Frantz Fanon
Auteurs : Frédéric Ciriez (texte) & Romain Lamy (illustrations)
Éditions : La Découverte (17 septembre 2020)
ISBN : 978-2707198907
240 pages
Quatrième de couverture
Le nom de Frantz Fanon (1925-1961), écrivain, psychiatre et
penseur révolutionnaire martiniquais, est indissociable de la guerre
d'indépendance algérienne et des luttes anticoloniales du XXe siècle. Mais qui
était vraiment cet homme au destin fulgurant ?
Mon avis
« Écrire est certainement la plus belle découverte,
car cela permet à l’homme de se souvenir, d’exposer dans l’ordre ce qui s’est
passé et surtout de communiquer avec les autres, même absents. »
Ce recueil se définit comme un « roman graphique »,
je vais pourtant choisir de le classer dans bandes dessinées car sa
présentation me semble plus proche de cette catégorie. C’est un ouvrage de plus
de deux cents pages, complet, intéressant et apportant un éclairage sur le
personnage principal : Frantz Fanon, martiniquais, psychiatre et militant pour
de multiples causes. Cet homme est décédé jeune (36 ans) d’une leucémie foudroyante.
Quelques jours avant sa mort, il a rencontré, à Rome, Claude Lanzmann, Simone
de Beauvoir et Jean-Paul Sartre.
Bien sûr les auteurs n’étaient pas là pour ces trois jours
de discussion, d’échanges mais ils se sont basés sur leurs recherches, sur les
écrits de Fanon pour nous le faire découvrir par l’intermédiaire de textes et illustrations
de qualité.
Trois parties nous permettent de faire connaissance avec cet
homme à travers trois de ces combats : sa découverte de la médecine et son
choix de se tourner vers la psychiatrie, son besoin d’aider l’Algérie, et son
désir de voir les pays africains plus unis, plus cohérents entre eux. Sa vie ne
se limitait pas à ça mais ça le représente déjà pas mal.
Les auteurs ont imaginé les réparties, les réponses et les
dialogues. C’est fascinant car on s’aperçoit que toute la vie de Frantz Fanon
était un combat. Se faire écouter, respecter dans des lieux, milieux où les
hommes à peau noire étaient mal considérés. Faire accepter ses choix, entre
autres celui concernant la socialthérapie, expliquer pourquoi il avait pris
telle ou telle décision. Il est parti, revenu, fuyant parfois, revenant encore
plus fort. Cet homme ne tenait pas en place, il débordait d’énergie et il avait
sans doute beaucoup à partager.
Ce livre offre une première rencontre afin d’apprivoiser la
complexité de l’individu avant, peut-être, de se lancer dans ses écrits, entre
autres « Peau noire, masques blancs. »
PS : il a eu Aimé Césaire comme professeur !
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