"Petit pays" de Gaël Faye

 

Petit pays
Auteur : Gaël Faye
Éditions : Grasset (24 Août 2016)
ISBN : 978-2246857334
224 pages

Quatrième de couverture

En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel  voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…

Mon avis

Gaël Faye prête sa plume à la voix d’un jeune garçon  et c’est lui qui raconte en s’exprimant à la première personne.

Au départ, il explique avec l’insouciance de l’enfance sa vie en Afrique, sans vraiment réaliser que certaines choses sont graves, voire dramatiques…. C’est donc avec un style teinté de légèreté que débute cet opus. Et le temps passe…la situation politique est de plus en plus instable, les clivages entre ethnies dramatiques, et même les pré adolescents sont confrontés à la peur, la violence….

Alors le rythme s’accélère, les mots se bousculent, les phrases se font incisives. La peur est là, présente, tenace. Essayer de l’oublier, de rêver, de faire comme si ? Ce n’est pas possible. Car la terreur s’accompagne de violence et tous sont confrontés à cela.

J’ai beaucoup apprécié cette lecture. J’ai trouvé le ton très juste. Gaël Faye n’en fait pas trop, il n’y a pas de descriptions lourdes, de longueurs inutiles. L’atmosphère est installée en quelques lignes, précises et délicates sans voyeurisme excessif.

De plus, il a une écriture sublime et raffinée qui monte en puissance au fil des pages avant de nous laisser sur une note bien triste dans les dernières pages.

Je comprends aisément que ce livre ait reçu « Le prix Goncourt des lycéens ».


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