Dark Horse (The Dark Horse)
Auteur : Craig Johnson
Traduit de l’américain par Sophie Aslanides
Éditions : Gallmeister (7 Février 2013)
ISBN : 978-2-35178-060-2
340 pages
Quatrième de couverture
L'affaire paraissait pourtant simple. Wade Barsad, un homme
au passé trouble, a enfermé les chevaux de sa femme Mary dans une grange avant
d'y mettre le feu. En retour, celle-ci lui a tiré six balles dans la tête
durant son sommeil. Telle est du moins la version officielle. Mais le shérif
Walt Longmire ne croit pas aux aveux de Mary. Persuadé de son innocence, Walt
décide de se rendre sur les lieux du crime. Il débarque incognito à Absalom, la
petite ville du comté voisin – où il n'a pas juridiction – et se heurte très
vite à l'hostilité de la plupart des habitants.
Mon avis
Les enquêtes de Walt Longmire, shérif dans le Wyoming, sont
assez lentes. Pas de recherche d’ADN, de traçage de téléphones portables, de
mails ou autres modernités. Non, un bon cheval, une voiture tout terrain, un
chapeau de cow boy, des armes et une bonne dose d’observation et d’intuition,
ça suffit au bonheur du lecteur.
Walt a récupéré dans sa prison, Mary, l’épouse de Wade
Barsad. Il a brûlé les chevaux auxquels elle tenait et elle lui a tiré six balles
dans la tête en représailles. Fin de l’histoire. Sauf que cette version ne
convient pas à Walt, il n’y croit pas. Il interroge sa prisonnière mais rien,
pas un mot, pas d’échange, elle est complètement fermée.
Comme il veut comprendre, il va dans le comté voisin, où se
sont déroulés les faits, et se fait passer pour un agent d’assurance. Il
rencontre plusieurs personnes, questionne à droite à gauche et réalise très
vite que le mort n’était pas aimé et que la plupart pensent qu’il a eu ce qu’il
méritait.
Le livre est construit sur deux chronologies à une dizaine (ou
moins) de jours d’intervalle. Il est nécessaire de regarder la date et l’heure
pour savoir où on est et avec qui (mais il n’y a pas pléthore de personnages,
la ville où il va est petite et les gens peu accueillants). Cela maintient
notre intérêt et évite la lassitude d’une longue suite d’investigations. En
plus, cela nous offre des éléments de compréhension.
Les protagonistes sont intéressants, ils ont tous un petit
quelque chose à cacher. Les non-dits, les mensonges, les secrets sont très
présents dans ce roman. Ils contribuent à mettre en place une atmosphère où on
n’est jamais sûr de rien, ni de personne. Dans ce tome, les adjoints du shérif n’ont
pas beaucoup de place et c’est un peu dommage.
J’apprécie cette série pour plusieurs raisons. Il y a les
lieux, un peu déserts et désolés, poussiéreux, que l’on visualise parfaitement
car avant de mettre des actions, l’auteur plante le décor et on y est. Ensuite
Walt, taciturne, taiseux, capable de se battre et dont on découvre un peu plus
qui il est dans ce titre. Et puis l’écriture
(merci à la traductrice) de Craig Johnson qui est un régal. Il installe une ambiance
inimitable, avec une pointe d’humour bourru. En le lisant, j’ai l’impression de
voir un film. Tout se déroule sous mes yeux. Il n’oublie pas de montrer les
difficultés des habitants de ces bourgades isolées qui font elles aussi partie
de l’Amérique, on l’oublie souvent…
Un excellent livre, plaisant et dépaysant !
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