Qui gagne perd (Somebody Owes Me Money)
Auteur : Donal E. Westlake
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean Esch)
Éditions : Payot & Rivages (2 Juin 2021) Première édition en 1969
ISBN : 978-2743653033
288 pages
Quatrième de couverture
Chet Conway est chauffeur de taxi.
En guise de pourboire, il se fait refiler un tuyau sur un cheval gagnant. Un
bon plan, sauf que lorsque Chet se présente chez le bookmaker pour collecter
ses gains, le bookmaker est allongé par terre et il est tout ce qu’il y a de
plus mort. Voilà Chet face à un triple problème. Comment expliquer aux flics
qu’il n’y est pour rien ?
Mon avis
Un excellent remède contre la morosité !
Chet Conway est chauffeur de taxi, il vit avec son père et il
organise ses semaines comme il le veut. Ça lui va bien. Il joue, entre autres,
aux cartes et a quelques dettes qui traînent ici et là, mais régulièrement, il
se met à jour et les prêteurs lui font confiance.
Un jour, alors qu’il attend un pourboire du client qu’il
vient de déposer, celui-ci lui donne un tuyau sur un cheval gagnant. Il se
décide et mise, espérant ainsi emporter un beau pactole et rembourser ce qu’il
doit. Bingo, le canasson remporte la course ! Chet se rend alors chez le
bookmaker pour récupérer son dû. Et là, c’est la catastrophe ! Il a été
assassiné et Chet n’aura pas son argent. Moi, je serais partie discrètement et
je me serais fait oublier. Pas lui …. Il touche le mort, se retrouve avec du
sang sur ses vêtements etc. Pas très malin mais dans des situations
surprenantes, on ne sait pas comment réagir. Il se décide à appeler la police
lorsque la femme du macchabé débarque. Et le pauvre Chet va devoir prouver aux
uns et aux autres qu’il n’est pour rien dans cette histoire, qu’il passait
juste par hasard. Pas facile, hein ?
L’histoire pourrait s’arrêter là mais pas du tout pour le plus
grand plaisir du lecteur ! Deux gangs rivaux en lien avec l’homme
assassiné, s’imaginent que Chet l’a tué. Il est donc poursuivi, séquestré,
interrogé. Là-dessus, la sœur du disparu s’en mêle et l’accuse également. Le
pauvre taxi man ne sait plus comment agir. Dire la vérité ne semble pas
toujours être la bonne solution, la plupart ne le croient pas. Mentir complique
les choses car la vérité finit par ressortir et il faut à ce moment-là
expliquer et justifier les mensonges.
Ce livre est bourré d’humour. Dans les événements, les
dialogues, les pensées.
« Pas un geste », ordonna-t-il d’une voix
composée à soixante pour cent de gravier et à quarante pour cent de matériaux
inertes.
Les quiproquos sont légion et le sourire ne m’a pas quittée.
Je pense que la traduction de Jean Esch est excellente (merci à lui) car rien
ne sonnait faux. Les dialogues sont vraiment savoureux. L’écriture de l’auteur
est pétillante, rapide. Il y a de l’ironie face à la problématique de l’honnêteté
des uns et des autres. Chet, qui raconte, fait preuve de beaucoup de dérision.
Il ne se prend pas au sérieux mais il veut son dû et entend bien l’obtenir. Lorsqu’il
se trouve dans l’embarras, il essaie de réfléchir, d’anticiper mais ce n’est
pas toujours une réussite. Heureusement, parfois, le destin intervient et le
pire est évité.
Ce roman a été écrit en 1969, pas de téléphone portable, de
trace ADN, et autres modernités. Pour autant, ce n’est pas une lecture désuète,
contexte et phrasé sont hilarants. Les descriptions de Donal Westlake sont des
pépites. On visualise les scènes, on s’en imprègne. J’ai particulièrement aimé
la casquette orange de Chet et la course-poursuite dans la neige. Je pense que
ce livre aurait pu être adapté en film tant il est empli de vivacité, de
mouvements.
J’ai énormément apprécié cette comédie policière drôle,
enlevé, sans longueur et je suis ravie d’avoir découvert un titre de plus de
cet écrivain (décédé en 2008, il a écrit sous différents noms, plus d’une
centaine de recueils, j’ai encore de quoi faire !)
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