisi. De temps à autre, la vie, la destinée, le hasard, appelez ça comme vous voudrez, le fait pour nous, et on n’a pas d’autre solution que de continuer à avancer…. C’est ce qu’il a fait cahin-caha.

Le style épistolaire est une forme d’écriture que j’aime et ce livre, par son genre et son contenu est un coup de cœur.

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