Vie et destin (Жизнь и судьба (Zhizn i Sudba)
Auteur : Vassili Grossman
Traduit du russe par Alexis Berelowitch et Anne Coldefy-Faucard
Éditions : Livre de Poche (1 er Juin 2005)
ISBN : 978-2253110941
1175 pages
Quatrième de couverture
Dans ce roman-fresque, composé dans les années 1950, à la façon de Guerre et paix, Vassili Grossman (1905-1964) fait revivre l'URSS en guerre à travers le destin d'une famille, dont les membres nous amènent tour à tour dans Stalingrad assiégée, dans les laboratoires de recherche scientifique, dans la vie ordinaire du peuple russe, et jusqu'à Treblinka sur les pas de l'Armée rouge. Au-delà de ces destins souvent tragiques, il s'interroge sur la terrifiante convergence des systèmes nazi et communiste alors même qu'ils s'affrontent sans merci. Radicalement iconoclaste en son temps - le manuscrit fut confisqué par le KGB, tandis qu'une copie parvenait clandestinement en Occident -, ce livre pose sur l'histoire du XXe siècle une question que philosophes et historiens n'ont cessé d'explorer depuis lors. Il le fait sous la forme d'une grande œuvre littéraire, imprégnée de vie et d'humanité, qui transcende le documentaire et la polémique pour atteindre à une vision puissante, métaphysique, de la lutte éternelle du bien contre le mal.
Mon avis
1175 pages et deux cartes géographiques : le front russe de
décembre 1941 à Novembre 1942 et celle de la bataille de Stalingrad…
Ce livre a été saisi par le KGB et a disparu pendant près de
vingt ans.
L’auteur, juif russe communiste a été longtemps persuadé du
bien fondé de la politique communiste puis il a assisté au déchaînement de
l’antisémitisme, à la création des camps de concentration et a été ainsi amené
à revoir ses idées. Il a donc observé les deux visions, les deux côtés de
l’horreur, de l’injustice, de ce que chacun croit être mieux.
À travers une fresque où se croisent différents personnages
pendant une cinquantaine d’années, Vassili Grossman nous raconte sa Russie… On
observe la bataille de Stalingrad décrite avec un sens accru de la réalité .On
y voit des familles séparées par le Goulag, la ligne de front, certains dans
des camps, d’autres au travail dans des conditions précaires. On y découvre le
quotidien d’une époque de différents côtés de la barrière. On y voit les gens
sous la pression qui finissent par craquer, d’autres qui résistent. On voit
monter l’antisémitisme. Il n’y a pas de héros, seulement des gens ordinaires
avec leurs tourments, leurs questions existentielles, leurs idées…
Une des principales difficultés est de repérer les
différents lieux et les différents personnages et se remettre dans le contexte
pour chaque situation. Les personnages changent de nom et il ne faut pas perdre
le fil. Un exemple Victor Pavlovitch s’appelle aussi : Vitia et Strum !
Lorsqu’on connaît l’histoire personnelle de Vassili
Grossman, on comprend comment il a pu faire « cheminer » ceux dont il parle. Il
transpose sa réflexion personnelle sur ses personnages. Il ne dit jamais qu’il
s’est trompé, que nazisme ou communisme ne sont pas bons. On sent parfois la
désillusion mais tout cela reste formidablement humain. Ces russes qui font
vivre ce livre, le font à travers l’amour de leur pays, où sont enracinées les
vertus des hommes : courage, travail, patrie,…. restant éloignés des idéaux
politiques qui déçoivent parfois.
Un « pavé » bien sûr, pas toujours facile à lire mais d’une
écriture très vraie, très réelle. La forme, le foisonnement de lieux et de
personnages peuvent rebuter mais il faut s’accrocher et se donner des atouts
pour aimer cette lecture. J’avais, dès les premières pages écrit un arbre
généalogique que j’ai complété petit à petit et qui m’a beaucoup aidé (entre
autres pour ceux qui ont plusieurs noms).
Un livre à découvrir mais quand on a le temps et le
souhait….
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