Cette nouvelle bande dessinée des éditions Jarjille (qui
fêtera son vingtième anniversaire en 2024) a été réalisée dans le cadre d’une « résidence
d’auteurs », grâce au soutien de la DRAC (Direction régionale des Affaires
culturelles) Ile de France. Cela a permis à Jean-Michel Frémont (scénario) et
Geneviève Marot (dessin) de passer du temps au château de la Roche-Guyon, d’être
accompagnés dans leurs recherches et leur processus d’écriture. Ils se sont
intéressés aux femmes qui ont eu un lien fort avec l’histoire de ce lieu, à
savoir Perrette de la Rivière (XVe), la duchesse d’Enville (XVIIIe), une femme
du village (1944), et une autre dans le futur !
Pensant au « Piège diabolique » de la série Blake
& Mortimer d’Edgar P. Jacobs (publié il y a soixante ans, encore un
anniversaire !) qui se déroulait au même endroit, ils se sont amusés à
faire voyager Edgar, un artiste, à différentes époques. Il a ainsi rencontré des
femmes importantes pour La Roche-Guyon et, sans changer le cours du destin, il
les a aidées.
Voilà pour ce que je pourrais appeler « la genèse »
de ce recueil. Je trouve important d’expliquer comment et pourquoi il a vu le
jour.
Venons-en au contenu. On découvre un homme, Edgar, en 1960,
qui discute avec un autre dans un café parisien. Il lui explique avoir « la
vision » récurrente d’une femme, il peut même la dessiner ainsi que le donjon
où elle apparaît. Le serveur, qui passe par là, semble connaître le lieu et Edgar
décide d’y aller. À partir de là, il voyagera dans le temps.
Les planches sont magnifiques ! On dirait un film, les
dessins (des peintures je pense) sont superbes. Les couleurs sont parfaitement
adaptées, les décors bien représentés et les visages expressifs.
Quand un événement important se profile, la planche tient
sur une double page pour donner plus de place aux « effets ». Ces
images sont très lisibles, délicates et précises.
En ce qui concerne les bulles et les échanges, le vocabulaire
est choisi, ciblé et de qualité. Il y a même des pointes d’humour (et des
regards étonnés du personnage principal).
Le récit nous permet de rencontrer « la » dame de
la Roche à différentes périodes. Comme Edgar connaît bien l’Histoire (avec un
grand H) il peut agir sans faire d’erreurs. Le scénario est bien pensé.
C’est dommage que la quatrième de couverture ne montre pas
une ou deux cases car on ne se rend peut-être pas compte de la beauté des
illustrations si on ne feuillette pas cette bédé…..
J’ai énormément aimé cette lecture, je suis absolument fan du
style, des dessins, de l’ensemble….
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