Amour, sexe et terre promise
Reportage en Israël et Palestine
Auteurs : Salomé Parent-Rachdi (scénario) et Deloupy (dessin
Éditions : Les Arènes (4 Avril 2024)
ISBN : 979-1037511720
164 pages
Quatrième de couverture
Raconter le conflit depuis la chambre à coucher.
Entamée en 2018, cette enquête intime donne la parole à
seize témoins, hommes et femmes, palestiniens et israéliens, arabes et juifs,
qui racontent comment la guerre et la religion s'insinuent dans leur vie
amoureuse et sexuelle. Une vie codifiée, contrainte, blessée : l'amour sous le
joug de la géopolitique.
Mon avis
Cette bande dessinée a été conçue avant les événements du 7
Octobre 2023 (depuis cette date, une guerre dévastatrice a éclaté entre Israël et
le Hamas, faisant des milliers de victimes entre morts et blessés). Les deux
auteurs ont choisi qu’elle soit publiée malgré tout et ils s’en expliquent sur
trois pages (en BD) avant de rentrer dans le vif du sujet. À la fin, les
témoins qui le souhaitent disent en quelques lignes leur ressenti depuis Octobre
2023.
Journaliste indépendante, Salomé a été correspondante en
Israël et Palestine de 2017 à 2020, elle connaît les lieux, a des contacts. Avec
Deloupy, ils ont choisi de « prendre de la hauteur », de voir le
conflit sous un autre angle, celui de l’amour et du sexe.
Salomé a eu des entretiens avec seize personnes, à Tel-Aviv, Gaza, Jérusalem,
Ramallah. Des hommes, des femmes, qui ont accepté de se mettre à nu, de parler
de leur religion, de leur vie intime, de coparentalité, d’amour, de sexe, le
tout sans tabou, en toute simplicité.
On découvre le poids des traditions, la pression mise sur
les femmes, le harcèlement de rue, les difficultés rencontrées par les LGBT
(minorités sexuelles et de genre), les couples mixtes (le poids du regard des
familles, des amis….), ce qui pose problème à cause du travail (notamment l’armée),
de l’aspect physique ou autre …
« L’occupation s’immisce jusque dans la vie privée
des gens. »
J’ai été très touchée par le témoignage de Yasmeen, qui crée
des vêtements au dos desquels est brodé « Not your Habibti » (je ne
suis pas ta chérie). Elle avait d’abord peint ce slogan sur sa veste avant d’en
faire une « marque ». C’est sa façon à elle de se battre, de rendre
leur liberté aux femmes….
« Je sais bien qu’un simple vêtement ne va pas
arrêter le harcèlement…mais c’est un rappel que vous faites partie de quelque
chose de plus grand qui veut redonner du pouvoir aux femmes, que vous n’êtes
plus seule. »
C’est stupéfiant de constater que, selon les origines, l’approche
de la sexualité n’est pas la même. Il y a ceux à qui on n’explique rien (un
jeune couple qui ne savait pas faire l’amour), les gays qu’on veut rééduquer,
soigner, la masturbation qui est interdite etc ….
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