Filles d’Irlande -Tome 1 : Le secret des Deverill (Songs
of Love and War)
Auteur : Santa Montefiore
Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Dominique Haas et Stéphane Leigniel
Éditions : Verso (5 Juillet 2024)
ISBN : 978-2386430008
530 pages
Quatrième de couverture
Irlande, 1900. L’année marque le début d’un nouveau siècle
et la naissance de deux jeunes femmes bien différentes : Kitty Deverill, une
noble anglo-irlandaise intrépide aux flamboyants cheveux roux, et Bridie Doyle,
la timide fille de la cuisinière qui aspire à une vie meilleure. Mais elles ont
grandi ensemble au château de Deverill et une profonde amitié les lie. Bientôt,
leur vie paisible dans ce bastion de la suprématie britannique est menacée par
la lutte du pays pour son indépendance.
Mon avis
L’Irlande, un château, des conflits (la première guerre
mondiale et la guerre d’indépendance du pays), des familles avec leurs secrets
et leurs non-dits, une atmosphère mystérieuse, des personnages intéressants qu’on
suit de 1910 à 1925. Tout est réuni pour avoir une agréable lecture sous les
yeux.
Une famille noble, anglo-irlandaise (les Deverill), est
installée dans un château bâti par leur ancêtre, Barton, sur des terres
appartenant aux O'leary. Ces derniers, en colère, ont alors jeté une malédiction
sur tous les héritiers mâles du clan jusqu’à ce tort soit réparé.
1910, un couple avec quatre enfants, un garçon et trois
filles, habite ce lieu, il y a même les grands-parents. Ils ont de l’argent et
vivent entourés de domestiques. La petite dernière, Kitty, neuf ans, est pleine
de vie, imprévisible, espiègle, et sa mère n’arrive pas à s’attacher à elle. Elle
est rousse, a un regard parfois impertinent, n’a pas la langue dans sa poche.
Sa gouvernante essaie de la faire rentrer dans « le rang » mais Kitty
aime courir la campagne avec Birdie, la fille de la cuisinière, Jack, et sa
cousine Celia quand elle est là.
Elle porte un regard acéré sur tout ce qu’elle observe, tant
dans sa famille qu’à l’extérieur. Elle est profondément liée à son pays. Révoltée
face à la pauvreté, elle se sent prête à se battre pour garder ses racines, ses
amis malgré les différences de niveaux de vie, de religions etc …. Elle s’intéresse
aux caractères des individus, à ce qu’ils sont vraiment. Elle est pétillante et
sa vivacité rejaillit dans tout le livre. C’est un vrai plaisir de l’accompagner,
et quand elle doit faire des choix douloureux, on est peiné pour elle.
Santa Montefiore prend le temps de décrire le contexte et
les protagonistes. On s’imprègne des paysages, de l’ambiance, des conditions de
vie et des occupations de chacun. On comprend les liens établis entre les uns
et les autres. On est au cœur du Comté de Cork, on visualise tout.
Puis viennent les événements, les rebondissements, ce qui
était tu ou caché que certains découvrent et les bouleversements qui en
découlent. Et là, on est dans l’action, on s’interroge, que va-t-il se passer ?
L’auteur présente à la perfection la vie quotidienne à l’époque,
le rôle de chacun, les « codes » (on ne devient pas amie avec une
domestique, pourtant c’est le cas de Kitty et Bridie qui de ce fait, ne doivent
pas montrer leur affection réciproque), il faut toujours rester dans le « politiquement
correct » et on voit combien c’est difficile pour quelques-uns.
J’ai trouvé le fond historique bien documenté et intégré au
texte sans que ce soit lourd à lire. L’écriture est d’ailleurs très fluide,
plaisante (merci aux traducteurs), le style vif nous maintient en permanence
dans le récit.
J’ai été conquise par ce roman (dire qu’il faut attendre
décembre pour lire la suite…), il est bien dosé entre les nombreux thèmes
abordés, malgré quelques aspects un peu clichés. Il est captivant, pas de temps
mort, du mouvement en permanence. On ne s’ennuie pas une seconde. La relation
entre Kitty et sa mamie m’a rappelé les conversations que j’avais avec la mienne
à qui je me confiais beaucoup.
Bien sûr, j’attends les tomes deux et trois avec impatience
puisque certaines questions restent en suspens …
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