Infinitude (The Infinity Pool)
Auteur : Jessica Norrie
Traduit de l’anglais par Isabelle Rouault-Röhlich
Éditions : Independently published (20 juillet 2020)
ISBN : 979-8654755575
302 pages
Quatrième de couverture
Adrian Hartman est un Britannique
empreint de charisme qui dirige Serendipity, un camp
de vacances à l’esprit communautaire installé au cœur d’une forêt de pins en
Méditerranée. Les participants reviennent année après année, notamment pour y
voir Adrian. Mais cette année, il n’est pas arrivé. Sans lui, tous errent comme
des âmes en peine et l’hostilité des locaux du village le plus proche est à son
comble.
Mon avis
Infinitude ? Un roman inclassable et très agréable à
lire. Il commence comme un récit où l’on vous présente ce qu’il faut pour être
mieux, style développement personnel. Puis la tension monte et on se rapproche
du roman psychologique un peu policier et ça se termine … chut… je ne dis rien.
Sur une île paradisiaque, en Méditerranée, un homme mûr,
Adrian Hartman, un britannique, a installé Serendipity, un lieu où se
ressourcer. Les hommes et les femmes qui viennent ici, acceptent les
conditions. A savoir des cabines à deux pour dormir, assez spartiates et une
vie plutôt communautaire même s’il est possible de s’isoler. Le but des séjours ?
Se faire du bien, faire le point sur sa vie, se recentrer sur l’essentiel à
travers des ateliers d’écriture, de yoga, de médiation, de sport etc. Il y a pas
mal d’habitués, attirés par cet endroit « hors du temps » (où les
portables passent mal) et fascinés par la personnalité charismatique du « patron ».
« J’enseigne aux gens comment être heureux, comment
être plus heureux dans leur vie habituelle. »
Dans la première partie, l’auteur va s’attacher à présenter « le
camp », les participants, les liens qu’ils établissent les uns avec les
autres, ce qu’ils vivent. On ressent très parfaitement l’atmosphère, c’est
décrit avec précision sans lourdeur dans les détails.
Puis, arrive l’année suivante, les participants sont
installés, mais il manque Adrian. On se demande si son absence va influencer le
fonctionnement, si ça peut tourner. Il semble tellement indispensable ! A
partir de là, l’ambiance change totalement. Il y a des tensions avec les habitants
du village voisin, les « vacanciers » dérangent et ne savent plus
comment agir. Le dialogue est difficile, la suspicion s’installe, le stress
augmente. Et où est Adrian, pourquoi n’arrive-t-il pas, quelles sont les raisons
de son silence ? Le lecteur ressent fortement tout cela. Il se demande s’il
y a vraiment danger ou si les membres de la communauté n’en rajoutent pas un
peu en interprétant les faits…
Le point fort de ce recueil n’est pas vraiment l’histoire
mais l’écriture. A ce propos, il est donc nécessaire de reconnaître que la traductrice
a dû vraiment s’imprégner du texte pour trouver le vocabulaire adéquat sans
fausse note. Les tournures de phrase sont élégantes, adaptées au contenu. Cela
permet à la personne qui lit de s’imprégner au maximum de tout ce qui se
déroule, d’avoir des émotions, des questions…. Les personnages sont issus de différents
milieux mais ils ne sont pas pour autant caricaturaux. Le phrasé est tour à
tour poétique, angoissant, descriptif…
Jessica Norrie souligne les amitiés et les amours qui
restent en « surface » le temps d’un été et qu’on oublie vite. Elle
rappelle que s’implanter dans un lieu ne veut pas dire se comporter en chef et
ne pas respecter l’environnement et les habitants. Elle nous fait observer la
vie en groupe, les points forts et les points faibles. Elle ne fait pas la
morale, elle évoque tout ces choses avec doigté et intelligence.
C’est donc un recueil qui se démarque avec une histoire singulière
mais plaisante à découvrir.
Merci beaucoup pour cette tres bonne chronique, que ma traductrice Isabelle vient de me signaler. C'est un vrai plaisir de decouvrir les pensees des lecteurs francophones six ans apres avoir ecrit ce roman, et je suis tres reconnaissante de votre commentaire. (Excusez mon francais svp!)
RépondreSupprimerMerci à vous d'avoir pris le temps de laisser un mot
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