Les Amazones (Strongheart)
Auteur : Jim Fergus
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean-Luc Piningre
Éditions : Cherche Midi (19 septembre 2019)
ISBN : 978-2749155586
376 pages
Quatrième de couverture
1875. Un chef cheyenne propose au président Grant d'échanger
mille chevaux contre mille femmes blanches, afin de les marier à ses guerriers.
1876. Après la bataille de Little Big Horn, quelques survivantes décident de
prendre les armes contre cette prétendue " civilisation " qui vole
aux Indiens leurs terres, leur mode de vie, leur culture et leur histoire.
Cette tribu fantôme de femmes rebelles va bientôt passer dans la clandestinité
pour livrer une bataille implacable.
Dans cet ultime volume de la trilogie Mille femmes blanches, Jim Fergus mêle
avec une rare maestria la lutte des femmes et des Indiens face à l'oppression,
depuis la fin du xixe siècle jusqu'à aujourd'hui.
Mon avis
Pour conclure la trilogie commencée avec le magnifique « Mille
femmes blanches », Jim Fergus a rédigé les Amazones. On y trouve principalement
des journaux intimes, des « registres » écrits par ces femmes qui ont
choisi de lutter avec les indiens pour récupérer ce qui leur a été volé
(terres, culture, mœurs, vie…). Elles ont « épousé » leur cause.
Elles les ont compris soit parce qu’elles sont de leur peuple, soit parce que,
déçues par les américains, elles ont choisi de rester auprès d’eux.
Les écrits que l’on découvre sont réalistes. Les femmes
partagent leurs pensées intimes, leurs batailles, leurs peurs, leurs espoirs,
leurs souffrances, leurs défaites. Le propos est parfois sans filtre mais c’est
comme ça qu’on s’exprimait à l’époque. On a forcément des faits vus sous
plusieurs angles et racontés avec différentes émotions.
L’auteur est un excellent conteur, il sait parfaitement
doser son texte. Il n’oublie pas l’amour, les rebondissements, les injustices,
l’amitié etc. Les descendants prennent la parole également et apportent un
dernier éclairage.
Ce sont des portraits de femmes fortes, qui ont souffert.
Elles n’ont jamais baissé les bras. Elles se sont battues jusqu’au bout, unies
et portées par la force collective. Même quand il arrivait qu’elles n’aient pas
de nouvelles les unes des autres, elles continuaient de serrer les dents, de
penser aux copines et de tout faire pour que les choses avancent dans le bon
sens.
L’écriture (merci au traducteur) est fluide, accrocheuse,
précise. Lire Jim Fergus, c’est aller au plus près des vies de ces indiens d’Amérique,
leur redonner l’humanité à laquelle ils ont droit.
Ce dernier titre complète à merveille les deux premiers. Il
permet d’emboîter les dernières pièces du puzzle, de comprendre ce qu’on ne
savait pas. Quelques éléments restent sans réponse (ou avec des réponses qu’on
aimerait voir évoluer) mais globalement, on a ce qu’il faut pour bien cerner
tous les événements décrits.
J’ai eu du plaisir à retrouver ces femmes, leurs histoires
mais je pense qu’il est plus facile de lire ce livre assez rapidement à la
suite des deux premiers pour ne pas perdre le fil des nombreux personnages (et
leurs déboires). Et ne lire que celui-ci n’aurait, à mon avis, aucun sens.
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